Tous les articles par Jacob K.

JK ... Journaliste, conférencier, écrivain et éditeur. Un parcours atypique allant de la recherche informatique (prix Innnova 1987) à l'édition en passant par la formation dans les nouvelles technologies. Auto édition, aide à l'édition, créateur et concepteur, je peux également vous assister dans l'accouchement de vos projets. Sous l'enseigne de Lux in arcana publishing nous diffusons et réalisons des cahiers et livres aux contenus originaux avec un regard neuf sur la Tradition vue sous l'angle des nouvelles disciplines et de l'anthropologie. Herméneutique et hermétisme sont un couple indissociable. N'hésitez pas à me contacter et bonne navigation sur notre blog ! vous pouvez me retrouver sur Facebook également (https://www.facebook.com/johan.rosslyn/) site de vente : https://toysondor.com

Le château de Boulogne la Grasse et sa légende

Ce château fut porté à la connaissance du public éclairé ou pas grâce aux travaux de mon père, M. Michel Dreue.

Demeures philosophales: un itinéraire alchimique en (Picardie

Dans les lignes qui suivent, il sera question d’une demeure, qui u l’évidence doit beaucoup à l’inspiration hermétiste du maitre des lieux sans aucun doute un Adepte du Grand’Oeuvre. Mais comment ne pas oublier que non loin de Boulogne-la-Grasse, se dresse la majestueuse cathédrale d’Amiens, autre sphinx de pierre qui ne cesse de nous interroger. Rappelons qu’à ce sujet, nous lui devons entre autre, les plus belles pages du non moins énigmatique Fulcanelli sur le décryptage consacré notamment au porche du Sauveur dans son livre « Le mystère des cathédrales ».

A l’instar des cathédrales gothiques ou « argotiques » selon l’expression de ce dernier auteur, les demeures philosophales sont des livres de pier­re qu’il convient de lire comme telles. Sans doute, si l’outrage du temps et les égarements parfois funestes de l’homme – n’oublions pas que le château de Boulogne fut partiellement détruit lors de la bataille du Matz pendant la grande guerre de 14-18 n’altèrent pas d’avantage les cha­pitres de cet ouvrage gravé à l’attention des esprits éveillés, alors pour­rons nous conserver ce qui apparait comme étant sans doute l’une des dernières demeures « philosophales » dans la pure tradition de l’Hotel LALLEMANT à Bourges, du château de Dampierre-sur-Boutonne pour ne citer que ces fleurs qui sont autant de roses mystiques comme il en fleurit par ailleurs tant en terre de Picardie.

Mais pourquoi aussi ne pas voir dans cette rose la matérialisation toute spirituelle et allégorique de la pierre philosophale. Rubis au pouvoir prestigieux. Cette fleur, à la fois médecine – élixir- et gemme splendi­de fut à l’origine de cet ordre de chevalerie que fonda Philippe le Bon en glorification de la Toison d’Or, objet de la « Quêste » initiatique des Argonautes en terre de Colchide ….

Ici la recherche légendaire du Graal et celle plus secrète du Grand’Oeuvre fusionnèrent en un tronc commun où l’imaginaire che­valeresque pu déployer le meilleur de son esprit : Charles de Boulogne à sa façon , avec son château nous a – nous les esprits curieux – embar­qué à bord de l »ARGO , toutes voiles dehors à la conquête du « VELLUS AUREUM » ou plus exactement à la recherche du bélier d’or sur la peau duquel – selon le mythe – est écrit l’essentiel de l’ART ROYAL à qui saura le mériter.

Mais la Quête ne détient son sens que de la Dame sans qui aucun che­valier ne saurait s’engager : elle est l’objet de la Quête. Tandis que le chevalier personnifie l’être agissant et maître de sa volonté, à l’inverse la Dame symbolise l’autorité spirituelle sans laquelle l’action n’est que désordre et vaine agitation. Le secret de l’Initiation chevaleresque se résume par la réunion de ces deux parties qui se sont séparées au com­mencement des temps. « L’union des deux natures  » correspond à ce que l’on désigne habituellement par  » Petits Mystères  » et que l’on retrouve dans l’ensemble des sagas médiévales : Tristan et Yseult, Lancelot et Guenièvre

L’Initiation royale – celle des petits mystères – se prolonge dans l’Initiation sacerdotale. A l’errance chevaleresque – celle de la légende des Karados – succède la contemplation immobile de celui qui se trou­ve devant l’axe du Monde. Nous retrouverons tous ces éléments dans l’histoire qui réunit ce château à la fondation de l’abbaye de Corbie sans oublier que l’alchimiste de la cathédrale d’Amiens nous montre que les chemins du « Gay Scavoir » peuvent être multiple et ne laissent pas de nous égarer parfois, ce que nous rappelle le gigantesque labyrinthe de près de 42 mètres de circonférence qui pave la nef amiénoise.

Assez paradoxalement, nous voyons comment l’histoire parfois rejoint la légende. Le dernier Prince de Bourgogne, illustre porteur de cette même Toison d’Or, le singulier Charles dit « Le Téméraire » lors du siège de la cité picarde qui s’était mise « en l’obeissance du Roy » quoique le traité d’Arras voulu qu’elle se livra au duc Charles lors de ces hostilités à la cité rebelle ordonna tout de même à ses canonniers qu’ils épargnassent la Notre-Dame :

 » Le Duc de Bourgogne (qui faisoit tirer son artillerie contre Amiens) deffendit expressément que l’on tirast point contre l’église. Ce qui fut bien gardé : & tint toute une Quaresme le Duc de Bourgogne iceluy logis. « 

Aussi, avant de nous engager dans l’interprétation de ce rebus com­plexe qui restera pour partie une énigme faute de disposer de la totalité des pièces, à jamais et irrémédiablement manquantes, sachons qu’en dernier ressort

 » FATA VIAM INVENIENT « 

soit :

Les destins trouveront la voie…

c’est-à-dire qu’en toutes choses, c’est dans la patience à l’épreuve, la lente incubation de Soi que chaque homme en recherche de la Vérité, trouvera et ouvrira à son tour les portes de son destin.

Par cet édifice insolite, le comte Charles de Boulogne a voulu témoi­gner pour les temps futurs et nous indiquer le chemin pour trouver cette porte basse  » à laquelle le pèlerin égaré frappe l’huis et demande l’en­trée.

Johan DREUE  21 Septembre 1995

Table ronde et la roue du temps

« ce qui est invariable est incompréhensible et doit donc être ineffable » ( Sermons de St Bernard.

Introduction : chez Chrétien de Troyes, le Roi pêcheur et Pellès ne font qu’un, mais dans d’autres légendes, il y a le Roi pêcheur et le Roi blessé — un père (ou grand-père) et son fils — vivant dans le même château et protégeant le Graal. Le père, plus sérieusement blessé, reste au château et n’est d’ailleurs qu’évoqué car il n’apparaît dans aucune scène des différents récits, uniquement gardé en vie par le pouvoir du Graal, alors que le fils, plus alerte, peut accueillir les invités et aller pêcher. Afin de faciliter la compréhension tout au long de l’article, le père sera appelé le « Roi blessé » et le fils le « Roi pêcheur ». Ces deux personnages sont notamment présents dans les textes de Robert de Boron.

Le Roi pêcheur apparaît pour la première fois dans le roman inachevé de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal, aux environs de 1180. Ni sa blessure ni celle de son père ne sont expliquées, mais Perceval découvre par la suite que les rois auraient été guéris s’il les avait questionnés sur le Graal, alors que son tuteur lui avait enseigné de ne point poser trop de questions. Perceval apprend qu’il est lié aux deux rois par sa mère, la fille du Roi blessé. Le récit s’interrompt avant le retour de Perceval au château qui abrite le Graal.

Au début du roman, après avoir rencontré dans la forêt des chevaliers qu’il prend pour des anges, le jeune Perceval décide, contre l’avis de sa mère, d’embrasser la carrière chevaleresque. Quittant brusquement le manoir familial, il parvient à la cour d’Arthur où il est fait chevalier, puis il entame un itinéraire jalonné de multiples épreuves. Un jour, alors qu’il chemine, tout en priant Dieu de lui accorder de retrouver sa mère pleine de vie et de santé, il parvient à une rivière, sur laquelle il aperçoit une barque avec deux hommes .

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Ancestralité et lointaine origine saurienne des premiers hominidés

Résumé : Yvette Deloison, CNRS en 1999) ne voient pas la bipédie comme une acquisition récente des hominidés mais plutôt comme un ancien acquis. Ils avancent la théorie que les hominidés ont un ancêtre dont la bipédie était le principal mode de locomotion. Deux idées en découlent naturellement :
– les grands singes actuels utilisent moins la bipédie que leur (notre) ancêtre commun, et sont devenus arboricoles .
– la lignée humaine n’a pas adopté ce mode de locomotion puisque nos ancêtres le maîtrisaient déjà… elle a publié : L’homme ne descend pas d’un primate arboricole, Yvette Deloison

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Voyage au pays de Pount : l’ile sacrée

Le mythique et mystérieux pays de Punt (Pount) : on l’a cherché partout mais en vain : dans la corne d’Afrique au Yemen Soudan etc .. mais il fallait aller plus loin car les égyptiens étaient d’excellents navigateurs. Une chose est sure : le pays de Pount n’est pas en AFRIQUE.

Déjà sous l’Ancien Empire de nombreux papyrus mentionnaient l’existence du Pays de Pount. En effet, sous la Vème dynastie, les égyptiens naviguaient déjà en direction du fabuleux « pays de Pount », mais les échanges devinrent plus réguliers sous le Moyen et surtout sous le Nouvel Empire. Ainsi, de nombreux contes, récits et représentations apparurent.

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L’alphabet maçonnique, une tradition rabbinique

Principe et origine de l’alphabet  maçonnique

Le principe de l’alphabet maçonnique est bien connu. Nous le rappellerons en en empruntant l’exposition au « Catéchisme des Francs-Maçons » de Louis Travenol. Ce texte de 1744 est la plus ancienne mention que nous connaissions de cet alphabet en Maçonnerie : « Chapitre IX. De l’écriture maçonne »

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Les mille et une vie de la Joconde par Johan Dreue

La Joconde et ses nombreux visages : le portrait d’Isleworth .

Durant la première guerre mondiale, ce portrait voyagea aux Etats Unis. C´est là qu´elle fut acquise en 1962 pour une somme colossale par le multimillionnaire et collectionneur d´art, Henry Pulitzer.  Celui-ci écrivit également un livre : «  Where is Mona Lise ? » où il affirme que cette œuvre est un tableau de Léonard non terminé. Durant ce temps elle fut gardée dans une banque suisse. En 1979 à la mort de Pulitzer, elle passa, sans quitter la banque, à Elisabeth Meyer. En 2008 une association anonyme l´acheta : La Fondation Mona Lisa, qui poursuit son étude. Cette fondation date l´exécution de cette œuvre d´une ou deux décades antérieures à la Joconde du Louvre. Elle explique ainsi que leur Mona Lisa fut commandée par le mari de Lisa en 1503.

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Sanatana Dharma et Tradition Primordiale

L’hermite de DuqqiGuénon indexera toute la doctrine traditionnelle et la légitimité des organisations véhiculant une « influence spirituelle », de nature exotérique ou ésotérique, au principe initial de cette « Tradition primordiale ».

La question qui se pose est : Tradition primordiale ou Religion primordiale ? Un guénonien orthodoxe, F. Schuon avait de son côté expliqué précise sa pensée dans une note de son ouvrage L’Esotérisme comme principe et comme voie 1978, « Le Commandement Suprême », p. 151) :

« Nous disons « Religion primordiale » et non « Tradition » parce que le premier de ces termes a l’avantage d’exprimer une réalité intrinsèque (religere = « relier » le terrestre au céleste) et non simplement extrinsèque comme le second (tradere = « livrer » des éléments scripturaires, rituels et légaux). On est du reste en droit de se demander s’il pouvait être question de « tradition », à une époque où la connaissance spirituelle fut innée ou spontanée, ou encore, si la nécessité d’une « tradition », donc d’une transmission extérieure, n’entraîne pas ipso facto la nécessité d’une pluralité de formulations. »

Pour Guénon, la norme et le pivot, le germe impérissable de tout le « sacré », de tout l’Univers manifesté macrocosmique et microcosmique, le fondement de toutes les traditions secondaires et des diverses religions, le dépôt éternel de la doctrine et de la Connaissance, en un mot le Temple de la Vérité éternelle, c’est bien la Tradition primordiale. Il en situera la source dans la pensée hindoue notamment à partir de la notion de Dharma qui selon lui inclut le point de vue traditionnel dans son intégralité. Voyons comment.

Le dharma postule la « réalisation effective » de l’être et comporte des applications englobant notamment toutes les modalités de la vie humaine sans exception.

Guénon va donc définir la nature du Dharma ; c’est un des termes sanscrits qui embarrassent le plus les traducteurs, écrit-il dans un article de 1935 (reproduit in Etudes sur l’hindouisme, Editions traditionnelles, 1976), car il a de multiples sens : celui de « Loi », d’Ordre. Certes ce Dharma « n’est pas la Tradition primordiale » mais nous verrons bientôt comment il s’y rattache. Guénon rappelle qu’il est dérivé de la racine dhri qui signifie porter, supporter, soutenir, maintenir, etc. Il s’agit, poursuit Guénon dans l’article précité, « d’un principe de conservation des êtres, et par conséquent de stabilité, pour autant du moins qu’elle est compatible avec les conditions de la manifestation, car toutes les applications du Dharma se rapportent toujours au monde manifesté ». Ce Dharma se présente donc comme un reflet de l’ « immutabilité principielle » dans l’ordre de la manifestation. Il n’est « dynamique », poursuit Guénon, que dans la mesure « où manifestation implique nécessairement  » un devenir « , mais il est ce qui fait que ce devenir n’est pas pur changement, ce qui y maintient toujours, à travers le changement même, une certaine stabilité relative.

Guénon fera observer à cet égard que cette racine dhri est quasi identique dans la forme et le sens à une autre racine dhru de laquelle dérive le mot dhruva qui désigne le « pôle » : « Effectivement, c’est à cette idée de pôle ou d’axe du monde manifesté qu’il convient de se référer si l’on veut comprendre vraiment la notion du Dharma : « c’est ce qui demeure invariable au centre des révolutions de toutes choses, et qui règle le cours du changement par là même qu’il n’y participe pas. » Il faut insister sur l’importance de cette phrase car elle est déjà allusive à la conception guénonienne de Tradition primordiale.

Guénon associera la fonction du Dharma au symbole de l’axe ou de l’ « arbre du monde » et soulignera la parenté de cette notion avec celle du mot sanscrit rita (rota ?) qui a étymologiquement le sens de « rectitude », conformité à l’ordre humain et avant tout à l’ordre cosmique. On voit donc que cette notion n’est pas limitée à l’homme mais s’entend de tous les êtres et même de tous les états de manifestation, donc de toute la création. C’est la « Norme » rectrice de l’ensemble et la « Norme » particulière de chaque groupe, espèce, degré, monde, cycle, incluant les idées d’harmonie, justice, équilibre, législation, but assigné par les Ecritures traditionnelles hindoues à la vie humaine lorsque sa réalisation relève de l’ordre spirituel (au-delà du corps et du psychisme, mais en deçà du « but suprême » qui n’est plus du domaine de la manifestation »… Le Dharma s’étend également aux applications sociales et, en l’occurrence, il s’identifie au « devoir » plutôt qu’au « droit ». Ainsi le Dharnza propre d’un être ne peut s’exprimer que par ce qu’il doit faire lui-même, et non pas par ce que les autres doivent faire à son égard, « et qui relève naturellement du Dharma de ces autres êtres » (Etudes sur l’hindouisme).

Comment rapprocher cette idée de nos concepts occidentaux ? peut-être rapprocher le Dharma de de l’idée de « volonté révélée » dans les monothéismes occidentaux ? Par là ce Dharma va nous conduire à sa source principielle : la Tradition primordiale, et c’est alors à la notion de Sanâtana Dharma que nous avons affaire.

Sanatana Dharma

Ananda K. Coomaraswamy estime que la meilleure traduction de Sanâtana Dharma est l’expression philosophia perennis, telle que le moyen âge latin l’entendait. Perennis, ou « pérenne » en français, convient effectivement pour désigner la durée indéfinie. Par contre, René Guénon rejette le mot philosophia avec la vigueur que l’on sait, même si l’on entend par là la philosophie scolastique 26. Il ne faut donc pas traduire philosophia perennis par « philosophie éternelle », car aucune philosophie n’est éternelle, et si l’on entend par ce mot l’un des multiples systèmes mis au point par ceux qui n’osant s’appeler « sages », s’appellent seulement « philosophes », c’est-à-dire « amis de la sagesse », aucun d’eux ne traduit exactement le mot Dharma.

Par suite de l’obscuration progressive et de la marche descendante du cycle, le Sanâtana Dharma est devenu caché et inaccessible aux hommes ordinaires; mais il reste la source première et le fonds commun de toutes les formes traditionnelles particulières qui en procèdent par des adaptations spéciales à telle ou telle partie de l’humanité selon la diversité des temps et des lieux. Ces adaptations régulières ne sauraient être identifiées au Sanâtana Dharma, bien qu’elles en soient une image plus ou moins voilée et qu’elles en constituent un reflet ou « substitut », car elles permettent à leurs adhérents d’atteindre le Sanâtana Dharma selon leurs capacités particulières.

à suivre dans le livre à paraitre : en complément de « La révélation primitive »