
Maestri Comacine. Como
C’est la plus ancienne forme de confrérie de maçons et architectes. Ils étaient organisés en collège libre et étaient itinérant. C’est en quelque sorte une proto formation d’organisation en loge (hütte).L’illustration est celle d’un portail de l’Abbaye St Jacob le long du Rhin quelque part en Allemagne, mais le plus intéressant est que cette abbaye fut fondée par des moines irlandais initiés à l’art des « Maestri Comacine » .. C’est un point important qui permet de mieux comprendre l’origine écossaise de la Franc-maçonnerie (et non anglaise)
Les Comacini tiennent leur nom de la vieille colonie romaine appelée Novum Comum fondée en 59 avant notre ère par le père de l’Empire romain – Jules César, il s’agit de l’actuelle ville de Como. C’est Jules César qui a sagement importé 6000 colons, parmi lesquels 500 illustres familles grecques ou peut-être phéniciennes / crétoises qui formèrent la population initiale de Como. L’historien franc-maçonnique, Albert C. Mackey, a écrit que le jeune Pline avait une villa qui avait été faite par un certain Mustio qui était un architecte Comacine. Mackey écrit en effet :
«Il est habituel de lire que Côme était le lieu de naissance de l’aîné et du jeune Pline. Le plus jeune Pline avait une villa ici appelée Comedia et était très intéressé par la construction de la ville après avoir fondé des bains, une bibliothèque et aidé à la charité pour le soutien des enfants orphelins.
Parmi les nombreuses lettres du jeune Pline qui subsistent, une est adressée à son constructeur, Mustio, un architecte comacinien, lui demandant de restaurer le temple de l’Éleusinien Cérès, après avoir expliqué la forme souhaitée. Mackey poursuit : «On trouve de nombreux vestiges intéressants de sculptures anciennes du Comacine ou du nœud de Salomon. Sur l’emplacement d’une ancienne église se dresse l’actuelle cathédrale de Côme, qui est entièrement construite en marbre. Un véritable bijou d’art comacinien.
LES ÉCOLES DE MYSTÈRES (Première partie)

On entend par mystères, aussi bien en Égypte qu’en Grèce, la transmission d’une tradition initiatique dont la technique ou ascèse permet à l’initié d’accéder à une connaissance directe ou gnose, au moyen de laquelle l’homme se transcende lui-même en s’ouvrant à son aspect originel essentiel, se convertissant de cette manière en un homme nouveau et passant ainsi de myste (celui qui a les yeux fermés) en épopte (celui qui voient les choses telles qu’elles sont). Ou, ce qui revient au même : il passe des mystères mineurs aux mystères majeurs…
Les mystères d’initiation grâce auxquels le profane atteignait sa « naissance » comme myste ou néophyte, consistaient en certains rites réservés exclusivement aux initiés, de caractère secret et sacré (hiéros-logos) ; cérémonie par laquelle le récipiendaire était libéré de l’état de profane pour renaître à la vie nouvelle des Initiés. Cette cérémonie était appelée télètes chez les Grecs, ce qui signifie « perfection », c’est-à-dire : « cérémonie par laquelle on est converti en parfait ». Les mystères furent pratiqués à Athènes jusqu’au Ville siècle ; dans d’autres parties de la Grèce et de Rome, pendant plusieurs siècles après le début de notre ère, et au Pays de Galles et en Écosse jusqu’au XIIè siècle.
« Antérieurement aux mystères grecs ou attiques, et avant l’arrivée en Grèce des peuples indo-européens qui devaient constituer les Hellènes ou les Grecs, les mystères existaient déjà. Sur ces mystères préhelléniques, connus aujourd’hui par l’archéologie, les auteurs grecs ont conservé quelques traditions : il s’agissait des Pélasges et d’autres hommes, sortis d’Asie Mineure, qui enseignaient les mystères immédiatement avant l’époque d’Orphée ; mystères antérieurement transportés d’Arcadie à Samotrace et en Asie Mineure ; mystères crétois très anciens, fondamentalement analogues à ceux de Eleusis ».
D’après O. Keren, Orphicorum Fragmenta : « Les mystères de Dionysos furent ceux qu’Orphée emmena en Grèce ». Et Théodoret affirme : « Les télètes dionysiaques et panathéniens, de même que ceux de Théomophoris et des Eleusiniens ont été emmenés à Athènes par Orphée, après un voyage en Egypte, et il changea les mystères d’Isis et d’Osiris en ceuxde Dionysos ; c’est ce qu’enseignent Plutarque et Diodore de Sicile ; l’orateur Démostène s’y réfère et dit qu’Orphée leur montra les plus saints télètes ».
La plus importante école de mystères fut celle d’Isis et d’Osiris en Égypte ; les mystères de Mithra en Perse (amenés d’Egypte par Zarathoustra), les mystères cabiriques en Thrace, les mystères d’Adonis en Syrie, les mystères dionysiens et les mystères d’Éleusis en Grèce furent également importants. Existent aussi les mystères scandinaves parmi les nations gothiques, les mystères druidiques parmi les Celtes, les mystères des Aztèques au Mexique, etc.
Dans tous ces mystères se retrouve une singulière unité de but et une pureté de doctrine mises en évidence par leur origine commune. Leurs cérémonies d’initiation célèbrent invariablement la mort et la résurrection d’un être et d’un héros très spécial. L’initié va, de télètes en télètes, atteindre son perfectionnement, car l’objet des mystères est la perfection de l’homme, mais l’homme considéré « télestique », c’est-à-dire initiable, perfectible, et une telle perfection est préparée et réalisée dans la vie actuelle, ici et maintenant, apprenant à vivre la mort symbolique par laquelle l’homme se libère de ses défauts et de ses imperfections, et apprend à remonter vers la lumière…
L’initiation aux Petits Mystères constitue les préparatifs de l’enseignement qui permet à l’aspirant de se débarrasser de son caractère sauvage ; c’est l’étape de catharsis ou de purification qui le qualifie pour la réception méritée de la Myesis.
Calimaque, en s’adressant à la déesse Artémise lui dit : « Tu lui enlèves le « thumos » sauvage ; tu lui enlèves ce qu’il y avait de sauvage dans la force de son coeur ». Artémise, en tant que « chasseresse » identifiée à Diane des Romains, signifie la subjugation, la domination des bas instincts (bêtes) par les flèches de l’esprit.
Allinus, le commentateur de Platon, dit en faisant allusion aux Petits Mystères : « Pour une purification, il faut d’abord éliminer les fausses opinions des préjugés ; après la purification, il faut réveiller et provoquer les réflexions sur la nature, les purifier, les redresser et les corriger comme celles qui doivent diriger… ».
Parmi les diverses phases prévues dans la fête durant laquelle on initiait les mystes déjà choisis, il y avait une purification symbolique dans la mer : chacun purifiait un petit cochon qui était ensuite sacrifié… Le cochon était le symbole de l’homme déchu, qui se complaît dans la boue, ou symbole du non-initié.
Le progrès était subordonné à des grades, et le candidat était soumis à de sévères épreuves de valeur, de caractère et de disposition générale pour les mystères. Tous ces mystères avaient été instaurés pour conserver un ésotérisme qui pouvait être uniquement transmis à ceux qui avaient été longuement testés et préparés pour cela, constamment dans la réserve et le secret, aussi bien pour les préserver des profanes que pour les conserver libres des superstitions, innovations et corruptions provenant du monde extérieur, les conservant sans contaminations, fidèles à leur origine, et maintenus très éloignés de l’incompréhension, de l’irrespect ou de la moquerie des profanes.
Les écoles de mystères étaient de véritables refuges d’hommes possédant un grand sens de la vertu et de la spiritualité. C’est dans ces écoles que les premiers grands sages et législateurs de l’antiquité furent formés, et c’est de ces sources que proviennent directement ou indirectement, les écoles initiatiques qui subsistent encore à notre époque, comme la Maçonnerie, dont la relation de succession provient, entre autres sources, des collèges romains d’artisans (Collegia Artificum) et des architectes dionysiens. Ces derniers constituaient la plus célèbre des anciennes fraternités d’architectes. Ils étaient les gardiens de la secrète connaissance de l’architecture, et particulièrement de l’architecture sacrée. Ils étaient considérés comme les maîtres des Arts dans le monde de leur époque.
Selon John A. Weisse, « les architectes dionysiens s’établirent aux environs de l’année 1000 avant Jésus-Christ. Ils possédaient des moyens d’intercommunication connus de tout le monde à cette époque, et à partir d’eux, furent élaborés de nombreuses guildes des constructeurs voyageurs du Moyen Age ».

[la suite dans le livre …]
Les membres de la Fraternité des Architectes dionysiens étaient unis par les liens secrets des mystères dionysiens auxquels ils avaient été initiés. L’existence de cet Ordre à Tyr, à l’époque de la construction du Temple de Salomon permet de supposer, puisqu’il ne peut exister de preuves documentaires, que les Architectes Dionysiens avaient été envoyés par Hiram, roi de Tyr, pour aider Salomon à construire La Maison de Jehovah. Si cela correspond à la réalité historique, alors ce contact pourrait bien avait été le chaînon qui a uni les mystères dionysiens avec les mystères juifs.
Selon des historiens maçonniques, l’histoire de cette association postérieure à l’ère de Salomon, prétend qu’en l’an 300 avant Jésus-Christ, les architectes dionysiens ont été incorporés par les rois du Pergame à Théos, ancienne cité et port de la Jonie, qui leur fut attribuée comme domicile et colonie, et où, pendant des siècles, ils continuèrent à se dédier à leur travail d’érection des œuvres d’art, et à la célébration de leurs mystères. Malgré l’édit de l’empereur Théodose qui abolit les associations de mystères, il est dit qu’ils continuèrent d’exister jusqu’au temps des Croisades, et grâce à la continuelle communication qui fut maintenue entre les deux continents, ils passèrent d’Asie en Europe, où ils finirent par être connus sous le nom des constructeurs maçons du Moyen Age, ou des maçons itinérants.
L’existence des collèges romains d’architectes (Collegia Artificum) dérive des mystères grecs. Leurs instructeurs et maîtres furent les Hiereus grecs. Les plus illustres romains se firent initier dans les mystères d’Eleusis, célébrés par les Athéniens. Claude s’est efforcé d’amener les mystères éleusiniens d’Attique à Rome.
Origine de la Franc-maçonnerie : guildes et écoles à mystères, voir ici

C’est sur les bords du lac de Como que l’on trouve la trace la plus ancienne (2ème siècles de ces guides éleusiennes, mais le lac abritait aussi les villas de nombreux grands philosophes romains comme Pline et d’autres … de là ils partirent 10 siècle plus trad vers le nord en Allemagne.
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