Isaac Newton et le mystère de la clé universelle

Abstract : La théorie de la gravitation de Newton dépendait d’une connaissance précise de la circonférence de la terre. Or  Les seuls chiffres qu’il avait,  étaient les calculs approximatifs d’Eratosthène et de ses partisans. Newton a estimé que s’il pouvait trouver la longueur exacte de la «coudée» égyptienne, –  la coudée royale – cela lui permettrait de trouver la longueur exacte de son «stade», (stadium) réputé par d’autres pour avoir une relation avec  les coordonnées  latitude/longitude.  Cette mesure, dont il avait besoin pour sa théorie de la gravitation, il pensait pouvoir la trouver dans les proportions de la Grande Pyramide. Ainsi, il aurait eu les mesures nécessaires pour sa théorie de la gravitation.

 

Newton pensait que le temple de Salomon était « un microcosme du plan de Dieu pour l’univers » ; la « coudée sacrée » — l’unité de mesure employée par Ézéchiel dans sa description , (25 inch environ – 63,5 cm) lui apparaissait ainsi comme l’unité de mesure employée par Dieu dans sa construction. Comment ne pas essayer de déterminer avec précision sa longueur exacte ?  L’enjeu était vital dans le cadre de l’établissement de sa future théorie de la gravitation et tout en dépendait.
Ce sera le sujet de la Dissertation « upon the Sacred Cubit« , que T. Birch publia en 1737.

A Dissertation upon the Sacred Cubit of the Jews and the Cubits of several Nations: in which, from the Dimensions of the Greatest Pyramid, as taken by Mr. John Greaves, the ancient Cubit of Memphis is determined”.

Isaac Newton et le Temple de Salomon

Il y avait chez le grand scientifique Isaac Newton le constant désir de rechercher dans la nature les signes de la divinité. Ces signes seront la clef explicative, celle qui permet la compréhension et le retour, soit l’entrée dans les temples successifs. Elles sont les clefs de la future religion naturelle qu’il finira par établir au travers de la nouvelle franc-maçonnerie dont il sera l’ardent et occulte concepteur de bout en bout.

Entrer  en loge c’est aussi se rapprocher  du secret de l’art royal en relation avec la construction du Temple.

Le temple de Salomon remplit parfaitement ce rôle de clef universelle. On prétendit y trouver dans les proportions le principe d’harmonie universel à l’origine du Tout. Ainsi 60, 20, 30 coudées de long de large et de hauteur seront base de proportions célestes où le ciel et la terre se conjuguent (I Roi VI,2) par des escaliers tournants soit de façon dextrogyre  ou sénestrogyre donnant accès aux trois étages ou niveau de conscience. L’acte s’y réalise dans la perfection de la pierre taillée car ici tout est perfection dans l’assemblage silencieux de la juste proportion. Les temples se superposent les uns aux autres. Mythiquement l’histoire de la franc-maçonnerie fait succèder les temples d’Enoch, l’arche de Noé, puis le temple de Salomon jusqu’à sa destruction et le remplacement par le temple de Jérusalem. Nous avons ainsi une succession de temples qui se superposent. L’ultime temple ne sera reconstruit qu’à l’intérieur de soi tel le Graal (Jérusalem descendue du ciel) sur les ruines des précédents. C’est ce que nous révèlent la plupart des rituels à la base des structures initiatiques.

Ainsi la mesure mathématique de l’édifice dont il est dit qu’il est l’expression de la volonté divine exécutée par Salomon en regard des plans donnés à Moise par Dieu lui-même  est à la base de toute recherche sur les lois fondamentales de l’univers. Cette relation directe entre la matière et la volonté divine ne pouvait qu’être une source et un modèle universel pour Newton. Ce modèle universel sera celui d’une spiritualité rationnelle rejetant le trinitarisme au profit du déisme, ce qui débouchera sur la recherche d’explications scientifiques et symboliques, établissant l’influence croisée entre l’homme et la grande nature en vue d’une nouvelle alliance. Les bases même du Noachisme prôné par le savant.

C’est ainsi que Isaac Newton (4 janvier 1643  – 31 mars 1727) fit de très sérieuses recherches sur ce sujet comme ses contemporains. AiIl faut rappeler ici que  la plupart de ses co-cherchant étaient membre de la Royale Society et aussi franc-maçon adhérent ou allant adhérer à la nouvelle Grande Loge de Londres récemment crée. Faut-il préciser que Newton était lecteur assidu du Théatrum Chemicum d’Elias Ashmole rosicrucien et alchimiste reconnu, l’un des premiers francs-maçons acceptés en loge opérative dès 1648.

Newton l’alchimiste lisait les ouvrages de Michael Maier (1569 – 1622) rosicrucien et commentateur de la Monas hieroglyphica de John Dee (13 juillet 1527 – 1608). La Monade hiéroglyphique était le symbole de l’union des mathématiques et de l’alchimie pour expliquer et comprendre le monde et une clé universelle.

Monade Hieroglyphica

La recherche scientifique découlait de cette conviction hermétique d’une lecture universelle possible par une clef : dans le nombre et les proportions résidait l’explication universelle cachée.

Les précurseurs : 

Des 1604 le rosicrucien Simon Studion publia le Naometria, qui se traduit « La mesure du Temple » ; Newton s’en inspira dans le but d’y lire une vérité universelle une clef majeure, une proportion idéale, qui dépassera le concept de Cornelius Agrippa où l’homme était la mesure du Tout ; ce qui est cherché ici n’est rien d’autre que la mesure de l’homme et du Tout inscrits dans le Temple. Au final ce qui est cherché sans oser le dire c’est le plan divin !

Plan du Temple de Salomon établit de la main d’Isaac Newton

Prophéties sur la fin du monde

Le calcul des mesures du Temple permettait aussi à Newton d’en tirer des prophéties avec l’aide des passages d’un autre prophète : Daniel dont il s’inspirait largement.

Parmi les pages vieillies, une incroyable prédiction : la fin du monde aura lieu en 2060.  Cette conclusion, le physicien l’a tirée non pas au terme de savants calculs mathématiques, mais en lisant entre les lignes de la Bible et du Livre de Daniel de l’Ancien Testament. Newton est parti de la date symbolique du sacre de Charlemagne, en 800 ap. J.-C. Se référant au Livre de Daniel, qui selon lui prévoyait la fin du monde mille deux cent soixante ans plus tard, il a établi que la fin des temps serait 2060. Nous aurons l’occasion d’y revenir. JD