Montmartre doit sa renommée principalement à la floraison de nombreux ateliers de peintre et de sculpteur, toutefois les musiciens tiennent aussi une place de choix. Installés aux alentours de la Butte, ils profitent du dynamisme qui caractérise la production artistique et occasionnent une synergie tout à fait originale entre arts figuratifs et sonores dans le panorama parisien de la fin du XIXe siècle. Les cabarets sont in primis les lieux qui témoignent de ces ferments culturels.
Origine et typologie des cabarets
L’étymologie du mot « cabaret » semble provenir du picard cambrette ou camberete via le néerlandais cabret. Après la tradition consolidée au XVIII siècle du café comme lieu de discussion et d’échange d’idées progressistes, le sens originaire du mot « cabaret » se transforme, désignant désormais « tous ces endroits où se réunissent, avec le public, poètes et intellectuels, chansonniers et musiciens, peintres et critiques d’art, diseurs de poésies et acteurs».
Concetta Condemi identifie à Paris, entre 1850 et 1890, 396 salles et 600 fonds de commerce utilisés comme lieux de spectacle La clientèle est fortement différenciée, c’est pour cette raison que durant la soirée, des chansons alternent avec des représentations d’arts variés mêlées à des numéros de cirque. Il est aujourd’hui difficile d’évaluer la durée moyenne d’existence d’un cabaret, mais, si l’on en croit les témoignages des contemporains, de nombreux établissements disparaissent après seulement six mois ou un an d’activité. Quantitativement les arrondissements les plus riches en salles sont les IXe, Xe et XIe avec 121 salles, suivis par les IIè, IVè, Vè, XVIIIème avec 80 salles.
Souvent considérés comme des lieux de perdition, contraires aux valeurs d’une certaine société sous la IIIe République, les cabarets sont classés en trois catégories: d’abord les salles très luxueuses, proches des véritables salles de théâtre (comme l’Eldorado, l’Alcazar lyrique et les Folies Bergère), suivies par les plus modestes (situées principalement sur les Grands Boulevards) et enfin celles que l’on ne désigne pas autrement que comme « innommables » (souvent des endroits où la violence et la prostitution étaient de mise).
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.