La Société Angélique : Vincent Depaul et le secret des AA (3/5)

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L’Eglise Saint Sulpice avec sa fameuse fontaine des « Quatre points cardinaux » , un rébus digne de la société angélique puisque ces 4 non cardinaux forment la constellation du Cygne (Signe)

Qui est Saint Vincent de Paul (Depaul) que nous retrouvons à chaque détour des chapitres de l’oeuvre de l’Adepte Fulcanelli et pourquoi s’y réfère t-il aussi souvent ? Pour comprendre un peu mieux ce puzzle nous avons dressé un petit diagramme qui vous aidera à y voir un peu plus clair.

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Derrière la compagnie du Saint Sacrement s’est tramé une autre histoire bien complexe qui fut au coeur des intrigues de haute politique. Le Saint homme était aussi un redoutable personnage d’état à l’égal des plus puissants du Royaume. Mais si son histoire croise celle de Fulcanelli et la signe en même temps c’est qu’en réalité son nom apparait dans la plupart des demeures signalées par l’Adepte Fulcanelli. Nous le démontrons pour deux d’entre elles mais en réalité il y a en d’autres inconnues à ce jour des curieux.

Introduction : l’autre face de l’histoire

En 1660, la compagnie mettra un terme à ses activités pour s’éteindre définitivement en 1664. L’organisation secrète était certes efficace mais générait d’autres effets. Il est impossible de savoir réellement qui occupe quel poste et quel rôle il tient en vérité. Par exemple, lors d’une réunion générale de l’ensemble des membres, il serait impossible de savoir qui occupe les plus hautes fonctions… exceptés ceux qui se trouvent aux instances les plus élevées de la Compagnie. Avec un cloisonnement aussi redoutable, cette autorité a dû causer de grands soucis aux puissants établis à cette époque. Effectivement, ces derniers, ne pouvaient pas savoir qui dirigeait l’œuvre, ni en quoi consistait ‘l’ordre du jour’ et encore moins s’il était tourné contre leur pouvoir ! Ces princes de l’autorité royale et religieuse ont-ils finalement compris, en 1660, le danger qui les menaçait… et ont-ils finalement réagi en détruisant la Compagnie ? La date de 1660 est-elle purement une coïncidence ?… Faut-il, également supposer qu’un événement inattendu se soit précisément déroulé en 1660… au point de susciter un frayeur telle que les gouvernants en place aient choisi une solution radicale, mais discrète contre la Compagnie ?

Les buts secrets :  selon l’auteur Francine Bernier, les membres constituant la Compagnie semblaient être en attente du retour prochain du « roi du monde chrétien ». Par conséquent, ils préparaient la France pour un événement imminent. Avant son retour glorieux au trône de Jérusalem et le jugement final, comme annoncé dans le livre de la révélation, ces croisés ardents ont dû « nettoyer la place » et convertir les infidèles, d’ou les efforts intenses de prédication menées sous le couvert de la compagnie présidée par Vincent Depaul. En bref, ils étaient les guerriers apocalyptiques chrétiens, désignés pour gérer, conduire et achever une guerre très sainte, dans le but de préparer la France pour l’arrivée du « roi du monde »

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La fronde des Princes, combat du faubourg Saint-Antoine à Paris le 2 juillet 1652. Sur ordre de « la Grande demoiselle » fille de Gaston d’Orléans, le canon de la Bastille tire sur les troupes royales commandées par Turenne.

Sans doute à l’origine de la Fronde durant la Régence, et menant des actions à l’encontre du pouvoir, notamment contre le Cardinal Mazarin, quels étaient en réalité les objectifs de la compagnie ? Aujourd’hui on pense à une préparation avant l’heure de ce qui devait se produire un siècle après lors de la Révolution de 1789. Elle réussira ce qui avait été amorcé un siècle plutôt sous les auspices de cette compagnie ayant ses assises à Saint Sulpice.

Il semble qu’il ait y eu une autre dimension, une autre mission, cachée au sein de l’organisation de la compagnie. De plus, cette dernière avait infiltré les échelons supérieurs du gouvernement au point de (parfois) presque dominer le parlement, l’ordre judiciaire et la police voire de tenir les positions principales dans le milieu proche entourant le roi. Rappelons que Saint Vincent de Paul était le confesseur de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. Cette dernière fut, pendant une période, complètement malléable entre les mains de la Compagnie, qui était même parvenue durant un certain temps à la détourner temporairement de l’emprise de Mazarin. Quel pouvait être le but final de ces manipulations et de la mise en place d’un tel réseau « secret » ? Selon certaines hypothèses, tout ce mécanisme aurait eu pour objectif de battre le roi en brèche et peut-être même de renverser le gouvernement au moment des effets de « la Fronde ».

Les origines : la compagnie du Saint Sacrement

En 1639, Jérôme Le Royer de La Dauversière (directeur de la Compagnie de La Flèche) affirmait à Jean-Jacques Olier que « Dieu voulait le destiner à l’établissement d’un séminaire dans la paroisse de Saint-Sulpice à Paris »… cette prophétie se concrétisa trois ans plus tard. Il s’avère cependant que l’émergence de la « Compagnie de Saint-Sulpice », création d’Olier, était en grande partie due à une autre organisation : celle de la « Compagnie du Saint-Sacrement ».

La Compagnie du Saint-Sacrement

En préalable à toutes explications complémentaires, nous devons noter que l’appellation « Eglise de St Sulpice » est postérieure à la création de la Compagnie de St Sulpice qui, elle-même, arrive après l’établissement de la Compagnie du Saint-Sacrement… en laquelle certains voient l’oeuvre d’Olier.
La véritable histoire de la Compagnie du Saint-Sacrement est bien différente de ce que plusieurs chercheurs prétendent actuellement. En effet, beaucoup voient en cette Compagnie une société secrète, fondée par Olier entre 1627 et 1629 et dont le « siège social » se situait dans l’église même de St Sulpice. La Compagnie était une société totalement hermétique fondée en mars 1630, au couvent des Capucins dans le secteur du faubourg Saint-Honoré. Ses membres fondateurs étaient :

  1. Henri de Levis et le Duc de Ventadour (ce dernier avait encouragé son épouse à entrer au couvent du Mont-Carmel)
  2. Henri de Pichery, un officier près de Louis XIII.
  3. Jacques Adhemar de Monteil De Grignan, un futur évêque.
  4. Philippe d’Angoumois, un Capucin.

De plus, bien que leurs noms n’apparaissent pas parmi ceux des membres fondateurs, Olier et Saint Vincent de Paul semblent indissociables de la constitution et de l’avancée de cette société.
Parmi ceux qui rejoignirent par la suite la fondation on trouve le Père Suffren, un jésuite, confesseur de Louis XIII et de Marie de Medicis et Charles de Condren,un général des Oratoriens.
En 1631, la fondation est organisée sous l’autorité d’un conseil, composé de neuf membres, renouvelé tous les trois mois. Bien que Louis XIII ait secrètement encouragé cette fondation, il ne souhaita jamais, aussi curieux que cela puisse paraître, lui octroyer le brevet de constitution qui lui aurait pourtant donné un champ d’action légal et ouvert. Guido Bagni, le nonce du pape de 1645 à 1656, a souvent assisté aux sessions de la compagnie, mais là encore malgré cette présence, des plus importantes, l’existence de la fondation n’a jamais été régulièrement reconnue par un document officiel de Rome. Ainsi, même si les autorités royales et religieuses firent bon accueil à cette puissante confrérie, son organisation officielle fut rejetée à plusieurs reprises.

Cependant tous ces « freins » n’ont jamais pu empêcher la Compagnie d’étendre son activité. Au cours de ses années d’existence, elle créa de nombreuses entreprises et fraternités, sous différents noms. Cette technique de la diversion lui permit de fonctionner partout en France, sans attirer le soupçon ou la répression. Ainsi, chaque groupe semblait indépendant des autres et de la maison fondatrice. Aucun lien évident ne pouvait être trouvé. L’autonomie totale semblait être la règle dans cette « décentralisation » qui ne disait pas son nom… En réalité il s’agissait, en fait, d’un grand réseau tentaculaire, très opérationnel, répandu dans tout le pays. Chacun des sièges sociaux de la Compagnie fonctionnait en relation avec différents autres groupes, tout en les ignorant. Mais il y a plus intrigant encore : on dénombre une cinquantaine d’importantes branches ramifiées en dehors de Paris. Sur ce nombre, très conséquent pour l’époque, une trentaine restent totalement inconnues… même des évêques locaux. Pour toutes ces raisons, la Compagnie du Saint-Sacrement est encore considéré, par les spécialistes, comme un « état dans l’Etat, une église dans l’Eglise ».

Il semblerait donc qu’une lutte ce soit engagée entre les membres de cette compagnie et l’autorité de Mazarin, bis repetitas comme quelques siècles auparavant entre l’Ordre du Temple et Philippe le Bel. Une fois de plus raison reviendra à l’Ordre ancien.

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