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Xvarnah ou les secrets de la Pierre cubique

Dans l’imaginaire de l’Iran antique, il est une terre originelle que l’imagination active mazdéenne a transmuée en symbole et centre de l’âme, une terre intégrée aux événements spirituels dont l’âme est la scène. Cette terre, perçue comme située en Erân Vêj, c’est-à-dire à l’origine et au centre de toutes choses, flamboie aux aurores en ses hauts sommets tandis que des torrents d’eau vive dévalent leurs pentes où poussent des plantes d’immortalité.

la fontaine vive

En ces sommets de la terre originelle, qui est aussi centre de l’âme, ont lieu les hiérophanies de Xvarnah. Xvarnah est « un feu et un fluide vital qui, émané du soleil, se communiquait à l’eau, aux plantes, aux animaux et aux hommes pour culminer dans le roi et se manifester en auréole… ». Une puissance, une énergie de lumière sacrale, « qui fait jaillir les sources, germer les plantes, vaguer les nuages, naître les humains, illuminer leur intelligence » et « les investit d’une force surnaturelle les revêtant d’une dignité hiératique » pour Henry Corbin, qui traduit cette notion de Xvarnah par « Lumière-de-Gloire », alors que d’autres propose le terme de « semence ». Xvarnah est un terme délicat à traduire. Il recèle une vision énergétique des rapports paradoxaux qu’entretiennent l’eau et la lumière, entendue à la fois comme feu céleste et feu spirituel. Il est à la fois humidité vivifiante, fécondante et éclat, scintillement. Il est l’essence même de la géométrie des Muqarnas et d’une conception de l’espace qui nous est étrangère mais que nous allons tenter de comprendre.

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Hommage à un bâtisseur : Eugène Viollet le Duc

Notre Dame de Paris vient d’être achevée !

 

La France a été plus lente que l’Angleterre à se lancer dans le renouveau gothique, mais sa figure clé est apparue sous la forme d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-79), contemporain à la fois de Pugin et de Ruskin. Architecte, il devint, grâce aux relations de son père au sein du gouvernement et à son propre intérêt pour le gothique, le principal restaurateur de cathédrales et d’églises gothiques du pays. À cette époque, de nombreux monuments gothiques avaient été endommagés ou abandonnés pendant la Révolution française des années 1790, car ils étaient associés à la corruption extrême de l’Église catholique et de la monarchie. Rien qu’à Paris, sur les 300 églises du XVIe siècle, il n’en restait plus que 97 en 1800. De nombreuses pierres ont été emportées et réutilisées dans des projets de construction séculiers. Il était donc urgent de procéder à des réparations, car les structures étaient souvent gravement affaiblies. Le premier projet de Viollet-le-Duc, alors qu’il n’a que vingt-quatre ans, est la restauration, au plus près de son état d’origine, de l’abbaye de Vézelay, un monastère bénédictin du XIIe siècle.

Jusqu’alors, personne n’avait la moindre idée de la manière dont les maçons et les artisans du Moyen Âge avaient construit les immenses cathédrales. Il n’y avait ni archives, ni études, ni écoles de restauration. En l’absence de plans originaux, Viollet-le-Duc a dû découvrir par lui-même comment l’édifice avait tenu et comment le rendre à nouveau stable. Il commence par alléger la toiture, modifier légèrement la forme des voûtes et affiner les pointes des arcs pour stabiliser les murs.

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Templum Domini aux sources de l’Ordre du Temple

Sceaux des templiers avec la mosquée

L’ordre des templiers s’est bâti sur deux piliers dont l’un a été la plupart du temps négligé par les historiens : d’une part, celle du monachisme cistercien de la Stricte Observance bénédictine (qui servira ultérieurement de modèle pour les premiers devoirs des compagnons bâtisseurs « enfants de Salomon ») dont les Templiers se sont inspirés pour élaborer leur règle de vie; d’autre part, celle du mouvement canonial des chanoines réguliers suivant la règle de saint Augustin qui va présider aux pratiques liturgiques de nos moines soldats.

Les premiers sceaux de maîtres de l’ordre des Templiers portaient une figure restée énigmatique. Deux chevaliers en armes, portant bouclier et lance, heaume conique à nasal en tête et protégé de cotte de mailles, haubert et chausses de mailles, chevauchaient une même monture. La légende, SIGILLUM.MILITUM.XPISTI, rappelle qu’ils étaient les chevaliers du Christ.

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