Bien que fondé par les anglais , la jeune franc-maçonnerie helvète se verra très rapidement frappée d’interdiction
L’interdiction de la Franc-Maçonnerie ne fut pas cantonnée qu’à Fribourg. En effet, à peine formées, les loges de Genève et Lausanne se virent frappées d’interdit. A Genève, George Hamilton fut sommé par le Petit Conseil, le 5 mars 1736, de refuser l’entrée dans sa loge aux citoyens genevois. Lorsque, l’année suivante, Hamilton fut nommé Grand Maître Provincial des loges de Genève par la Grande Loge de Londres, ce qui l’autorisait à fonder d’autres loges, les autorités religieuses de la ville intervinrent auprès des pouvoirs publics et le Conseil des Deux-Cents, par décision du 8 septembre 1744, ratifia l’interdiction de la Franc-Maçonnerie à Genève. En effet, les gouvernements conservateurs de Genève et de Berne (qui coiffait Lausanne) goûtaient aussi peu que Fribourg les idées sociales nouvelles qui couraient dans les Loges. Malgré l’interdiction, la Franc-Maçonnerie genevoise n’en continua pas moins de prospérer. Une des loges, l’Union, créée en 1768 (qui adoptera en 1806 le titre d’Union des Coeurs et est toujours active aujourd’hui), se distingua par sa manière sérieuse de travailler, ce qui incita bon nombre de personnalités à y adhérer. C’est ainsi qu’elle eut l’occasion d’initier, le 5 août 1789, le prince Edouard, duc de Kent, fils de Georges III d’Angleterre et père de la future reine Victoria. Il devint d’ailleurs, en 1813, Grand Maître de la Grande Loge d’Angleterre.
Le nombre grandissant des loges les incita pour la première fois à se regrouper en une Grande Loge Nationale de Genève, constituée le 24 juin 1769, qui rassemblait neuf loges. L’Union y adhérera en 1776. A noter que la loge La Discrétion de Zurich, alors unique loge de cette ville, en faisait également partie, car, créée en 1771, elle avait reçu sa patente de fondation de la Grande Loge Nationale de Genève.
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