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La Suisse, creuset de l’Europe

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La Suisse, on l’a oublié,  fut avec la Sarre, le véritable creuset des idées européennes alliant tout l’arc en ciel des modèles possibles allant de l’Européeisme à la PAN-Europa. Différents hommes jouèrent un grand rôle après guerre pour son élaboration et considérèrent la Suisse comme le laboratoire expériemental, c’est ce que nous abordons au travers de ces deux cahiers : « L’esprit de Caux » avec Franck Buchman et Richard Coudenhove-Kalergi et puis Gonzague de Reynold que l’on a longtemps considéré comme le « Charles Maurras » Suisse et qui nous a laissé une oeuvre importante qu’il convient à présent de redécouvrir. Nous ouvrons cette introduction avec Richard Coudenhove Kalergi, le pochain article nous permettra de faire connaissance avec Franck Buchman, une autre grande figure.

Richard Coudenhove-Kalergi et la « PanEurope »

Les  origines – mal connues – de l’actuelle UE…

L’dée d’Europe n’est pas nouvelle. Après la première Guerre mondiale, certaines personnes appellent à bâtir une Europe différente de celle instaurée par les traités de paix. Parmi ceux qui formulent des projets européistes à cette époque, un personnage singulier : Richard Coudenhove-Kalergi.

arl_cauxLe comte Richard Coudenhove-Kalergi est une personnalité cosmopolite : né à Tokyo en 1894 d’une mère japonaise et d’un père diplomate austro-hongrois originaire d’une noblesse à la fois tchèque, grecque – descendant de la famille des Kalergi – et néerlandaise – descendant de la famille des Coudenhove –, il a été élevé en Bohème allemande puis à Vienne, la capitale cosmopolite de l’empire d’Autriche-Hongrie. Il a des cousins de différentes nationalités, balte, française, italienne et norvégienne. Enfin, il adopte la nationalité tchèque en 1919 puis la nationalité française en 1939. Il est mort en 1972.

Certains lui attribuent l’idée du choix (dès 1929) de l’ « Ode à la Joie » pour l’actuel hymne européen ainsi que l’idée géniale (dès 1930 !) d’une « Fête de l’Europe » qui serait célébrée au mois de mai. Et on croit même pouvoir lui attribuer l’idée (en 1947) d’un « timbre-poste » européen unique.

On dit également de lui qu’il aura eu une influence « historique » décisive sur Gustav Stresemann et Aristide Briand, sur Jean Monnet et Robert Schuman, sur de Gaulle et Konrad Adenauer ; dans la formation du Benelux, dans la réconciliation franco-allemande et dans les tous premiers pas de la construction européenne. A ce titre, il est donc le moins bien connu des « Pères de l’Europe »…

Qui est donc Richard Coudenhove-Kalergi ?

Aristocrate austro-hongrois cosmopolite, né à Tokyo (en 1894), polyglotte, le Comte Richard Niklaus Coudenhove-Kalergi (1894-1972) est le fils d’un diplomate austro-hongrois (Comte de Saint-Empire – germanophone de Bohême – aux ascendances « flamando-brabançonnes » et « italo-vénéto-créto-byzantines », notamment liées [1] à la famille impériale de Constantinople…) et d’une aristocrate japonaise issue d’une très respectable famille de samouraïs renommés, Mitsuko Aoyama.

Un héritage multiculturel familial qui fit même dire de lui  qu’il était bien – en pratique – « une organisation Pan-Européenne à lui seul ». Héritage renforcé par l’éducation qu’il reçut, notamment de la part d’un père diplomate (à Athènes, à Constantinople, Rio de Janeiro et Tokyo), polyglotte (puisque maîtrisant jusqu’à seize langues différentes !) et intellectuel de très haute volée (Ecrivain essayiste), politiquement engagé (notamment contre l’antisémitisme).

Le jeune Coudenhove-Kalergi poursuivit (entre 1908 et 1913) sa formation intellectuelle à la « Theresianische Akademie » (ou « Theresianum ») de Vienne : cadre d’études intellectuel et cosmopolite qui lui permit de fréquenter ainsi les jeunes élites issues de toutes les nationalités de l’Empire des Habsbourg. Enfin en 1917, marchant sur les pas de son père, il décrochait son doctorat en philosophie en présentant une thèse sur « Die Objectivität als Grundprinzip der Moral » (i. e : « De l’Objectivité comme Principe fondamental de la Morale »).

Un intellectuel face aux nationalismes

A la fin de la « Grande Guerre », tirant les effroyables leçons de ce premier conflit mondial (alors même que la disparition de l’Empire multinational des Habsbourg laisse le champ libre au déchaînement des nationalismes…), ouvert à toutes les influences d’un siècle de révolutions et de bouleversements, Coudenhove-Kalergi sera l’un des tous premiers hérauts de l’idée européenne.

Ainsi, inquiet devant la montée des nationalismes et par le cloisonnement de l’Europe centrale en États désormais rivaux, ainsi que par le « déclassement international » de grandes puissances européennes désormais exsangues (et concurrencées par de nouvelles puissances émergentes : États-Unis, Russie, Japon, Chine…), il lance (en 1922) son premier « Appel à constituer l’unité européenne », publie (en octobre 1923) son célèbre manifeste « PanEuropa » et fonde (en 1924) une association : le « Mouvement Pan-Europe ».

Son message, perçu dès l’Entre-deux-guerres par de nombreux intellectuels européen (qui lui témoignèrent leur soutien), est le suivant (à lire dans le contexte de l’époque) : face au risque d’autodestruction que ferait courir une nouvelle guerre mondiale nécessairement plus destructrice encore, face à la concurrence américaine et face au danger russe (i. e : soviétique…), face au développement des nouvelles puissances de l’Asie orientale, l’Europe fragilisée et dangereusement fragmentée en États décidément ennemis n’aurait finalement pas d’autre choix que de s’unir.

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Ducatus Lotharingie : le Westrich et les hommes libres

cahier_westrichLe Westrich ou l’impossible Far Ouest lotharingien. Une brève histoire des confins occidentaux.

Plusieurs dossiers indispensables pour une bonne compréhension de la Lotharingie d’hier à aujourd’hui : Etude de la Carte VASTUM REGNUM suivi de « Le Westrich, esquisse d’une explication ( A. Eiselé), Les Seigneurs du Weestrich et le rôle des forestiers de Charlemagne jusqu’au XVème siècle, sans doute les premiers hommes libres surnommés les « semper freye » … Une origine possible des rites forestiers qui surgiront quelques siècles plus tard avec les Carbonari.

Pour ceux qui le souhaitent la carte Vastum Regnum peut être expédiée en sus (sur papier vergé prêt à l’encadrement)

Pièce essentielle de la Lotharingie et véritable archive vivante jusqu’à aujourd’hui l’impossible Westrich aura donc survécu aux démembrement des territoires au cours des siècles.

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Chroniques Lotharingiennes : Vastum Regnum

cahier_vastum_regnumDossier spécial sur le Westrich (West Reichen). Les bibliophiles lorrains connaissent de longue date la «Geographia » de Ptolémée, important atlas édité en 1513 à Strasbourg par Jean Schott.
Il est l’œuvre du groupe de géographes de Saint-Dié protégés par le duc René II de Lorraine (1473 à 1508) que leurs travaux de recherche scientifique, leurs publications ainsi que leurs innovations techniques avaient placés au premier rang des géographes et des cartographes de leur temps .
C’est à Saint-Dié que , pour la première fois , on imagina de graver sur une tablette de bois une carte du monde divisée en fuseaux horaires pour en effectuer un tirage destiné à former des garnitures de globe ; à Saint-Dié aussi que l’on commença à imprimer des lettres et des mots au moyen de caractères mobiles sur une carte muette gravée sur bois ; àn Saint-Dié surtout qu’on « baptisa » le Nouveau Monde en imprimant pour la première fois le nom d’« America » sur une carte en figurant la partie méridionale) .
A la fin de la « Geographia » se trouve une carte d’une demi-feuille (0,36 x 0,26 rn) représentant l’espace lorrain, plus exactement le duché de Lorraine (« Lotharingia ») et le Westrich (appelé « Vastum Regnum »), pour partie entourée de blasons et suivie de la mention :  » Secunde partis Ptolemaei finis : opera Joannis Schotti Argentinen  » .

ANNO CHRISTI OPT. MAX. 1513 ».

Cahier imprimé à la demande uniquement : délais 2 semaines

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Chroniques Lotharingiennes : cahier no 1

chroniques_1Parution sur abonnement ou à l’unité du premier cahier des « Chroniques Lotharingiennes ». L’objectif de ces chroniques est de donner des outils pour repenser l’histoire de cet axe névralgique qui fut à l’origine de l’Europe et reste encore son épine dorsale. 50 pages chaque

au sommaire de ce premier cahier :

  1. Geodefroy de Bouillon ou l’impossible rêve lotharingien.
  2. Le traité de Verdun et ses avatars
  3. La Lotharingie entre nécessité et utopies
  4. Projet d’un état espérantiste entre l’Allemagne et la Belgique
  5. 10 leçons pour construire une nation, l’exemple du Luxembourg
  6. L’espoir européen coule dans la Sarre
  7. Ni Allemands ni Français : quand les cigognes voient rouges !
  8. L’internationalisme de Trieste
  9. Fiume et le message de Gabrielle d’Annunzio
  10. Les origines de la famille carolingienne
  11. Richard Coudenhove-Kalergi : quand une autre Europe était possible

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Chroniques Lotharingiennes

chroniques_lothLancement des « chroniques lotharingiennes » en Janvier 2017 avec au sommaire :

Dossier sur la légende du chevalier au cygne, origines  romaines de la famille carolingienne, la Lotharingie et les utopies d’après guerre à l’ombre de la SDN (Société des Nations), figures lotharingiennes méconnues, étude de la légende du chevalier au cygne …

Pour commander : suivre ce lien

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Bruges la belle

Phillipe_le_bonC’est à Bruges, le 10 janvier 1430, à l’occasion des festivités marquant son troisième mariage, avec Isabelle de Portugal, que Philippe le Bon institue le plus glorieux et le plus illustre des ordres de chevalerie, l’ordre de chevalerie de la Toison d’or, donnant comme nouveau modèle à l’élite chevaleresque de son temps, la figure mythique de Jason. Le fabuleux périple de Jason et des argonautes, partis en Colchide, aux confins de la mer Noire, afin de conquérir la toison d’or d’un bélier merveilleux, gardé par un dragon dans le royaume d’Aiétès. Sous le patronage de Jason, exemple de courage et de vaillance, Philippe le Bon crée donc une confrérie militaire chrétienne, rassemblant sous son autorité 24 chevaliers, prestigieux représentants des plus hauts lignages de ses principautés bourguignonnes (par la suite, le nombre de chevaliers sera porté à 31, puis 51 et même 61). L’ordre de la Toison d’Or devait exalter l’esprit chevaleresque, son but principal était la gloire de Dieu et la défense de la religion chrétienne, comme le rappelait l’inscription figurant sur le tombeau du duc à Dijon :

 » Pour maintenir l’Église qui est de Dieu maison, J’ai mis sus le noble Ordre, qu’on nomme la Toison « .

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