Glastonbury, l’ancienne Avalon, est une petite ville du Somerset, en Angleterre, à 50km au sud de Bristol. Avec ses 10.000 habitants, cette ville attire, depuis le début du 20e siècle, nombre de visionnaires, d’occultistes, d’artistes, de musiciens, de guérisseurs. C’est un centre spirituel multiconfessionnel où se retrouvent Protestants, Catholiques, Spiritualistes, Bouddhistes, Chamans, Prêtresses de la Déesse et bien d’autres esprits libres.
Mais qu’a donc cette ville de si attirant ? Qu’est-ce qui fait que tant de gens s’y rendent en pèlerinage ?

D’après la tradition, en 37 après JC, Joseph d’Arimathie, un Essénien qui avait offert sa tombe à Jésus, vint se réfugier à Glastonbury après la Crucifixion. Il débarqua à Wearyall Hill, où il planta son bâton, qui prit racine et devint un arbre (il y a plusieurs aubépines sacrées à Glastonbury, rejetons de l’arbre de Joseph, les plus célèbres étant à Wearyall Hill et dans l’Abbaye. Elles fleurissent début Janvier et portent à la fois leurs fruits et leurs fleurs, évoquant ainsi un symbole puissant : la vie et la mort en même temps).
Or, les Celtes avaient un dieu nommé Esus qui mourait et revenait à la vie. Quand ils entendirent Joseph parler de Jésus, ils firent le rapprochement avec Esus et offrirent à Joseph une partie d’Ynys Witrin. Joseph et ses 12 compagnons y construisirent la première église chrétienne d’Angleterre. La Chapelle St Mary, le point le plus occidental de l’Abbaye, marque le site de l’église originelle de Joseph.
Dans les temps anciens, Glastonbury était une sorte d’île : la mer recouvrait les terres basses des Somerset Levels, comme en témoignent des vestiges de villages lacustres de l’Âge du fer.
Le site est célèbre par son tor (une colline) et serait, d’après certaines sources, plus légendaires qu’historiques, à l’emplacement même de la mythique île d’Avalon, de la légende arthurienne.
Glastonbury fut l’un des premiers établissements chrétiens d’Angleterre, alors que le site était encore entouré de marécages. En 705, le roi Ine y fonde un monastère qui devient un établissement bénédictin au Xè siècle.
Les bâtiments anciens, en acacia et en torchis cèdent la place à des constructions en pierre. Au Moyen Âge, les moines construisent au sommet du tor une église dédiée à l’archange saint Michel, qui s’écroula à la suite d’un tremblement de terre ; la tour actuelle est un vestige d’une deuxième église rebâtie sur les ruines de la précédente.
Près de l’abbaye construite aux XIII et XIV siècles, se trouve la chapelle de la Vierge, construite au XIIè siècle à l’emplacement d’une « Vieille église » incendiée en 1184 et fondée, suivant la tradition, par Joseph d’Arimathie. Différentes fouilles ont été entreprises : une histoire de l’abbaye mentionne la découverte de la tombe de Gauvain. Les circonstances de l’exhumation de la tombe du roi Arthur et de Guenièvre sont relatées par Giraud de Barri qui identifie Glastonbury avec l’île d’Avalon : lors de la reconstruction de l’abbaye après l’incendie, les moines auraient découvert en 1191 un cercueil creusé dans un tronc d’arbre et contenant les ossements d’un homme et, à ses côtés, un squelette d’un corps plus svelte, les deux corps étant placés sous une dalle de pierre, une croix de plomb portant l’inscription : Hic jacet sepultus inclutvs rex Arturius in insulis Avalonia cum Wenneveria uxore cum sua secunda in insula Avallonia – « Ci-gît le renommé roi Arthur enseveli avec Wenneveria, sa seconde femme, dans l’île d’Avallonie. »

En 1929, Katharine Maltwood (en), une femme sculpteur britannique, déclencha une polémique en publiant The Glastonbury’s Temple of the Stars « Le temple stellaire de Glastonbury » qui soutenait la découverte, au sud de Glastonbury, d’immenses dessins tracés par des éléments du paysage, et représentant les douze signes du zodiaque. De plus, Katherine Maltwood sut mêler le symbolisme de ces figures aux légendes du roi Arthur, et en particulier à l’histoire du Graal.
Parmi les localités, souvent difficiles à identifier, qui jouent un rôle dans la légende du Saint Graal, certains attachent une importance toute spéciale à Glastonbury, qui serait le lieu où s’établit Joseph d’Arimathie après sa venue en Grande-Bretagne.
Sans doute, il y a là des assimilations plus ou moins contestables mais il se peut cependant qu’il y ait, à ces confusions mêmes, quelques raisons qui ne soient pas dépourvues d’intérêt au point de vue de la « géographie sacrée » et des localisations successives de certains centres traditionnels. C’est ce que tendraient à indiquer les singulières découvertes exposées dans un ouvrage anonyme publié récemment (A Guide to Glastonbury’s Temple of the Stars, its giant effigies described from air views, maps, and from « The Hight History of the Holy Graal » (John M. Watkins, London), dont certains points appelleraient peut-être des réserves, par exemple en ce qui concerne l’interprétation de noms de lieux dont, plus vraisemblablement, l’origine est assez récente, mais dont la partie essentielle, avec les cartes qui l’appuient, pourrait difficilement être considérée comme purement fantaisiste.
Glastonbury et la région avoisinante du Somerset auraient constitué, à une époque fort reculée et qui peut être dite « préhistorique », un immense « temple stellaire », déterminé par le tracé sur le sol d’effigies gigantesques représentant les constellations et disposées en une figure circulaire qui est comme une image de la voûte céleste projetée sur la surface de la terre. Il y aurait là un ensemble de travaux qui rappelleraient en somme ceux des anciens mound-builders de l’Amérique du Nord ; la disposition naturelle des rivières et des collines aurait d’ailleurs pu suggérer ce tracé, ce qui indiquerait que l’emplacement ne fut pas choisi arbitrairement, mais bien en vertu d’une certaine « prédétermination » ; il n’en est pas moins vrai qu’il fallut, pour compléter et parfaire le dessin, ce que l’auteur appelle « un art fondé sur les principes de la Géométrie ». Si ces figures ont pu se conserver de façon à être encore reconnaissables de nos jours, c’est, suppose-t-on, que les moines de Glastonbury, jusqu’à l’époque de la Réforme, les entretinrent soigneusement, ce qui implique qu’ils devaient avoir gardé la connaissance de la tradition héritée de leurs lointains prédécesseurs, les druides, et sans doute d’autres encore avant ceux-ci, car, si les déductions tirées de la position des constellations représentées sont exactes, l’origine de ces figures remonterait à près de trois mille ans avant l’ère chrétienne .

Glastonbury et le Graal : les deux puits sacrés

Il faut signaler également à Glastonbury deux puits sacrés dont l’un est désigné comme le puits de Joseph d’Arimathie et l’autre baptisé de tout temps le « Chalice Wells » (le puits du Graal) dont les appareillages de pierre rappellent les constructions de la Grèce antique.
Pétrie a émis l’opinion que le puits aurait pu être l’ouvrage d’ouvriers égyptiens. Il est situé dans l’étroite crevasse qui sépare la Tor Hill de la Chalice Hill dont le sommet arrondi épaule, pour ainsi dire, celui de la Tor Hill. Ce qu’on appelle maintenant « Les terrasses » contournent les flancs de la Tor Hill. Les uns pensent qu’il s’agit de sentiers qu’empruntaient autrefois les druides quand ils se réunissaient pour y officier au sommet — car on a tout lieu de croire qu’un cercle existait au sommet de la Tor.
Ce puits n’est pas une source ordinaire. Quoique certains l’aient appelée la source du sang, ce phénomène est parfaitement naturel, l’eau sortant d’un filon ferrugineux laisse un dépôt rouge sur son chemin pierreux si bien que, dès le XIVe siècle, on prétendait « qu’elle changeait fréquemment de goût et de couleur ». C’est une eau miraculeuse dont l’histoire fait foi. En 1582, le docteur John Dee, mathématicien et astrologue réputé, se déclarait en « possession de l’élixir de vie découvert à Glastonbury ».
C’est d’ailleurs John DEE qui, le premier, localise en cette région un zodiaque géant.
Ce n’est que vu d’en haut que ce zodiaque de 16 km de rayon apparaît dans son ensemble ; au niveau du sol, il n’est guère possible d’en distinguer quoi que ce soit. Tout se passe comme si l’intention des hommes qui ont édifié l’ensemble eût été d’aménager un centre qui fut invisible aux yeux du profane. N’était-il pas ingénieux de la part de ces hommes de tracer aussi largement ce site, si largement même (certaines figures couvrent plusieurs kilomètres), qu’il se trouve caché par sa propre grandeur, comme toute Vérité qui, dit-on, est cachée par l’éclat de sa propre Lumière ?

Dans le manuscrit qui est attribué à Maelgwyn (Melkin ou Merlin) datant de 540 (découvert par John Leland dans la librairie de l’Abbaye en 1534), une prophétie stipule que « l’île d’Avalon… reçut des milliers de visiteurs, parmi lesquels des disciples du Christ, conduits par Joseph d’Arimathie qui y dort son dernier sommeil.
« Il repose à la ligne de bifurcation près de l’angle sud de l’oratoire fait de branches d’osier, avec, à ses côtés, deux burettes d’argent remplies du sang et de la sueur de Jésus. Quand son cercueil sera ouvert, on le découvrira intact et le monde entier viendra l’honorer.
Par ailleurs, nul n’ignore plus que le Somerset fut, pour l’Angleterre, le berceau de la chrétienté. Glastonbury, Chalice Well surtout, en revendiquent la paternité sous la figure de Joseph d’Arimathie.
Qui était Joseph d’Arimathie ? Il faut pour répondre à cette question se tourner vers George F. Jowett,.

En 1961, ce spécialiste de l’Histoire de l’Église publie un ouvrage intitulé The drama of the Lost Disciple abondamment documenté.
Le mythe de Joseph d’Arimathie et de St Philippe apparaît aux environs de XIIIe siècle. Il prétend que Joseph aborda au pays de Galles (plutôt, sans doute en Cornouailles) avec onze disciples et qu’ils errèrent dans le Somerset. Un matin de Noël, ils atteignirent l’île d’Avalon située sur des marais, et, fatigués, se reposèrent à l’endroit qui porte encore le nom de Weary-all Hill (la Colline de tous les fatigués). Le saint ficha son bâton dans le sol et il prit racine, puis fleurit et les compagnons virent en ce signe la fin de leur voyage. Un rejeton de cet arbre existe toujours.
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