Dans l’imaginaire de l’Iran antique, il est une terre originelle que l’imagination active mazdéenne a transmuée en symbole et centre de l’âme, une terre intégrée aux événements spirituels dont l’âme est la scène. Cette terre, perçue comme située en Erân Vêj, c’est-à-dire à l’origine et au centre de toutes choses, flamboie aux aurores en ses hauts sommets tandis que des torrents d’eau vive dévalent leurs pentes où poussent des plantes d’immortalité.
En ces sommets de la terre originelle, qui est aussi centre de l’âme, ont lieu les hiérophanies de Xvarnah. Xvarnah est « un feu et un fluide vital qui, émané du soleil, se communiquait à l’eau, aux plantes, aux animaux et aux hommes pour culminer dans le roi et se manifester en auréole… ». Une puissance, une énergie de lumière sacrale, « qui fait jaillir les sources, germer les plantes, vaguer les nuages, naître les humains, illuminer leur intelligence » et « les investit d’une force surnaturelle les revêtant d’une dignité hiératique » pour Henry Corbin, qui traduit cette notion de Xvarnah par « Lumière-de-Gloire », alors que d’autres propose le terme de « semence ». Xvarnah est un terme délicat à traduire. Il recèle une vision énergétique des rapports paradoxaux qu’entretiennent l’eau et la lumière, entendue à la fois comme feu céleste et feu spirituel. Il est à la fois humidité vivifiante, fécondante et éclat, scintillement. Il est l’essence même de la géométrie des Muqarnas et d’une conception de l’espace qui nous est étrangère mais que nous allons tenter de comprendre.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.