
Il ne faut pas dire le Tarot de Marseille car c’est une grossière méprise mais bien le Tarot de Marsile. Un simple « e » a été rajouté par suite de l’incompréhension et de l’oubli mais c’est bien de Marcel Ficin qu’il s’agit, celui traduisit le premier le Corpus Herméticum à la demande de Cosmes de Médicis.

Il faut brièvement, rappeler quelques faits pour bien comprendre notre sujet et dans contexte le Tarot vu le jour. La première œuvre que Marsile Ficin traduisit en latin sur l’injonction de Cosme de Médicis ne fut pas un ouvrage de Platon, mais le Corpus Hermeticum, une collection de traités qui circulaient sous le nom d' »Hermès Trismégiste ». Ficin et ses contemporains étaient persuadés que cet « Hermès Trismégiste » avait réellement existé : ils pensaient qu’il s’agissait d’un prêtre égyptien quasi contemporain de Moïse, un prophète païen annonciateur du christianisme, qu’ils tenaient pour la source — ou l’une des sources, avec d’autres prisci theologi — du courant de sagesse très ancienne qui avait ensuite influencé Platon et les philosophes platoniciens. C’est, à mon sens, essentiellement des Hermetica qu’est issue la conception nouvelle — à la fois nouvelle et ancienne — de la relation de l’homme au cosmos propre à la Renaissance. Introduisons à deux de ces écrits hermétiques parmi les plus importants.
Le Pimandre, premier traité du Corpus Hermeticum, fait le récit de la Création; et si ce récit semble rappeler la Genèse, à laquelle Ficin le compare évidemment , il en diffère radicalement par la façon dont il raconte la création de l’homme. Le second acte de création accompli par le Verbe selon le Pimandre, après la création de la lumière et des éléments de la nature, est la création des cieux, plus précisément des Sept Gouverneurs, ou sept planètes, dont on croyait que dépendait le monde inférieur et élémentaire. Vient ensuite la création de l’homme, qui, « lorsqu’il eut remarqué la création que le démiurge avait façonnée … voulut lui aussi produire une œuvre, et permission lui en fut donnée par le Père. Étant donc entré dans la sphère démiurgique, où il devait avoir plein pouvoir, les Gouverneurs s’éprirent de lui, et chacun lui donna part à sa propre magistrature. »
Que l’on compare cet Adam hermétique à l’Adam biblique, façonné avec le limon de la terre. Celui-ci a certes reçu de Dieu pouvoir sur toutes les créatures; mais lorsqu’il cherche à pénétrer les secrets de la puissance divine, et goûte au fruit de l’arbre de la Science, il commet le péché de désobéissance qui lui vaut d’être chassé du Jardin d’Éden. Dans le Pimandre, l’Homme hermétique connaît aussi une Chute, et lui aussi peut être régénéré. Mais lorsqu’il est régénéré, cet Homme hermétique reconquiert le pouvoir sur la nature qu’il possédait de par son origine divine; par une communion magico-religieuse avec le cosmos, il se retrouve en communion avec le maître du « Tout » : c’est la régénération d’un être qui reconquiert sa divinité. On pourrait dire que le Pimandre décrit la création, la chute et la rédemption non point d’un homme, mais d’un mage — d’un être qui porte en lui les pouvoirs des Sept Gouverneurs, et qui par là entretient avec la nature élémentaire une relation immédiate, et d’une extrême puissance.
Il y avait certes là, dans le fond hermétique du néo-platonisme ficinien, un très grand changement dans la façon de concevoir la relation de l’homme au cosmos. Un autre traité hermétique, l’Asclepius — connu tout au long du Moyen Âge, mais dont l’influence s’est plus fortement exercée à la Renaissance, à la faveur du respect qu’inspiraient Hermès Trismégiste l’Égyptien et tous ses écrits —présente l’homme-mage en train d’opérer. Les héros de l’Asclepius sont des prêtres égyptiens sachant, nous dit-on, comment capter les influences célestes, et capables, par cette connaissance magique, d’animer les statues de leurs dieux. Quelque étranges que puissent nous paraître les opérations qu’il accomplit, c’est en tant qu’opérateur que l’homme est glorifié dans l’Asclepius. Il est désormais bien établi que Ficin s’est inspiré des passages magiques de l’Asclepius pour les pratiques magiques qu’il décrit dans son De vita coelitus comparanda. Et c’est par une citation de l’Asclepius qui présente l’homme comme « une grande merveille » que Pic de la Mirandole ouvre son Discours de la dignité de l’homme. Ce discours marque l’avènement de l’homme-mage, l’homme doué de pouvoirs qui lui permettent d’opérer sur le cosmos grâce à la magie et aux conjurations par les nombres de la Cabale.
Marsile Ficin

Fils d’un médecin du Val d’Arno, Marsile Ficin naquit le 19 octobre 1433 à Figline. Il est, avec Jean Pic de la Mirandole, le plus grand représentant de cet humanisme florentin qui se trouve à l’origine des grands systèmes de la penséee renaissante puis de la philosophie italienne du dix-septième siècle, celle de Giordano Bruno ou de Campanella par exemple.
En 1459, le jeune Marsile devient l’élève de Jean Argropoulos qui lui enseigne la littérature grecque, il devient donc un traducteur et un auteur fécond.Il édite en latin des auteurs comme Platon, Plotin, Porphyre de Tyr, Jamblique, Synésios, Proclus, Priscien de Lydie, sans oublier Hermès Trismégiste rendant ainsi accessible leurs systèmes de pensées à l’occident. Dès lors il s’attira les faveurs de Cosme de MEDICIS, grand amateur de belles lettres, de philosophie et d’art en général. Marsile FICIN a réussi à concilier l’ancienne pensée greco-égyptienne de l’âme fut très probablement le ciment d’une nouvelle pensée. Bien évidement, dans sa quête de savoir antique, il porta un intérêt grandissant à l’astrologie, ce qui lui valu quelques ennuis avec l’inquisition à laquelle, il échappa de justesse. Il fut également le précepteur de Laurent de MEDICIS, ainsi que d’un autre futur grand philosophe humaniste » Jean Pic de la MIRANDOLE ». Ce cher Marsile avait l’habitude d’illustrer ses cours et ses commentaires de dessins qui seraient à l’origine de la création des arcanes majeurs du Tarot, en effet ses commentaires contiennent des similitudes très troublantes avec la description des arcanes du tarot de Marseille les mythes qu’il connaît à la perfection. Il nous décrit le Chariot: le char de l’âme du Phèdre, le Diable, la caverne de Platon, l’Hermite, Diogène et sa lanterne, l’Étoile, la Vénus du Banquet appelée Diotime par Socrate, l’Amoureux, une variation sur le thème du Choix d’Hercule de Prodicos. Nous en donnons tous les détails dans notre ouvrage.
L’appel de Sirius
L’autre source en complémentarité avec l’essor de l’hermétisme florentin est l’Ecole d’Alexandrie.

Le hiéroglyphe égyptien représentant Sirius a été interprété ésotériquement comme la représentation de la trinité cosmique. Il contient trois éléments : un obélisque phallique (représentant Osiris), un dôme semblable à une matrice (représentant Isis) et une étoile (représentant Horus) Ce concept est si crucial qu’il a été incorporé dans la plupart des grandes structures du monde.
La carte du Mat et l’appel de Sirius : le petit chien (canicula est associé aux journées caniculaires et aux chaleurs qui l’accompagnent). La mat nous présente un petit chien qui tente de mordre la cuisse du marcheur : c’est la cuisse du bœuf où selon la cosmologie égyptienne va se ressourcer Osiris en vue de sa nouvelle naissance. On le retrouve dans le zodiaque de Dendérah exactement dans la même position, le chien Sirius est identifié à la petite ourse tandis que la cuisse nous renvoie à la grande ourse.
L’égyptologie moderne utilise le lever héliaque de SIRIUS à proximité du solstice d’été. En Egypte Antique, la constellation CANIS MAJOR apparaissait à peu près le 21 Juin, elle était appelée » la monter de la déesse Sothis « , l’étoile SIRIUS était visible juste avant le lever du soleil. Les prêtres astronomes étaient donc en mesure de prédire l’inondation annuelle, ce qui les rendait très puissant. SIRIUS n’est pas tout le temps visible sous les latitudes européennes. En Égypte, on connaissait aussi cette étoile sous le nom de SOTHIS, son nom est hérité du grec qui signifie » ARDENT « . Elle est connue depuis des temps immémoriaux pour son éclat fantastique. En en bas à gauche d’ORION, l’étoile SIRIUS est toujours l’astre le plus brillant du ciel en dehors des éléments du système solaire, mais sa position dans le ciel n’est plus la même à cause du cycle de la précession des Équinoxes, selon Claude Gétaz (Quand les dieux) elle était invisible avant 9 800 Av. J-C en Egypte, après avoir été visible ver 13 000 Av. J-C.
Avec l’assemblage des étoiles après le grand bouleversement cosmique, Juillet est le mois qui symbolise l’été et l’abondance car c’est en juillet que commencent les jours caniculaires qui vient du latin CANIS signifiant CHIEN car l’étoile SIRIUS de la constellation Grec du CHIEN ou CANIS MAJOR se lève et se couche en même temps que le soleil en juillet.
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