Tradition Primordiale

au delà de la mémoire … du passé, déchiffrer et lire futur

Les idées relatives à la constitution de l’homme ont toujours occupé, chez tous les peuples, dans l’Image du Monde, une place insigne. L’on imagine volontiers que la philosophie est une discipline récente, propre aux civilisations supérieures. Aucune vue n’est plus fausse. La philosophie, c’est-à-dire la réflexion sur la nature et sur l’origine de l’humanité et du cosmos, est aussi ancienne que l’homme; et, quant à la connaissance profonde des choses, les générations primordiales l’emportaient sans nul doute infiniment sur nous, comme suffirait à le prouver leur longévité. De nos jours encore, les « primitifs » et les sauvages sont bien supérieurs, en ce domaine, à la quasi-totalité des civilisés. Leur philosophie est, en effet, celle qui résulte des croyances initiatiques diffusées par le sacerdoce néolithique; il leur suffit d’en traduire les données pour atteindre à une rare élévation. En bref, cette philosophie se ramène partout aux points ci-après : l’homme que nous voyons et touchons n’est pas l’homme réel; il enferme, dans les replis de lui-même, un être dynamique, qui le commande, qui lui survit, qui connait les choses par d’autres modalités, et dont l’action n’est pas sujette aux mêmes contraintes. Cette force intérieure porte, suivant les peuples, les noms les plus divers. Souvent, on la multiplie par elle-même afin d’en souligner davantage les aspects; on loge ainsi au centre invisible de l’homme, jusqu’à six ou sept principes dynamiques. Ces variantes ne changent rien à la conception essentielle, qui est que la réalité de l’homme, en ce qui concerne tant la connaissance que la puissance, n’est pas l’aspect phénoménal. Au-dessous est cachée une fontaine de vie.