Ainsi naquit le Tarot !

exemple de cénotaphe dans lequel était entreposé le papyrus qui pouvait atteindre 25 mètres de long

Comment ces arcanes sont apparues, dans quel contexte et où ? voilà les bonnes questions et nous avons aujourd’hui les réponses grâce à un long travail d’herméneutique et de recherche sur la mémoire culturelle des anciennes traditions ou plutôt de La Tradition.

Arcane VI l’amoureux, de fait le pharaon entouré de Neftys et Isis. Mère d’Anubis qu’elle a enfanté par Osiris, Nephtys aide Isis à rassembler les morceaux du corps du dieu assassiné par Seth. Nephthys est indissociable du mythe de la résurrection.

Les images qui vont composer le TAROT apparaissent à la lumière d’une petite révolution dans le Livre des morts. Les premières images étaient gravées dans le sarcophage mais furent transférées sur des rouleaux de papyrus. Il y en eut tout de même plus de 50.000 ! Puis ceux-ci furent illustrés façon bande dessinée. L’apparition de ces vignettes va tout bouleverser et finalement occuper tout l’espace funéraire. Ces images apparaissent sous Ramses II (XXI ème dynastie et ce n’est pas un hasard) et on peut suivre leur trace jusqu’à la Renaissance : ce que j’ai fait. Au final elles vont supplanter le texte et se substituer à lui. Mais elles restent confinées dans le cénotaphe, leur libération à la lumière viendra quelques siècles plus tard grâce à l’occupation par les grecs de l’Égypte sous forme de colonies pacifiques où les deux cultures fusionnent ! ah ces grec …. Grâce à l’Empire byzantin elles vont connaitre une nouvelle destinée en Europe jusqu’à ce que un certain cabbaliste italien Marcile Ficin les mettra en ordre et les fera connaitre sous le nom de Tarot de Ficin puis de Marsille (une déformation par les maitres cartiers au demeurant peu érudit du nom de Marsile), Marsille finira en Marseille et voilà le Tarot de Marseille !

Dans la tombe, le rouleau est placé près de la momie – royale ou noble – ou dans une boîte à proximité. Ce nouveau recueil se caractérise par la présence d’illustrations (ou « vignettes ») qui accompagnent les formules. Les papyrus du Nouvel Empire sont particulièrement connus pour leurs vignettes soignées, aux couleurs vives, à l’instar de celui composé pour le scribe royal Ani, conservé au British Museum (début de la 19e dynastie, environ 1300 av. J.-C.). Les représentations du défunt et de son épouse, tout comme les divinités, sont peintes avec un raffinement de détails et dans le plus pur style ramesside, comparable à celui des bas-reliefs des tombes contemporaines de la Vallée des Nobles, près de celle des Rois.

DES LIVRES UNIQUES

L’expression « Livre des morts » a été utilisée pour la première fois par l’égyptologue allemand Karl Richard Lepsius. En 1842, il publie une première édition de ce recueil, à partir du papyrus de Iouefankh (daté entre le IVe et le Ier siècle av. J.-C.) conservé à Turin et considéré à l’époque comme l’un des plus complets. Le savant numérote chaque formule et aboutit ainsi à 165 chapitres qui, au gré des découvertes ultérieures, seront complétés par des chapitres dits « supplémentaires ». En réalité, chaque Livre des morts est unique : la composition dépendait des connaissances du scribe et des thématiques que le commanditaire souhaitait privilégier. Certains papyrus, destinés à de hauts dignitaires thébains, aussi bien des hommes que des femmes, sont particulièrement longs : conservé au British Museum, un exemplaire dédié à Nesetanebetisherou faisait à l’origine près de 40 mètres !

Tombe de Toutânkhamon

Elle était la fille du grand prêtre d’Amon Pinedjem II, soit l’un des personnages les plus puissants de la 21e dynastie (environ 1050 av. J.-C.). D’autres exemplaires, au contraire, comportent quelques formules écrites rapidement, et sans doute « à la chaîne » : l’espace où le nom du défunt devait être inscrit était laissé vide et rempli au moment des funérailles, la plupart du temps par un autre scribe, comme le prouvent les différentes graphies. Si chaque Livre des morts est une compilation unique, les spécialistes ont tout de même pu distinguer une certaine constante dans l’enchaînement des thèmes abordés, plus précisément à partir du 7e siècle av. J.-C., lorsque l’ordre des formules est fixé pour de bon : d’abord sont évoqués les rites liés aux funérailles, puis les formes auxquelles s’identifie le défunt, ensuite les portes gardées par des démons armés qu’il doit franchir, etc. Tout cela aboutissant au jugement devant Osiris. Certains chapitres – particulièrement appréciés – pouvaient être inscrits sur d’autres supports correspondant à leur fonction auprès de la momie. Ainsi, la « formule pour empêcher que le cœur [du défunt] ne s’oppose à lui dans l’au-delà » (chapitre 30) était souvent gravée sur les scarabées de cœur placés sur sa poitrine. Ou encore, la « formule pour faire naître une flamme sous la tête du bienheureux » (chapitre 162), qui orne de nombreux hypocéphales, terme inventé par les égyptologues pour désigner ces disques de toile stuquée ou de papyrus qui étaient placés sous la tête de la momie. En outre, la plupart des statuettes de serviteurs travaillant à la place du défunt dans l’au-delà – les fameux chaouabtis, ou ouchebtis – arborent un passage du chapitre 6 intitulé « formule pour faire qu’un chaouabti exécute les travaux pour quelqu’un dans l’au-delà ». Des extraits pouvaient être également écrits sur les bandelettes de la momie elle-même ou sur les parois du sarcophage.

Dans plusieurs hypogées royaux du Nouvel Empire ou dans certaines tombes tardives de particuliers, les formules recouvrent même les parois et adoptent un format monumental, à l’instar de la tombe de la reine Néfertari, épouse de Ramsès II (environ 1280-1210 av. J.-C.). Il s’agit en quelque sorte d’une version en pierre du Livre des morts où l’on voit, dans des scènes célèbres pour leurs couleurs vives, la reine jouant au senet (chap. 17) ou encore faisant face aux gardiens des portes (chap. 144).

Les dieux des morts

Parmi tous les dieux, un seul fut aussi important qu’Amon-Rê : ce fut Osiris, le dieu des morts. Héros de nombreuses légendes, il apporta aux hommes la culture et la façon de préparer le vin ainsi que l’industrie et l’art, secondé par son épouse Isis, comme lui fille de Nout et de Geb, par Thot, le scribe sacré, par Anubis, le dieu-chacal, et par Oupouaout, le dieu-loup. Mais Osiris avait un frère jaloux et violent, Seth, qui finit par le tuer et le couper en quatorze morceaux qu’il dispersa dans le pays. Isis partit à la recherche de son époux et put reconstituer le corps qu’Anubis momifia. Ayant pris l’aspect d’un milan, Isis utilisa ses dons de magicienne pour redonner la vie au dieu qui aussitôt la féconda, la rendant enceinte d’Horus. Ressuscité, Osiris devint roi dans le monde des morts, laissant la royauté sur terre à son fils. Isis « allaite Horus dans la solitude », cachée dans le delta avec, pour compagne protectrice, la déesse cobra Ouadjet. Devenu suffisamment fort, Horus devint le vengeur de son père et revendiqua ses droits sur le trône contre Seth l’usurpateur. Cette interminable bataille mettait en scène les conflits entre la Haute et la Basse-Egypte des premiers temps historiques. Horus fut blessé à l’oeil, mais il émascula son oncle ; heureusement Thot remit tout en place! Finalement Horus obtint la victoire, fait confirmé par un tribunal divin qui jugea, pendant quatre-vingts ans, de la culpabilité de Seth puis de la valeur des prétentions d’Horus. Ce dernier fut confirmé dans son droit et Seth condamné. Horus, successeur de son père, devint le modèle de gouvernement des trente dynasties qui fera la longueur et la grandeur du royaume égyptien. En contrepartie de ses déboires, l’imprévisible Seth fut adopté par Rê comme son fils et on le vit alors sur la barque solaire tuant rituellement le serpent Apophis.

Osiris fut probablement à l’origine un dieu du neuvième nome nommé Andjti. Primitivement, c’était un dieu de la vie végétale incarnant la fécondation, puis le blé, dans sa succession infinie de trépas et de renaissances. Il évolua en absorbant d’autres divinités funéraires comme Sokaris à Memphis et Khentamentiou à Abydos. Son royaume devint alors les nécropoles, où il présidait aux destinées humaines, donnait la solution du problème de la mort et préparait le défunt à sa renaissance dans l’au-delà. Assisté de quarante-deux juges divins, il procédait au jugement des âmes alors qu’Anubis en assurait la pesée. Première de toutes les momies, Osiris portait aussi le nom d’Ounen-Néfer,  » Celui qui est perpétuellement beau », protégé de la putréfaction. Il était présenté entouré de bandelettes, portant sur la tête une haute tiare ornée de deux plumes latérales. Sa peau était verte, couleur de la vie végétale, et il tenait en main le crochet et le fouet, instruments des pasteurs dont le pharaon avait fait les emblèmes du gouvernement. Dans certains endroits, comme à Djedou, son lieu d’origine, il était représenté sous la forme d’un lourd pilier, ou djed, que l’on érigeait lors des fêtes.

Un autre Dieu est prépondérant et c’est Anubis.

Hermanubis

Anubis ou Inpou, « Celui qui a la tête d’un chien sauvage » était originaire du dix-septième nome occidental de Haute-Egypte. Depuis l’Ancien Empire, il était le dieu universel des funérailles après avoir assimilé les divinités funéraires Sokaris, Oupouaout, Khentamentiou, Ha et Amentit. Il dispensait aux morts l’offrande funéraire et demeurait le « Seigneur des défunts » jusqu’à la cinquième dynastie, époque à laquelle Osiris le supplanta. Il devint alors l’assistant d’Osiris dans les rites funéraires en veillant à la préservation des corps comme il l’avait fait en embaumant Osiris. Il vérifiait également, en compagnie d’Horus, l’exactitude du peson de la balance au moment de la pesée des âmes. Représenté sous la forme d’un chacal couché ou d’un dieu à tête de chacal, il passait parfois pour être le quatrième fils de Rê ou encore pour celui d’Osiris et de Nephthys. Le Christianisme intégrera Anubis sous la forme d’un St Christophe cynocéphale et le Tarot va le récupérer avec son éternel chie lui mordant la cuisse, le symbole de l’herminette qui sert dans le rituel d’ouverture de la bouche.

Le baluchon du Mat représente le viatique du pèlerin.
Le Tarot : une histoire de la mémoire collective

Une fois sortie du cénotaphe et démocratisé par le papyrus les vignettes qui servirent pour le Tarot ne va ont pas tarder à se répandre dans tout l’empire romain au moment de la chute de l’Égypte, elles se répandront à Alexandrie puis à Byzance et enfin dans toute l’Europe. Lire le Tarot c’est donc participer de cette mémoire et de son histoire collective sur plus de 2000 ans . L’histoire de la mémoire interroge l’histoire de la mémoire culturelle. L’expression de « mémoire culturelle » n’est en fin de compte qu’une traduction du nom grec « Mnémosyné », c’est-à-dire Souvenir. Parce qu’elle était la mère des neuf muses, Mnémosyné représentait à la fois la totalité des activités culturelles représentées par les différentes muses, et leur fondement. En subsumant ces différentes activités culturelles sous la personnification du souvenir, les Grecs plaçaient la mémoire au fondement de la culture, mais affirmaient aussi que la culture était elle-même mémoire. La trace de la mémoire que je poursuis ici est cependant beaucoup plus spécifique. Elle est une de ces « Wanderstrassen » dont a parlé Aby Warburciper de cette mémoire. Analyser le Tarot c’est aussi mettre en ouvre l’intertextualité, l’évolution des idées, le retour à es sources oubliées et ce fut le travail de ces différents livres. Tel Champollion j’ouvre une voie nouvelle.

après avoir établi la biographie de Fulcanelli en 2 volumes, l’auteur a voulu mettre son expertise au service d’une analyse renouvelée et innovante du Tarot dans le cadre de ses recherches sur la Tradition Primordiale.

Voir ses livres ici

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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