Le neuvième preux : Godefroy de Boulogne

Le tombeau est long de 2m05 et 76cm de large pour 1m53 de haut Le cénotaphe fût d’abord placé dans la nef de la Basilique devant une fresque murale représentant Godefroy de Bouillon avec ses deux frères et sa mère Ide. En 1966, le cénotaphe de Godefroy de Bouillon fût déplacé dans la crypte

Bien cachée au fond de la crypte de Notre-Dame de Boulogne (Pas-de-Calais), la copie du tombeau de Godefroy de Bouillon, premier « roi » de Jérusalem, rappelle les faits d’armes du plus connu des croisés.

L’original a disparu, sous les coups des restaurateurs grec-orthodoxes, lors des travaux qui ont suivi l’incendie de la Basilique du Saint-Sépulcre en 1808. Heureusement, le tombeau de Godefroy de Bouillon subsiste à travers sa réplique, toujours visible dans la crypte de la cathédrale de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ville de naissance du plus célèbre des croisés.

Réalisée en 1899, la copie s’inspire des dessins du sarcophage tel qu’il a été conçu en 1100, peu après la mort brutale du duc. Long de 2m05 et 76cm de large pour 1m53 de haut, le cénotaphe a été réalisé en marbre blanc de Marquise. On peut y lire l’épitaphe latine suivante : « Ici repose l’illustre Godefroy de Bouillon, qui conquit tout ce pays à la religion chrétienne. Que son âme repose avec le Christ. Amen. »

« Roi » de Jérusalem

Toutes les chroniques de l’époque le présente comme le croisé exemplaire. Pour répondre à l’appel lancé par le Pape Urbain II en 1095 et délivrer Jérusalem de l’emprise musulmane, il abandonne ses terres, et engage son château. Après un périple de trois ans à travers l’empire Byzantin, l’armée croisée fait tomber Jérusalem plus vite que prévu. Godefroy de Bouillon, en chevalier et chef d’expédition, mène la percée décisive le 15 juillet 1099. Le siège de Jérusalem est un bain de sang pour les musulmans.

La couronne, son histoire

« Je ne porterai pas une couronne d’or là où le Christ porta une couronne d’épines »

Ses faits d’armes et ses exploits, sont relatés avec beaucoup d’emphase par des chroniqueurs, comme l’Allemand Albert d’Aix ou Guillaume de Tyr, qui contribua avec son Histoire d’Éraclès (XIIe siècle), à la légende du chevalier. Peu de temps après la prise de la ville, Godefroy de Bouillon se voit proposer la couronne de roi de Jérusalem. Il la refuse, arguant qu’il ne peut porter une couronne d’or là où le Christ a dû porter une couronne d’épine. Il consent au titre d’Avoué du Saint-Sépulcre, promettant de protéger la ville conquise et le tombeau du Christ. Il n’en n’agit pas moins en roi en ce qui concerne l’administration et la pacification des terres alentours.

Godefroy fait envoyer sa couronne à Boulogne pour sa mère Ide, afin qu’elle la dépose au pied de la Vierge miraculeuse dans l’église de sa ville natale. Faite de vermeil et d’argent doré, elle était ornée de huit tours recevant des reliques de la Terre Sainte, dont une épine de la couronne de Jésus, décrit l’abbé Haigneré, membre de l’Académie Pontificale en 1885.

La couronne est restée présente dans le trésor de la cathédrale de Boulogne jusqu’en 1791, dernière fois où elle mentionnée dans un long inventaire des biens de l’église. Le duc envoie également un morceau de tissu tâché du sang de Jésus. Étoffe qui en1308 sera placée dans un reliquaire offert par le roi Philippe Le Bel, toujours visible dans la crypte aujourd’hui.

« C’était une couronne murale, analogue à celle qui est généralement employée de nos jours polir timbrer les armoiries des cités urbaines, c’est-à-dire un bandeau métallique, orné de huit tours en saillie. Telle était, d’après les anciens inventaires, la couronne qui fut offerte au héros de la Croisade par ses compagnons d’armes, après la conquête de Jérusalem. On sait qu’il refusa de la porter, ne voulant pas, disait-il, être couronné d’or et de pierreries dans une ville où le Sauveur des hommes avait été couronné d’épines, et qu’il l’envoya sur le champ à sa sainte mère, la comtesse Ide, pour être déposée aux pieds de la Vierge miraculeuse, dans l’église de sa ville natale. C’était, d’après l’Inventaire officiel du mobilier de la cathédrale, dressé par les délégués de la municipalité de Boulogne. le 14 janvier 1791: une couronne de vermeil, entourée de huit reliquaires, » — d’autres textes donnent huit châteaux, ou huit tours — dans lesquelles étaient des reliques de la Terre Sainte. « 

Il meurt le 18 juillet 1100, un an après être entré dans la Ville sainte. Les raisons de son décès, brutal, restent un mystère, même si plusieurs légendes circulent. Albert d’Aix estime qu’il est tombé malade après avoir mangé une pomme de cèdre empoisonnée, d’autres parlent de flèche empoisonnée. Sa sépulture est déposée au Saint-Sépulcre, probablement dans ce qui est aujourd’hui la chapelle d’Adam. Celle de son frère Beaudoin la rejoindra quelques années plus tard.

 


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