des bandelettes de la momie au bandeau de l’initié

Isis et Nephtys

 

LA REMISE DU BANDEAU.

La remise du bandeau royal avait lieu dans «la large salle de la féte royale du bandeau royal», dans l’adyton du temple.

Le roi reçoit le bandeau des prêtres qui portent des masques et mi­ment les dieux Horus et Seth. Selon A. Moret, ce bandeau avait une importance exceptionnelle : «Théo­riquement, dit A. Moret, il n’était au­tre que la queue sed ou seshed (sd) de l’uréus sacrée, fille de Rê qui ceignait, à la base du pshent, le front du pha­raon et y maintenait les deux couron­nes et leurs plumes; ce bandeau équi­vaut à la couronnes.

LE BANDEAU, INSIGNE DE L’INITIÉ ROYAL.

Le ban­deau qui ceint le front est éminemment le symbole de l’initié. A. Moret, l’éminent égyptologue, écrit que le bandeau royal, seshed, «attestait que son possesseur était initié»; il était ceint après avoir accompli les rites.

Le bandeau est l’insigne de la royauté. Aux initiations helléniques, le bandeau qui ceignait le front avec des bandelettes pendantes, est porté par l’initié. Il symbolise la consécration à la divinité et une condition nouvelle, celle d’être agréé par les déesses.

le strophion, reliquat des bandelettes était d’un usage courant dans la grèce antique

Pour les prêtres, il est encore le signe du pouvoir religieux. Par ces insignes, on conférait à l’initié le droit de communiquer les secrets des Mystères; il devenait un initiateur. Cette cérémonie, qui s’accompagnait d’une magnifique solennité, se faisait après la purifi­cation. Selon Théon, la cérémonie d’anadesis etc. correspondait au qua­trième degré d’initiation.

Le bandeau est en couleur, mais celui des rois et des grands initiés est en or. Celui de Ramsès II, par exemple, est peint en jaune, la couleur de l’or. Le bandeau d’or est, selon H. Frankfort, «l’élément essentiel, capital de la couronne. Parfois le bandeau est remplacé par un bandeau d’urées ceignant le pshent. Les initiés, à Samothrace (Ulysse), portaient le bandeau ou le voile.

Le hiéroglyphe S, suivi d’une crosse qui forme les noms seb, prêtre, sed, fête de la queue, et sem, et qui représente une bandelette, symbolise, selon Enel, «l’action spéciale appliquée par le grand initié, action qui unit la vie à la mort, indiquant ainsi le pouvoir suprême et mystérieux qu’il avait atteint» (Langue sacrée, p. 309).

Le ssd (shed) mentionné dans les Textes des Pyramides est le diadème royal, objet sacré, façonné comme une couronne et dont le modèle est celui de Rê.

Les rois hittites ne portaient que des bandelettes. Certains prétendent que les dieux, les rois et les princes Sumériens et Assyriens, portaient une perruque postiche accompagnée du bandeau, prérogative des dieux ; quand ils ne portaient pas de perruque, cet honneur revenait entièrement au ban­deau. Josèphe nous a conservé la coutume des anciens Syriens qui priaient, portant le cilice, le manteau de laine brute et ayant la tête ceinte de cor­des.

LE BANDEAU, OBJET SACRÉ ET PARURE DES DIEUX.

Le bandeau ceint le front de Rê. Isis porte le bandeau royal : « de même les autres déesses. Le bandeau fut un objet sacré, des mythes et des hymnes ont été com­posés à son honneur.

LE BANDEAU, PARURE DES PRÊTRES.

 Le bandeau est l’insigne des prêtres initiés. F. Chabas nous dit que les prêtres égyptiens devaient célébrer une cérémonie, parés de couronnes ou de bandeaux, pendant cinq jours. Les habitants de Crotone considéraient que le bandeau porté par Milon, prêtre d’Héra et athlète, Symbolisait la sagesse :

Le « strophion » était, selon Plutarque, le bandeau tantôt blanc, tantôt de couleur, porté par les prêtres.

LE BANDEAU, PARURE DES MORTS

La défunte Anhai, après la pesée de son âme, est reçue par la déesse de l’Amenti; elle a la tête ceinte du bandeau avec des bandelettes, ornée de plumes et ayant le sein découvert. Le bandeau ssd est une coiffure des morts; le défunt «commande avec son bandeau seshed parmi les hommes». Ce genre de ban­deau, façonné comme une couronne, semble imprégné du caractère solaire : «Le mort-roi navigue avec un ssd de tissu vert, tissé comme un œil d’Horus; il émane d’Hathor : «Le mort-roi est ce bandage colorié (rouge) qui sort deIh.Hathor. Les dieux, les rois et les morts divinisés «comman­dent» par son éclat. Cf : «Je suis le seigneur du diadème», un couronné ».

Les morts des tombeaux d’Ur (reine Puabi) étaient  parés de rubans d’or fin entre­mêlés avec la chevelure.

Bandelette avec du texte : souvent des extraits du livre des morts

LE BANDEAU ET SES BANDELETTES.

Le ruban de tissu, ayant serre la tête, se noue derrière, et ses deux extré­mités, souvent très longues, pendent sur la nuque et ar­rivent jusqu’à la taille. Bien que formant une seule pièce d’étoffe, il faut pourtant distinguer le bandeau et les ban­delettes pendantes, tous deux considérés comme des divi­nités : «« Amon-Rê… prends son bandeau; avec  la bandelette Admaït sur les deux bras de Taï, pour ses chairs; le dieu se réunit au dieu, le dieu enveloppe le dieu en ce sien nom de Admaït… Celui qui éclaire sa tête, c’est la lumière de la bandelette. Isis l’a tissée, Nephtys l’a filée; elles font briller la bandelette pour Amon-Rê… ».

La notion des nœuds symboliques, a écrit De Rongé, est le principe de la vie dans l’homme; c’est la vertu di­vine qui transmettait ce principe vital et le préservait de toute atteinte pendant la vie, de même que l’action céleste le conservait et le réchauffait dans la momie, comme germe de la seconde vie. Le signe du Sa (principe de vie) est l’image d’un nœud de corde avec lequel on «nouait» la vertu protectrice à l’individu qui la recevait et on «fixait» cette vertu qui réside dans le bandeau ou le ruban. Cette fixation résulte de l’action de «lier», et la libération de l’action de «dénouer, de «délier». Cette vertu, condensée d’une part dans le bandeau, se transmettait d’autre part par des passes transmetteuses, s’opérant sur la nuque, l’occiput et la co­lonne vertébrale du roi ou de l’initié, de la statue ou de la momie, ou par l’imposition des mains sur la tête. Le bandeau et le nœud avec ses bandelettes pen­dantes à l’arrière de la tête et sur la nuque, tenaient donc la place la plus importante pour transmettre, fixer, nouer et garder cette vertu précieuse, divine et protectrice. Ce ruban représente donc Isis, qui, avec sa sœur Ne­phtys, l’a tissé, et celui qui s’en couronne reçoit ce fluide de vie protecteur émanant d’Isis, «la lumière de la bandelette». Ce ruban qui entoure la tête «l’embrasse» et par son nœud «fixe» et «assure» ce qu’on reçoit d’Isis.

L’histoire du bandeau de l’initié ne s’arrêtera pas avec l’Égypte puisqu’il sera repris dans les mystères d’Éleusis et plus près de nous par les collèges des bâtisseurs sous l’empire roman avant d’aboutir au thème compagnonnique de « Fleurir les couleurs ».

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Maitre Jacques portant les couleurs

 

 

Soulever le voile d’Isis : le premier pas de la sortie au jour

La fausse porte est encastrée dans la façade ouest et permet de sortir face au soleil à l’Est

Elément indispensable à tout tombeau égyptien, la stèle fausse porte permettait à « l’âme » du défunt, ou du moins à un aspect mobile de celle-ci, le « ba », de venir symboliquement chercher les offrandes déposées sur la table du même nom par les prêtres funéraires. En effet, c’est dans le secret de la chapelle du tombeau que s’effectuait ce passage magique de « l’âme » du défunt de l’Au-delà vers le monde des vivants.

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De Paracelse à Herbort : la lumière de la nature, Astrum salis

Theophraste Paracelse

Philippus Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim (1493-1541), plus connu sous le nom de Paracelse, est peut-être la figure médicale la plus connue de l’Europe de la Renaissance, période au cours de laquelle les doctrines des autorités anciennes ont commencé à être remises en question et remplacées par l’observation directe et l’expérimentation. Né en Suisse, il a étudié la médecine dans plusieurs villes européennes, a exercé à Strasbourg et à Bâle, puis a voyagé dans plusieurs villes allemandes, suisses et autrichiennes.

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Des chevaliers teutoniques aux chevaliers Kadosh : le côté obscur du R.E.A.A.

Devise des chevaliers et on des bâtisseurs, devise des templiers et non des maçons

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Ainsi naquit le Tarot !

exemple de cénotaphe dans lequel était entreposé le papyrus qui pouvait atteindre 25 mètres de long

Comment ces arcanes sont apparues, dans quel contexte et où ? voilà les bonnes questions et nous avons aujourd’hui les réponses grâce à un long travail d’herméneutique et de recherche sur la mémoire culturelle des anciennes traditions ou plutôt de La Tradition.

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Indo-européanisme : des Brahmanes indiens aux celtes, une introduction

Chaudron de Gundestrup (Danemark)

La question indo-européenne a surgi au cœur des sciences historiques vers le début du XIXe siècle (même si un certain nombre d’études de comparaison avaient déjà dès les XVIIe-XVIIIe siècles entrevu la filiation commune d’un certain nombres de langues européennes), suite à la redécouverte en Inde du sanscrit, langue ancestrale du clergé brahmanique, par l’étude de leurs textes sacrés, les Védas. Les études philologiques se multipliant, les chercheurs mirent à jour par l’étude de leurs formes antiques la parenté d’un très grand nombre de langues européennes, perses, caucasiennes, et indiennes. Ces ressemblances, ces rapprochements finirent par montrer sans aucun doute possible l’existence d’un peuple originel parlant une langue unique, et ayant essaimé vers l’occident et l’orient plusieurs milliers d’années avant J.C., à l’origine de la plupart des civilisations européennes. Vers la fin du XIXe et au cours du XXe siècle, des travaux de plus en plus précis (dont ceux de G. Dumezil, dont l’apport fondamental aux études indo-européennes fut prépondérant) et l’archéologie permirent de localiser approximativement l’origine de ce peuple dans le Caucase actuel, et de situer son éparpillement entre les Ve et IIIe millénaires.

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Stone of Destiny et la Pierre de Benben

La pierre de Scone (gaélique : Lia Fail), également connue sous le nom de pierre du destin ou pierre du couronnement, est un bloc de grès associé aux cérémonies de couronnement des monarques médiévaux d’Écosse. Ces cérémonies se déroulaient à Scone, un site préhistorique dans le Perthshire, bien que l’utilisation précise de la pierre ne soit pas connue. Dans un acte délibéré de propagande politique, la pierre de Scone a été retirée d’Écosse par Édouard Ier d’Angleterre (r. 1272-1307), qui l’a intégrée à la chaise du couronnement anglais dans l’abbaye de Westminster. La pierre a finalement été rendue à l’Écosse en 1996 et se trouve désormais dans le château d’Édimbourg.

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Science et hermétisme