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Oswald Wirth et la Suisse

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Peu de maçons le savent, mais – faut il le rappeler ? – Oswald Wirth était non seulement né en Suisse mais il en était imprégné au plus profond de son être. Seule l’infirmité et la guerre l’empêcha de regagner sa terre natale mais il avait déjà entrepris un retour épistolaire important (directement en allemand puisque c’était sa langue maternelle) avec ses compatriotes et les frères de la loge Alpina que la mort a interrompu.

chateaudelarochereAoût 1939,  le drame s’accélère. La déclaration de guerre trouve Wirth en vacances, dans la région la moins indiquée, la pointe de Rethel en Arden­nes, avec sa soeur et sa nièce. On les a évacués d’urgence en voiture et transportés à Monterre-sur-Blourde, au sud de Poitiers. Ils y habiteront le château de la Rochère, propriété du maire de la commune, Pierre de Saint-Laumer dont l’épouse Marie-Antoinette de Meixmoron de Dombasle cultive les Muses et a quelquefois confié ses vers au Sym­bolisme. Le couple se réclame de la lignée de Stanislas de Guaita dont ils sont les arrière-neveux.

Les commentaires de Wirth sur la guerre, jugements, critiques et espérances démontrent qu’il s’est toujours tenu éloigné de la politique. A ce moment là il est octogénaire et sa réaction est pleine d’un courage admirable. Son infirmité motrice va s’aggraver d’une surdité à peu près totale.

Les maçons suisses, informés de sa retraite et de sa solitude, lui offrent de collaborer, pendant la guerre, à la Revue de la Grande Loge Alpina. Il y collabore en alle­mand, retrouvant la langue de sa prime jeunesse. Pour ces raisons, il subira pour cela, le 28 décembre 1941, dans la Vienne, une seconde perquisition allemande. La première avait dévasté, dès l’occupation de Paris, la bibliothèque de la rue Ernest-Renan. Cette fois, c’est la censure postale — aux frontières — qui, intriguée par la correspondance maçonnique et surtout l’envoi et la publication d’articles dans la revue helvétique, a alerté les services de surveil­lance des sociétés secrètes. Ces derniers ont dépêché leurs agents au château de la Rochère où, après leur passage, il ne restera rien de ce que Wirth avait pu conserver dans son exil et des dossiers que son labeur acharné avait reconstitués.

Le 12 octobre 1942 il écrit à son frère suisse, Imhof, rédacteur en chef de la revue Alpina, le texte qui livre peut-être la clé de sa vie spirituelle, de son combat.

« Cela m’amène au problème de l’éducation morale qui s’impose plus que partout en démocratie. Il ne suffit pas de proclamer la liberté comme cela se fit en France où rien n’a préparé les citoyens à exercer leur droit et sou­veraineté. Aussi ont-ils été de piteux électeurs, nommant qui leur promettait des avantages personnels. Cela man­quait absolument d’esprit républicain. La Respublica étant le dernier souci des antimonarchistes ou anticléri­caux avertis par les politiciens. Le résultat fut un déplo­rable parlementarisme qui cependant ne prouve rien contre le pur idéal démocratique.

–  Ah ! si l’Europe nouvelle était organisée par l’amour, avec la Suisse comme cœur !

–  C’est un rêve, mais qui se rêve avec persistance et ferveur. »

La valeur culminante du morceau est dans l’admiration pour la démocratie helvétique. Il assimilait l’ordre poli­tique auquel elle est parvenue à l’ordre cosmique. La jonction des deux termes  lui avait apporté la révélation des clés du symbolisme. On comprend pourquoi le premier cadre de sa vie à Brienz fut déterminant pour le reste de sa vie de réformateur.

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La dernière lettre testamentaire d’Oswald Wirth

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Lame du tarot dessiné par Oswald Wirth. On remarquera à droite entre les sabots du diablotin les initiales du Maître mais volontairement occultées : O et W …  c’est la seule lame signée par son auteur et concepteur. Placé à cet endroit, légèrement en retrait, O.W. échappe à l’influence hypnotique de Lucifer, se met sous la protection de Vénus (Netsah:  l’Amour, la Victoire…) Il serait alors en position pour se visualiser à la place du personnage principal et ainsi pouvoir intégrer les énergies de l’Arcane : le pouvoir d’agir, en accord avec la Loi, sur le monde manifesté. La Force.

Dernière Lettre écrite par Oswald Wirth le 19 Janvier 1943

Le présent auteur de ce blog qui est également  l’organisateur du séminaire Oswald Wirth 2014 l’a entendu en effet comme il est dit dans cette lettre.

«  Il ne saurait être question de renoncer au Grand Oeuvre, absorbé par un Ouroboros et digéré par lui. Nous sommes infimes par rapport au Tout, mais nous y tenons notre place et y accomplissons notre fonction. Il y a en chacun de nous un noyau d’activité qui s’adapte à l’emploi qui lui a été assigné. Nous devenons ce que nous sommes pour les besoins du rôle que nous avons à jouer, sans que l’acteur permanent s’identifie avec le personnage de théâtre qu’il représente transitoirement. Ce qui nous est difficile, c’est de nous connaître en ce que nous sommes par nous-mêmes, indépendamment du déguisement que nous portons sur la scène. Qu’étions-nous dans la vie inconnue que nous menions avant de nous incarner et que deviendrons-nous après notre libération du service terrestre ?… Je veux bien arriver de l’autre côté tout imprégné du rôle que je viens de jouer. Je puis ne pas vouloir rompre avec les camarades qui continuent à tenir leur emploi dans la pièce au dénouement de laquelle je m’intéresse. Il est des liens d’affection qui ne se rompent pas entre centres de rayonnement psychiques.
Je crois à l’amour, et à son indestructibilité quand il est immatériel. Si j’aime les humains dont j’ai partagé les misères en même temps que les aspirations les plus nobles, je ne puis les abandonner une fois sorti de leurs rangs de lutte terrestre. J’ai donc espoir de rester en liaison, une fois passé derrière le rideau, avec ceux dont la tâche n’est pas achevée… Je me refuse à renier mon patriotisme terrestre. Pas de désertion devant l’Oeuvre de rédemption humaine. C’est en aimant que nous pouvons être heureux, et je ne vois de félicité que dans l’amour qui se donne, et contribue au mieux, particulier et général.

J’ai la conviction profonde que je ne me trompe pas. »

Oswald Wirth

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Présence de Fulcanelli ou le Vulcain Lunatique

couv_cahierno5Cahier no 5 Dans ce cahier, nous aborderons quelques aspects de la vie parisienne et des acteurs ayant fréquenté le Maître. Ainsi d’O. V. Milosz, un amateur de la langue des oiseaux, de la famille des de Lesseps,  d’Irène Hillel-Erlanger, de la mouvance napoléonienne, et des synarchistes représentés par le groupe des Veilleurs.

Le chevalier mystique ou le passage du blanc au rouge :  Fulcanelli dans un chapitre des Demeures philosophales  a évoqué ce chevalier de l’apocalypse (« L’embrasement »)  qui arrête le Soleil dans sa course. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans une autre partie (Le feu du Soleil) mais pour l’instant notre attention se portera sur le symbolisme de cet étalon.

Le Cheval Blanc est la monture universelle des Héros, des Saints et des conquérants spirituels. En Inde, Kalki, l’avatar futur,cheval lui-même,est attendu revenant sur un cheval blanc. Il en va de même pour Mohammed, à son nouvel avènement. Le cheval blanc est également la monture dû Bouddha pour le Grand Départ. Il est aussi le véhicule du Christ de l’Apocalypse.  Sur le plan héraldique,le Blanc et l’Argent ou auber se valent et on ne pourra s’empêcher de faire le rapprochement entre cheval blanc et hippocampe d’argent.

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