L’âme du monde. L’idée d’âme du monde a traversé les siècles et a fait l’objet de multiples spéculations quant à sa nature, son origine et son rôle.
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l’au delà de l’Homme
Marija Gimbutas et le langage de la Grande Déesse
Les « Vénus » de la préhistoire, les figures féminines peintes sur les céramiques, les signes abstraits gravés sur des vases, tous ces vestiges représentaient, selon Marija Gimbutas, une grande déesse – symbole de la vie – dont le culte fut constant au cours de la préhistoire et du néolithique européens.
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La Grande Déesse et la « Vieille Europe »
En 1963, M. Gimbutas entre à l’UCLA. Dans les années suivantes débute une campagne de fouilles en Europe du Sud-Est (Yougoslavie, Grèce, Italie), fouilles qui vont se prolonger une quinzaine d’années et l’orienter vers une nouvelle direction de recherche. Parmi les vestiges sortis de terre, M. Gimbutas remarque que de nombreuses poteries ont des formes féminines. Certaines arborent des signes géométriques – formes en V, en M, zigzags. On retrouve d’ailleurs ces signes sur des céramiques en forme d’oiseau.
Plus elle fouille, plus s’accumulent des traces, des traces trop fréquentes pour être négligées, ce que font pourtant la plupart de ses collègues : « L’ensemble des matériaux disponibles pour l’étude des symboles de la vieille Europe est aussi vaste que la négligence dont cette étude a fait l’objet. » Une nouvelle hypothèse émerge. Et si les figures féminines étaient des déesses ? Et les signes et figures géométriques qui les accompagnent des représentations symboliques de ces déesses (comme la croix remplace Jésus dans la symbolique chrétienne) ? Dans cette hypothèse, l’abondance des vestiges attesterait bien de la présence d’une forte présence féminine aux côtés des dieux masculins.
Odyssée de la femme solaire
La femme solaire : celtique et nordique
cahier spécial, offert avec les deux volumes
Sommaire du livre (extrait) :
L’Irlande au commencement, Dana grande déesse des celtes, exploits de Cûchulainn, les Tuatha Dé Danann, l’Ile Blanche, statut juridique de la femme irlandaise, les prêtresses, la reine Guenièvre, Viviane, Mélusine, la ville engloutie d’Ys et le mythe de l’origine, Kalevala, la navigation de Bran, les dames du lac, les fées et sorcières, l’île d’Avallon, le rêve d’Oenghus et la légende du cygne.
Sommaire de la seconde partie :
les « gestes » connues, statut des sociétés vikings, Freyr et Freyja, la forêt sainte, Loki, les Edda, le géant Ymir, Ygdrasil, Sleipnir le cheval magique d’Oddin, les Ases, la mort de Baldr, la Grande Déesse, les Walkyries, la Valhalla, Skadi, le loup Fenrir, le serpent de Midgard
Les peuples de Dana
Les peuplades celtiques étaient les héritières de sociétés qui n’étaient pas de type androcratique. La connaissance du droit celtique, ainsi que les légendes, nous donne à comprendre le rôle de tout premier plan que jouait la femme dans la société pré-druidique. Même si les Celtes historiques rêvaient leur histoire plus qu’ils ne la vivaient et si, dans la réalité quotidienne, le statut de la femme n’était pas équivalent à celui des légendes, celles-ci nous évoquent un passé plus lointain qui a précédé l’arrivée des indo-européens : les légendaires Fir Bolg, les Tuatha Dé Danaan venus des Iles du Nord, et avant cela, la venue d’un certain Partholon à l’époque mésolithique lors de la fonte des glaces (- 9.000 ?)
Le célèbre tumulus de New Grange, en Irlande, qui date d’environ -3.350, serait une construction des Fir Bolg ou des Tuatha Dé Danaan. C’est le plus connu des tertres, les sidh, demeures des ancêtres et des héros divinisés. Il se compose d’un couloir souterrain menant à une chambre du soleil, illuminée par le soleil levant au solstice d’hiver. Un texte du 9ème siècle, la Courtise d’Etain, raconte la naissance d’Oengus dans ce tertre qui était la résidence d’Elcmar, frère du Dagda, et de son épouse Boand, un aspect de la Grande Déesse. Dagda voulait s’unir à sa belle soeur, et envoya donc Elcmar chez un parent pour s’en débarrasser pendant les neuf mois de la gestation. Oeugus naquit donc sous la terre, fils de la Lumière et de l’Ombre, et plus tard expulsa Elcmar et prit possession des lieux.
Les Tuatha Dé Danaan – le peuple du dieu dont la mère est Dana – formaient une confédération de tribus au sein desquelles la royauté se transmettait par la mère. Ils seraient venus de Grèce et auraient envahi l’Irlande à l’Age de Bronze, suivis par les Pictes (les hommes tatoués venus de Thrace) quelques deux cents ans plus tard et qui finirent par s’installer en Ecosse. Ni l’Irlande ni l’Ecosse ne furent romanisées, et ces deux pays ainsi que le pays de Galles furent les véritables foyers du Celtisme, de sorte que « les îles britanniques servirent de dépôt et sauvèrent les patrimoines culturels et spirituels des peuples européens d’Occident » (R. Reznikov, les Celtes et le Druidisme, p.123).
Lorsque les Pictes et les Goidels d’Irlande formèrent des alliances par mariage, il fut stipulé que les héritages devaient se transmettre par la lignée maternelle. Et chez les Pictes d’Ecosse, à l’époque historique, la transmission de l’héritage et la succession à la royauté se faisaient encore par les femmes au 6ème siècle de notre ère. Dans la mythologie celtique, les héritiers d’un dieu ou d’un héros sont en général les fils de sa soeur, et l’éducation des enfants est confiée à l’oncle maternel. Ce sont les indices d’une société régie par le droit de la femme. On notera aussi la pratique de la « couvade » du mari, ce qui indique l’ascendance de la mère.
La Grande Déesse des Celtes avait plusieurs noms : Dana, Boand, Eithné, Etaine, Macha, Brigit. Macha, par exemple, devint une reine éponyme du site d’Emain Macha, capitale de l’Ulster ; elle avait trois fonctions représentées par trois personnages : une voyante qui est l’épouse de Nemed, l’ancêtre sacré d’une race éthérée, une héroïne guerrière qui meurt au combat, et une mère paysanne qui accroît par magie la fortune de son mari éleveur, et qui meurt en couches. Elle résume les trois attributs de la reine irlandaise : la prophétie, la force armée, la possession de bétail.
Marija Gimbutas et le langage de la Grande Déesse
Marija Gimbutas
(1921-1994)
Le Langage de la déesse
Les « Vénus » de la préhistoire, les figures féminines peintes sur les céramiques, les signes abstraits gravés sur des vases, tous ces vestiges représentaient, selon Marija Gimbutas, une grande déesse – symbole de la vie – dont le culte fut constant au cours de la préhistoire et du néolithique européens.
Une « déesse » hantait l’esprit des chasseurs de la préhistoire. Une déesse à la féminité marquée et dont la silhouette ou les traits caractéristiques – seins, fesses, pubis, grands yeux – se retrouvent partout en Europe, peints ou gravés sur les parois des cavernes, sculptés sur la pierre, l’os ou le bois. Des milliers d’années plus tard, elle subjuguait encore les paysans du néolithique. Partout en Europe, on la découvre peinte sur des céramiques ou gravée sur les objets quotidiens. Pendant près de 25 000 ans, les premiers Européens auraient ainsi voué un culte à cette déesse, symbole de nature et source de vie, qui fait naître les enfants et pousser les plantes. Puis, vers le Ve millénaire av. J.-C., des peuples indo-européens, farouches guerriers, éleveurs de chevaux, auraient pris le pouvoir sur les sociétés agraires et imposé leur langue, leur pouvoir, leurs mythes : des dieux masculins, autoritaires et violents, auraient alors refoulé dans un lointain passé les charmantes déesses préhistoriques. Voilà, à grands traits, l’histoire ancienne de l’Europe, telle que l’a reconstruite Marija Gimbutas à partir de ses nombreuses recherches archéologiques.
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La Femme solaire, Anima mundi

L’idée d’âme du monde a traversé les siècles et a fait l’objet de multiples spéculations quant à sa nature, son origine et son rôle.
Cependant, une figuration s’est imposée : l’âme du monde est féminine. Comme nous l’avons vu dans les pages précédentes, la croyance en une présence divine dans la nature est aussi ancienne que l’humanité : tel rocher, telle montagne, tel arbre, telle source, est une théophanie. « Les dieux étaient partout et ils se mêlaient à tous les actes de la vie quotidienne », et écrivant à propos de l’adepte des mystères : « … tout était divin à ses yeux et la nature entière qui l’entourait provoquait en lui la crainte respectueuse des forces infinies agissant dans l’univers » (F. Cumont, les Mystères de Mithra, p.150).
Le catholicisme a voulu, par la présence réelle dans l’Eucharistie, rendre la divinité présente dans le monde telle qu’elle le fut historiquement en la personne de Jésus-Christ. Mais comment se fait-il qu’après deux mille ans Dieu semble absent du monde et du conscient de l’homme contemporain ?
La Femme solaire : ambivalence et métaphysique du masculin féminin

en préparation pour Mars 2019
L’animus et l’anima forment un couple d’opposés à l’intérieur de chaque psychisme, et ce couple est complémentaire. Chaque fois que l’anima se manifeste elle est accompagnée de l’animus, parfois fort et dominant, parfois faible et mal défini. Chaque figure d’anima produit une figure d’animus qui lui est propre, et inversement.
Très schématiquement et en se référant aux images mythologiques, ce sont des couples qui se présentent : soleil-lune, clarté-ombre, dragon-héros, Roi-Reine, Vieux Sage-Vierge, etc… En psychologie analytique, tandis que l’anima renvoie à l’intériorité, à l’imaginatif, à l’affectif, l’animus représente le rationnel, l’objectif, l’extériorité, le conscient, la volonté, l’héroïsme.
Si l’anima est âme, l’animus est esprit, logos ; cependant, «La tâche à accomplir est de conserver à l’esprit et à l’âme leur distinction (ce qui est l’exigence de l’esprit) en même temps que de les garder reliés (ce qui est l’exigence de l’âme) » (J. Hillman, Anima et Animus, p.221).
Chez la femme, l’animus représente sa masculinité, ses qualités ou spécifications masculines. Mais l’animus représente aussi l’idée ou la projection qu’elle se fait de l’homme. Ainsi, pour une femme restée « primitive » ou fruste, l’animus se présente sous les traits de l’homme musclé qui accomplit des exploits physiques : héros du stade, superman, acteur au physique avantageux, ou encore l’homme d’affaires qui gagne beaucoup d’argent et roule dans une belle voiture. Dans ce cas, c’est l’exploit et l’action qui priment, devant lesquels la femme est remplie d’admiration, ou de frustration secrète du fait qu’elle se sent et se perçoit inférieure.
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