
Deux sites majeurs incarnent et traduisent dans la pierre ce mythe, sans doute l’un des plus anciens : La pyramide de Gizeh et le Temple d’Angkor Vat. Nous allons voir et comprendre comment et pourquoi.Le barattage est à l’origine de nombreux sous mythes ou mythèmes en rapport avec la miction et l’obtention du nectar comme celui du Graal. Il est également lié à la représentation de l’axe du monde (axis mundi) par le biais de Mandara qui sert à enrouler les cordes (serpents) afin de le faire tourner pour le barattage ce qui donne le château tournant de l’épisode chevaleresque de Lancelot par ailleurs.
- Angkor
- Pyramide de Khéops
- Labyrinthe de Dédale

Le mythe
Le barattage de la mer de lait (amrita manthana) est le mythe cosmologique de l’hindouisme. Au début des temps, les dieux et les démons qui étaient alors tous mortels, étaient en lutte pour la maîtrise du monde. Les dieux, affaiblis et vaincus, demandèrent l’assistance de Vishnu qui leur propose d’unir leurs forces à celles des démons dans le but d’extraire le nectar d’immortalité (amrita) de la mer de lait. Pour ce faire, ils devaient jeter des herbes magiques dans la mer, renverser le mont Mandara de façon à poser son sommet sur Kurma, avatar de Vishnu sous l’aspect d’une tortue, et utiliser le serpent Vasuki, le roi des Naga, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement. Après mille ans d’effort, le barattage produisit un certain nombre d’êtres merveilleux et d’objets extraordinaires : la vache Kamadhenu, qui donne tout ce qu’on lui demande ; l’arbre Kalpavriksha qui dure éternellement et sous l’ombre duquel le ministre des dieux, Indra, se plaît beaucoup ; un cheval blanc, Uchchaihshravas, monture du dieu Surya, qui va où il veut selon sa pensée ; un oiseau semblable à une oie, qui sert de voiture à Brahma ; une antilope, monture de Chandra ; un éléphant blanc, Airavata, monture d’Indra ; trois arcs à l’usage de Vishnu, Shiva et Brahma ; une autre arme, vajra, à l’usage d’Indra ; une conque, dans laquelle Vishnu souffle pour assembler les dieux ; une autre arme ronde, chakra, à l’usage de Vishnu ; quatre filles, l’une nommée Sarasvati, femme de Brahma et reine des sciences ; la deuxième, Lakshmi, femme de Vishnu et déesse des richesses ; la troisième, Ahalya, femme du pénitent Gautama ; la quatrième, Mudevi, déesse de la pauvreté, qui ne se maria point, chacun la fuyant ; un bœuf blanc, Nandi, monture de Shiva ; un char, voiture des dieux, qui vole à une vitesse incomparable, suivant leur désir ; trois armes, shula, gada et pasa, à l’usage de Shiva ; un homme enfin, Dhanvantari, médecin des dieux, dont le pot d’ambroisie, au goût exquis, fortifie ceux qui en boivent et donne l’immortalité. Aussitôt qu’ils le virent, les démons se précipitèrent sur lui et s’emparèrent de la coupe avant que les dieux ne puissent intervenir. Vishnu prit alors la forme de Mohini, la femme la plus belle au monde, et tandis que les démons étaient subjugués, il s’empara de la coupe et la remit aux dieux. Rendus maintenant immortels, les dieux précipitèrent les démons aux enfers.

Le barattement d’Angkor
Énonçons les données… L’ensemble d’Angkor Thom forme un vaste quadrilatère délimité par un mur d’enceinte qui est lui-même entouré de douves profondes. Cette disposition a à la fois une fonction défensive et une signification symbolique : le quadrilatère est entouré d’eau de tous côtés comme s’il s’agissait d’une île. L’accès à l’intérieur d’Angkor Thom est assuré par quatre portes qui s’ouvrent au milieu de chacun des côtés du quadrilatère et qui donnent passage à deux grandes voies perpendiculaires ayant leur point de croisement en son centre, au Bayon. Ces voies franchissent les douves par des chaussées sur piles bordées de chaque côté par une file de statues géantes représentant les Devas et Asuras en train de tirer le serpent Vâsuki dont le corps, développé sur toute la longueur de la chaussée, fait fonction de parapet.
En apparence la symbolique est simple : les murs de l’immense enceinte figurent la montagne polaire (appelée «montagne de la victoire », jayagiri, d’après le nom du roi promoteur : Jayavarman VII, une des plus hautes figures de la dynastie cambodgienne) elle-même entourée de la rivière-océan (jayasindhu) ce qui implique l’identification d’Angkor Thom, et par extension de la capitale entière, au centre de l’Univers et à ce titre la ville est soumise au barattement générateur d’ambroisie. La notion d’ambroisie est lisible dans le nom même du roi Jayavarman (« protégé de la victoire »). Varman est en effet dérivé de la racine sanscrite vri qui signifie cacher, envelopper, protéger mais aussi choisir, élire. Toutes ces connotations sont autant d’allusions que le roi a matérialisées dans le sens le plus propice à son dessein : le jayagiri enveloppe et protège Angkor Thom qui devient, par le fait du barattement, un lieu choisi et élu sur terre.
Ainsi Angkor Thom se présente comme la plus remarquable mise en acte faite de main d’homme du mythe du barattement. S’il a été maintes fois représenté (au Cambodge même à Vat Ek, etc.) nulle part il n’a été appliqué à un ensemble de monuments. Une telle initiative témoigne à la fois d’une audace et d’un génie visionnaire dont l’Inde elle-même n’offre aucun exemple, Si on ajoute que le même symbolisme architectural se retrouve au Prah Khan et que la chapelle de Neak Pean s’élève au milieu d’une pièce d’eau au-dessus d’un terre-plein constitué par les anneaux enroulés de deux serpents — ce qui paraît pareillement impliquer le barattement de l’édifice — il n’est pas excessif à ce propos de parler d’« obsession» comme l’a fait P. Grison (Angkor au centre du monde). Ce n’est pas le seul trait de la personnalité de Jayavarman VII. Tous les spécialistes (Coedès, Stem,…) s’accordent pour souligner la frénésie constructrice de ce roi qui sous son seul règne a davantage bâti que tous les rois qui avaient fixé avant lui leur capitale à Angkor.

La tendance semble s’être accélérée au fil des ans et en devenant précipitation elle a joué au détriment de la qualité de la construction. Reste la vision, démesurée et mégalomane, certes, mais qui par sa démesure même possède une force de suggestion inégalée. Jayavarman VII a su la matérialiser à une échelle appropriée à celle du barattement cosmique. Sans doute servi par une profonde foi, son sens du symbolisme a su exprimer le caractère divin de sa fonction royale et du lieu où elle s’exerçait. Cela n’est pas allé sans excès ni sans faiblesses qui, en exacerbant sa vision, l’ont haussée au-delà de la mesure humaine. Jayavarman VII a été l’Asoka du Cambodge : par l’ampleur de ses entreprises il a certainement épuisé les ressources de son royaume mais il a laissé une œuvre immortelle. Aucun autre souverain bâtisseur — pas même Moka — n’a dépassé ce roi « dédalique ». Grâce à lui le mythe a été traduit dans la pierre.

Toutefois c’est en Égypte que se trouve l’origine du mythe notamment à Gizeh où il est cette fois plus qu’un récit cosmogonique mais une réalité technique sinon une machine et c’est sans doute la seule raison d’être de la pyramide.
L’Égypte et le barattage d’Hâpy

Dans les écritures puraniques Vaishnava, Brahma émerge du nombril de Vishnu sur une fleur de lotus lorsque Vishnu (Mahavishnu) crée le cycle cosmique. Les textes shivaïtes expliquent comment Shiva a dit à Vishnu de créer Brahma.
Le dieu créateur hindou Brahma et la fleur de lotus
» Brahma (sanskrit : ब्रह्मा, romanisé : Brahmā) est un dieu hindou, désigné comme Le Créateur au sein de la Trimurti, la trinité de divinité suprême qui comprend Vishnu, et Shiva. Il est associé à la création, à la connaissance et aux Vedas. Brahma est mentionné de façon importante dans les légendes de la création ».
Vishnu fait référence à l’eau sous forme liquide parce qu’il est la réinterprétation du dieu de l’inondation annuelle du Nil Hapi, mais Vishnu crée également Brahma à partir de la fleur de Lotus. La Création est une affaire de brouillard de microgouttelettes et de froid d’évaporation (nous verrons plus loin pourquoi).
Si Brahma est dans l’air, c’est parce que Brahma est de l’eau sous sa forme évaporée. Bien sûr, ici encore, tout doit être pris de manière métaphorique. Nous ne disons pas que la mythologie hindoue est la même chose que l’ancienne religion égyptienne. La mythologie hindoue est une réinterprétation complète ; le dieu créateur Brahma n’est pas « réellement » de l’eau sous sa forme évaporée. Ce qui nous intéresse, c’est de découvrir la véritable origine des choses, les véritables fondations sur lesquelles elles ont été construites. À partir de ces fondations, les hindous ont construit une toute nouvelle mythologie, qui trouve son origine dans l’Égypte ancienne, avec la Grande Pyramide. De la même manière qu’Atum produit le brouillard d’évaporation des microgouttelettes à travers la fleur de lotus, et crée ainsi le froid (le brouillard = Amun), Vishnu crée également Brahma à travers la fleur de lotus.
Si Vishnu = Atum, alors Brahma = Amun
Tout ce qui concerne le mythe hindou du « Barattage de l’océan » est inspiré de l’ancien dieu égyptien du Nil, Hapi (ou Happie), qui créait un serpent à partir de sa propre eau. Le serpent du Barattage de l’océan est Vasuki, le serpent du Seigneur Shiva : « Vāsuki a pris part à l’incident de Samudra manthana en permettant aux devas et aux asuras de l’attacher au Mont Mandara, afin qu’ils puissent l’utiliser comme corde de barattage pour extraire l’Amrita de l’océan de lait ».
Les similitudes entre l’Égypte ancienne et la mythologie hindoue : le barattage de l’océan de lait

Aujourd’hui nous savons que toute la religion égyptienne ancienne ne consistait qu’en la glorification des réalisations scientifiques et technologiques en physique et en chimie, et que toute l’histoire pouvait se résumer ainsi : le natron était fabriqué pour la momification du pharaon afin de lui assurer la vie éternelle, et le point clé du processus était le refroidissement des réactions chimiques de fabrication. L’eau a été utilisée pour le refroidissement, mais pas directement : le refroidissement par évaporation a été créé après la pressurisation de l’eau du puits incliné de la Grande Pyramide, à l’aide d’un impacteur, martelant sans cesse les eaux.(le barattage)
Le fait est que tout ce que nous affirmons apparaît dans un seul mythe que tous les historiens connaissent. Mais il y a un hic : ce mythe ne vient pas d’Égypte, mais de l’hindouisme, et il s’agit du Barattage de l’océan de lait, le Samudra Manthana.
Le barattage de l’océan de lait : Résumé du mythe
« L’histoire hindoue contient également un récit sur le barattage de l’océan cosmique afin d’obtenir l’Amrita – le nectar de la vie immortelle. À la suggestion de Vishnu, les devas et les asuras barattent l’océan primordial afin d’obtenir l’Amrita qui leur garantira l’immortalité. Pour baratter l’océan, ils utilisent le serpent Vasuki comme corde à baratter. Le mont Mandara, placé sur le dos d’une grande tortue – l’avatar Kurma de Vishnu – leur servait de mât de barattage. Alors que les dieux et les démons barattaient la mer, le terrible poison Halahala sortit de ses profondeurs et commença à envelopper l’univers de ses vapeurs étouffantes. À bout de souffle, les devas et les asuras demandèrent l’aide de Shiva, qui prit vaillamment le poison dans sa gorge et l’avala. Choquée par son acte héroïque, la déesse Parvati le saisit à la gorge, emprisonnant le poison et l’empêchant de se répandre ; mais la force du poison était telle qu’elle rendit son cou bleu, ce qui lui valut le nom de Neelakantha (celui qui a la gorge bleue) ». Le processus de barattage consiste à exercer une pression sur un axe vertical : les dieux et démons hindous n’essaient pas de faire tourner l’axe de barattage, ils ne font que reproduire le geste d’Hapi en exerçant une pression avec le pied et en la contenant avec la main.

Le barattage de l’océan de lait : Les références de surchauffe et de refroidissement séquentiel à l’eau :
« Lorsque les dieux et les démons ont commencé à baratter l’océan de lait pour obtenir l’élixir de vie (Amrita), la première chose qui en est sortie a été le Halahala ou Kalakuta. Il s’agit d’un poison très mortel. Ce poison est si dangereux qu’il pourrait anéantir toute la création. C’est pourquoi les dieux et les démons demandèrent au Seigneur Shiva de le boire, car il était le seul à pouvoir le faire. Le Seigneur Shiva accède à leur demande et boit le poison, mais si le poison s’était répandu dans son corps, cela aurait été très douloureux pour lui. C’est pourquoi la déesse Parvati arrêta le poison au niveau de sa gorge avant qu’il ne pénètre dans son corps en plaçant ses mains au-dessus. Même si le Halahala se trouve dans la gorge du Seigneur Shiva, il produit beaucoup de chaleur dans son corps. C’est pourquoi le Seigneur Vishnu ordonna aux dieux de verser de l’eau sur le Seigneur Shiva pour réduire la chaleur dans son corps. Par conséquent, pour réduire la chaleur dans son corps et apaiser sa douleur, un récipient rempli d’eau est toujours suspendu au-dessus d’un Shiva Linga, et de l’eau y tombe 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.«
Il s’agit d’une description métaphorique parfaite du processus S…ay de surchauffe auquel les anciens Égyptiens ont dû faire face : pour produire la substance qui donnerait la vie immortelle au pharaon (comme l’élixir de vie Amrita), ils ont conçu la Grande Pyramide pour créer du froid, en utilisant le pouvoir de l’eau d’une manière magique : le refroidissement par évaporation.
Il est important de noter que le refroidissement n’était pas continu : il s’agissait d’un processus séquentiel. Peut-être toutes les 10 ou 15 minutes, l’impacteur mettait sous pression les eaux du puits incliné et créait le froid, sans jamais s’arrêter, probablement pendant des semaines ou des mois. Ce qui est extraordinaire, c’est que le mythe du barattage de l’océan est parfaitement exact sur cet aspect particulier : il n’est pas dit que l’eau devait être constamment versée sur un Shiva Linga, mais seulement goutte après goutte et 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans jamais s’arrêter.
Les pharaons ont utilisé le pouvoir de la science pour se légitimer en tant que rois d’Égypte : ils ont forgé une religion entière, basée sur la science pour gouverner leur royaume, et ils ont présenté cette science comme de la magie.

Le cœur de la Grande Pyramide, tel que le voyaient les anciens Égyptiens eux-mêmes, était le puits incliné. Et c’est là l’origine du symbole du cœur.

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