Les celtes et les scythes : de Sumer à Tartaria, la première écriture de la vieille Europe

Dans les steppes des territoires de la mer Noire, les scythes furent les premiers à domestiquer les chevaux en 4 000 av. J.-C. Par conséquent, la superficie parcourue lors de leurs voyages à travers les siècles et leur influence sur de nombreuses cultures indigènes sont assez impressionnantes. Leur domaine s’étendait géographiquement de la Hongrie et la Roumanie, au nord dans les steppes russes et sibériennes, à l’est à travers l’Ukraine et l’Anatolie (Asie Mineure/Turquie), au sud jusqu’en Syrie et en Mésopotamie, et encore plus à l’est en Mongolie, au Tibet et à la frontière chinoise.

À la suite de la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie, des atrocités semblables ont eu lieu dans les royaumes gaéliques et dans d’autres parties d’Europe. L’histoire fut ensuite réécrite et enseignée de nouveau par les évêques et les moines conformément aux doctrines autoproclamées de l’Église chrétienne. En raison de la suppression des preuves enregistrées par l’Église, cette période fut connue sous le nom d’âge des Ténèbres. Cependant, quelques ecclésiastiques du Ive siècle savaient pertinemment que, sous peu, seraient découvertes d’autres bibliothèques, des archives encore plus anciennes perdues sous les sables du désert bien avant la mise à sac d’Alexandrie. Parmi elles, peut-être les plus importantes : les annales égyptiennes du pharaon Amenhotep III, qui régna aux alentours de 1 400 av. J.-C., et la grande bibliothèque mésopotamienne du roi Ashur-banipal d’Assyrie (668-631 av. J.-C.) mises à jour à Ninive en 1845 par le spécialiste britannique de l’Assyrie, Sir Henry Creswicke Rawlinson.

À ce sujet, la découverte la plus importante de Rawlinson  fut ce dont il parla lors de son discours fait, en 1853, à la Royal Asiatic Society. Cet exposé concernait différentes écritures babyloniennes et assyriennes anciennes qu’il avait déchiffrées. Il annonça qu’il avait levé le voile sur une écriture plus ancienne encore, de type non sémitique qu’il détermina comme étant probablement assyrienne.

Cette notion fut rapidement l’objet de controverses de la part des autres érudits, persuadés que le plus ancien langage écrit était le sumérien, comme c’est encore communément le cas aujourd’hui. Ils décidèrent de nommer le texte nouvellement découvert « akkadien » (Akkad étant l’ancien nom de la Babylonie), mais comme le fit remarquer Rawlinson, les Scythes étaient les premiers occupants d’Akkad, et ils pouvaient donc « être considérés comme les inventeurs de l’écriture cunéiforme ». Au mépris de l’expertise reconnue de Rawlinson en matière de linguistique, les historiens n’en tinrent pas compte. Il apparut toutefois par la suite qu’il avait entièrement raison. Un texte présumérien a été découvert à plus de deux mille kilomètres au nord-ouest de la Mésopotamie, dans la région montagneuse des Carpates en Transylvanie — un pays rendu célèbre par les histoires du comte Dracula et le culte du vampire.

L’histoire ne commence pas à Sumer

Le tout premier type d’écriture mésopotamien, qui précède l’écri­ture sumérienne cunéiforme (avec des caractères en forme de coins), date de plus de cinq mille cinq cents ans (aux environs de 3500 av. J.-C.). Il a été trouvé à Uruk, en Sumer et à Jemdat Nasr, entre Bagdad et Babylone, où le spécialiste de l’Assyrie à Oxford, Stephen Langdon, fit de nombreuses découvertes en 1925. Mais comme le rapporte le journal Scientific American du mois de mai 1968, une trouvaille plus importante fut faite par la suite dans les Balkans. Sous l’ancien village de Tartaria dans la région transylvanienne de Roumanie, des tablettes d’argile gravées d’une sorte d’écriture ont été trouvées et la datation au carbone 14 les situe bien avant les premières tablettes sumériennes, peut-être mille ans plus tôt. Mais ce n’était pas la seule surprise puisque certains des symboles tartares étaient pratiquement identiques à ceux qui émergèrent ensuite en Mésopotamie. Le nom même d’Ur (la capitale de Sumer et la cité d’Anu) est issu du mot scythe Ur, qui signifie « Seigneur ».

tablettes de Tartaria (Roumanie)

Tartaria, qui se situe sur les bords du fleuve Maros, à presque cent kilomètres au sud de la ville transylvanienne de Cluj, était célèbre à l’époque classique pour ses riches filons aurifères, et sa culture dans ces temps anciens était essentiellement de style Vinca. Les gens vivaient dans des huttes construites sur une structure de poutres et des murs faits de petites branches tressées et couvertes d’argile. Elle est généralement classée comme culture néolithique, ce qui donne une image quelque peu primitive d’un âge où les métaux étaient inconnus. Toutefois, comme l’ont déterminé les écritures et les nombreux artefacts découverts au XXe siècle, la culture tartare était en fait particulièrement avancée, et peut être comparée, à de nombreux égards, à l’environnement de l’âge du bronze dans d’autres pays. En fait, ces gens possédaient des haches et des outils de cuivre 6. Cette possibilité a été écartée il y a peu de temps, sans tenir compte de ce que le chroniqueur grec Hésiode a pu écrire aux alentours de 700 av. J.-C. Il relatait que les Scythes étaient les inventeurs histo­riques du travail du bronze, le bronze étant un alliage de cuivre et d’étain.

Kourgane

Le fait notable concernant cette région est que sa culture était celle des Seigneurs des Bois scythes, la race transylvanienne qui engendra la tribu royale de Tuadhe d’Anu. Leurs habitations de bois et de terre étaient appelées tepes (prononcé « tepesh » — semblables aux tipis des Amérindiens), et leurs villages étaient continuellement reconstruits à l’emplacement même de leurs anciennes habitations, puisqu’elles se détérioraient et finissaient par s’écrouler. Ainsi, pour la plupart, ils vivaient sur les tertres nés de l’amoncellement des campements tassés par les âges. Ils gardaient, sous leurs habitations, les esprits de leurs ancêtres, qui étaient d’ailleurs ensevelis à l’inté­rieur des huttes et sous d’autres tertres appelés tumulus ou kurgans. Ce sont les ancêtres des emplacements royaux gaéliques connus sous le nom de Raths (le grand emplacement irlandais sur la colline de Tara, par exemple). Les gens de la région tartare furent les auteurs de nombreux aspects de la culture sumérienne émergeante — dont le concept de souveraineté tribale. Leurs écrits féeriques constituent la preuve suffisante qu’à ce sujet ils étaient en avance sur les sumériens d’au moins mille ans.

Pour écrire le nombre « 10 », les Sumériens pressaient le bout d’un petit bâton rond dans l’argile, faisant une marque circulaire. Ensuite, pour écrire d’autres nombres, ils ajoutaient des marques en demi-cercles en pressant le bâtonnet sur le côté, en utilisant des demi-cercles plus ou moins grands. Comme nous pouvons le voir sur le diagramme comparatif, le premier processus scythe était très semblable. Pour signifier les deux syllabes du dieu Enki (En-ki), les Sumériens utilisaient une longue ligne barrée de petits traits, avec un symbole en forme de grille constitué de plusieurs barres paral­lèles. Ces graphiques En-ki ont chacun leur équivalent sur les tablettes de Tartaria. De nombreuses similitudes peuvent être observées. L’une des plus frappantes est un signe tracé comme un candélabre. De même, les Transylvaniens et ensuite les Sumériens avaient en commun l’habitude de séparer les groupes de signes avec des lignes verticales et horizontales.

Un aspect curieux, à propos des textes mésopotamiens d’Uruk et de Jemdat Nasr, réside dans le fait que, avant ce style d’écriture, seuls des pictogrammes rudimentaires existaient dans la région, et rien n’explique ce changement soudain. Toutefois, cela peut être expliqué par l’arrivée des Scythes qui amenèrent leur culture et leur écriture féerique. Par la suite, ce style d’écriture évolua pour devenir le texte cunéiforme discipliné qui émergea dans les derniers âges sumériens. Aucun pictogramme antérieur ne fut trouvé dans la région tartare des Balkans, et les inscriptions qui figurent sur les tablettes sont considérées comme un phénomène unique, la forme originelle de ce qui devint ensuite un langage écrit transitoire. Il est aussi évident que, lorsque l’écriture des tangas arriva en ancienne Sumer, la culture de l’or fit de même, un héritage direct de la Transylvanie aurifère. Le premier or en Sumer fut mis à jour dans des sépultures royales à Ur, datant des environs de 3500 av. J.-C., et déterrées par l’archéologue britannique Sir Charles Leonard Woolley et son équipe anglo-américaine en 1920.

Lorsque l’on retrace le mouvement vers le sud des Scythes en Mésopotamie, un fait important apparaît : ces puissants seigneurs du Sidhé étaient aussi appelés Sumaires ce qui était l’ancien mot gaélique pour désigner un serpent enroulé. Ce n’est, après tout, peut-être pas surprenant que leur langage féerique Sumairian soit la racine d’une langue qualifiée par la suite de « sumé­rienne », et dont le nom même de la région (Sumer) dérive, tout en maintenant une culture entièrement nouvelle peu après 4000 av. J.-C. Il est également intéressant de noter que les dieux Anounnaki faisaient aussi partie de l’héritage de Sidhé, puisqu’ils émergèrent dans la tradition sumérienne. Le centre principal du dieu du ciel Anu n’était pas à Sumer comme nous aurions pu le supposer, mais à plusieurs centaines de kilomètres au nord, près de la mer Caspienne. De même, l’ancien centre de Scytopolis n’était pas dans le pays géné­ralement considéré comme la Scythie, mais en Galilée. Ceci révèle, par conséquent, une migration des pays de la mer Noire vers les plaines du delta de l’éden sumérien. Les Syriens appelaient Scytopolis Beth-Shean : la Maison du Pouvoir — la Maison du Sidhé (Shean étant l’équivalent de Sidhéan).

 

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