
On peut lire parfois que les Solutréens n’ont laissé aucune preuve substantielle d’une culture matérielle, leurs magnifiques outils de pierre étant leur seul héritage durable. Pourtant, ils étaient beaucoup plus que cela. Par exemple, il existe des preuves évidentes que les Solutréens ont domestiqué et même monté des chevaux, une suggestion qui a tellement frappé l’imagination du public au XIXe siècle que l’époque des Solutréens a été appelée la « période du cheval de vent ».
Cette idée a été proposée pour la première fois à la suite de la découverte, sur le site du Crot du Charnier, sur le versant sud-est de la Roche de Solutré, dans le centre-est de la France, d’une surface préhistorique épaisse comprenant environ 100 000 ossements de chevaux. La présence de cette couche dite équine, comme on l’a appelée, a également conduit à conclure que les Solutréens conduisaient des hordes de chevaux sur le bord de l’escarpement célèbre en saillie de la Roche de Solutré puis de les faire rôtir plus facilement les carcasses lors de festins élaborés. Tout ceci n’étant qu’affabulation et ne résistant pas à l’analyse objective des faits.

La Roche de Solutré est une intrusion rocheuse en forme de coin qui s’étend de manière impressionnante dans le paysage local. Sur son versant sud se trouvaient de nombreux campements en plein air des Solutréens, dont le Crot du Charnier. Pourtant, l’aspect frappant du rocher suggère qu’il était bien plus qu’une simple rampe de lancement pour les chevaux forcés de sauter vers la mort. Le plus probable est qu’il avait une fonction à la fois cérémonielle et symbolique, bien que ces fonctions soient aujourd’hui perdues pour nous.
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