L’histoire secrète de Saint Vincent de Paul

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Voici quatre cents ans, c’était le 24 avril 1581 au village de Pouy dans les Landes, que naissait saint Vincent de Paul

Nos articles (liste non exhaustive) :

Divers :

  1. L’étrange aumônier général M. St Vincent de Paul
  2. St Vincent et le  grimoire du château de Dampierre-sur-Boutonne
  3. La Société Angélique : le CRIST de Tulle ou la voie d’Hermès

Hendaye :

  1. La Société Angélique : Vincent Depaul et le secret des AA
  2. La Société Angélique : Vincent Depaul et Fulcanelli (suite)
  3. de St Vincent Depaul à Fulcanelli ou les enjeux du Finis Gloriae Mundi
  4. Le secret de Saint Vincent de Paul et Fulcanelli (1)
  5. Le secret de Saint Vincent de Paul et Fulcanelli (2)
  6. Une demeure philosophale oubliée

L’itinéraire spirituel de Vincent de Paul est fascinant. Après son ordination sacerdotale et une étrange aventure d’esclavage à Tunis, il semble tourner le dos au monde des pauvres en montant à Paris dans l’espoir d’acquérir un bénéfice ecclésiastique. Il réussit à obtenir une place de répartiteur des aumônes de la reine Marguerite. Cette charge lui fait côtoyer la misère humaine, spécialement dans le nouvel Hôpital de la Charité. C’est alors que le Père de Bérulle, fondateur de l’Oratoire en France et choisi comme guide spirituel par le jeune prêtre landais va lui donner (par une série d’initiatives apparemment peu cohérentes) l’occasion des découvertes qui seront à l’origine des grandes réalisations de sa vie. Bérulle envoie d’abord Vincent exercer les fonctions de curé dans la banlieue parisienne, à Clichy-la-Garenne. Quatre mois plus tard, il le fait venir dans la famille de Gondi comme précepteur des enfants du Général des galères. La Providence avait ses desseins. Accompagnant toujours les Gondi dans leurs châteaux et domaines de province, Vincent de Paul y fait la découverte bouleversante de la misère matérielle et spirituelle du « pauvre peuple des champs ».

Dès lors, il se demande s’il a encore le droit de réserver son ministère sacerdotal à l’éducation d’enfants de bonne famille tandis que les paysans vivent et meurent dans un tel abandon religieux. Confident des inquiétudes de Vincent, Bérulle le dirige vers la cure de Châtillon-des-Dombes. Dans cette paroisse fort négligée, le nouveau pasteur fait une expérience déterminante. Appelé un dimanche d’août 1617 auprès d’une famille dont tous les membres sont malades, il entreprend d’organiser le dévouement des voisins et des gens de bonne volonté : la première « Charité », qui servira de modèle à tant d’autres, était née. Et la conviction que le service des pauvres devait être sa vie l’habitera désormais jusqu’à son dernier souffle. Ce bref rappel du « cheminement intérieur » de Vincent de Paul durant les vingt premières années de son sacerdoce nous montre un prêtre extrêmement attentif à la vie de son temps, un prêtre qui se laisse conduire par les événements ou plutôt par la Providence divine, sans « enjamber sur elle », comme il aime à le dire. Une telle disponibilité n’est-elle pas, aujourd’hui comme hier, le secret de la paix et de la joie évangéliques, la voie privilégiée de la sainteté ?

Afin de mieux servir les pauvres, Vincent voulut « s’adjoindre des ecclésiastiques libres de tous bénéfices pour pouvoir s’appliquer entièrement, sous le bon plaisir des évêques, au salut du pauvre peuple des champs, par la prédication, les catéchismes et les confessions générales, sans en prendre aucune rétribution en quelque sorte ou manière que ce soit ». Ce groupe de prêtres, rapidement appelés « lazaristes » du nom du célèbre prieuré Saint-Lazare acquis vers 1632, se développa rapidement et s’implanta dans une quinzaine de diocèses pour donner des missions paroissiales et y fonder des « Charités ». La Congrégation de la Mission s’étendit même à l’Italie, à l’Irlande, à la Pologne, à l’Algérie, à Madagascar. Vincent ne cesse d’inculquer à ses compagnons « l’esprit de Notre Seigneur », qu’il condense en cinq vertus fondamentales, la simplicité, la douceur à l’égard du prochain, l’humilité à l’égard de soi, et puis, comme conditionnement de ces trois vertus, la mortification et le zèle qui en sont en quelque sorte les aspects dynamiques. Ses exhortations à ceux qu’il envoie prêcher l’Évangile sont pleines de sagesse spirituelle et de réalisme pastoral : il ne s’agit pas d’être aimé pour soi-même, mais de faire aimer Jésus-Christ. Et en un temps où trop de prêtres mêlaient grec et latin à des sermons compliqués, il exige la simplicité, le langage imagé et convaincant, au nom de l’Évangile (…)

Vincent de Paul acquit également l’évidence que cette méthode d’évangélisation ne porterait ses fruits que s’il y avait sur place un clergé instruit et zélé. C’est ainsi que les lazaristes se consacrèrent très tôt à la formation des prêtres comme aux missions populaires et fondèrent des séminaires conformément aux appels pressants du Concile de Trente. La première retraite d’ordinands, donnée par saint Vincent lui-même en 1623 à la demande de l’évêque de Beauvais, fut le point de départ d’exercices préparatoires aux ordinations et aussi d’une certaine formation permanente du clergé grâce aux conférence ecclésiastiques du mardi à Saint-Lazare. Ces initiatives, qui enthousiasmaient M. Olier, donnèrent à l’Église des prêtres exemplaires, parmi lesquels plusieurs, dont le célèbre Bossuet, furent appelés à l’épiscopat. A ce clergé de Paris et de la province, Vincent de Paul communiqua son esprit évangélique et son souffle missionnaire, et il l’orienta vers la hantise de la fraternité sacerdotale et de l’entraide au service des plus pauvres, dans la dépendance filiale des évêques. Comment révéler l’amour de Dieu au monde, aimait-il répéter, si les messagers de cet amour ne sont pas très unis entre eux ? (…)

Un autre aspect du dynamisme et du réalisme de Vincent de Paul fut de donner aux « Charités », qui s’étaient multipliées, une structure d’unité et d’efficacité. Louise de Marillac, veuve d’Antoine Le Gras, d’abord initiée à la vie spirituelle par M. de Sales, guidée ensuite par M. Vincent lui-même, fut engagée par celui-ci dans l’inspection et le soutien des « Charités ». Elle y fit merveille et son rayonnement contribua beaucoup à décider plusieurs « braves filles de la campagne » qui aidaient aux « Charités » à suivre son exemple d’oblation totale à Dieu et aux pauvres. Le 29 novembre 1633, la Compagnie des Filles de la Charité voyait le jour. Et Vincent de Paul lui donnait un règlement original et fort exigeant :

« Vous aurez pour monastère, la chambre des malades ; pour cellule, une chambre de louage ; pour chapelle, l’église paroissiale ; pour cloître, les rues de la ville ; pour clôture, l’obéissance ; pour grille, la crainte de Dieu ; pour voile, la sainte modestie ». L’esprit de la Compagnie est ainsi résumé : « Vous devez faire ce que le Fils de Dieu a fait sur la terre. Vous devez donner la vie à ces pauvres malades, la vie du corps et la vie de l’âme »

à paraitre …

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