Archives du mot-clé foetus

Cycle solaire de la Femme

Les cultes anciens rendaient hommage au soleil en tant que facteur de fertilité. Dans notre travail qui va à rebours du sens commun, la femme n’est pas lunaire mais solaire. Cette approche apporte un élément d plus à notre analyse.

Le cycle menstruel de la femme basé sur 28 jours est l’équivalent du Grand Œuvre Alchimique : reste à le montrer.

Lotus de Païni, anthropologue et anthroposophe dont nous avons introduit l’œuvre avec le premier volume de la série « L’Odyssée de la Femme solaire » expliquait :

«  la femme est lunaire, dit-on, la lune est femme ; on l’a toujours considérée ainsi. C’est la plus parfaite des erreurs. Dans tous les plus ancien folklores qui nous sont parvenus, la lune est masculine, le soleil féminin. Je citerai de nou­veau le dicton mahori : « La femme ne naquit pas, elle fut formée du soleil et de l’écho. »  En Australie, le soleil est féminin, il s’appelle « Linga », nous dit Strehlow, nom fé­minin . Chez les Garakau, la lune est mâle, Ikare le soleil est féminin. Les Algonquins et les Iroquois disent que le soleil est femme . Les vierges du soleil tissent des substances ma­gnifiques.

Lire la suite Cycle solaire de la Femme

Marija Gimbutas et le langage de la Grande Déesse

Marija Gimbutas

(1921-1994)

Le Langage de la déesse

Les « Vénus » de la préhistoire, les figures féminines peintes sur les céramiques, les signes abstraits gravés sur des vases, tous ces vestiges représentaient, selon Marija Gimbutas, une grande déesse – symbole de la vie – dont le culte fut constant au cours de la préhistoire et du néolithique européens.

Une « déesse » hantait l’esprit des chasseurs de la préhistoire. Une déesse à la féminité marquée et dont la silhouette ou les traits caractéristiques – seins, fesses, pubis, grands yeux – se retrouvent partout en Europe, peints ou gravés sur les parois des cavernes, sculptés sur la pierre, l’os ou le bois. Des milliers d’années plus tard, elle subjuguait encore les paysans du néolithique. Partout en Europe, on la découvre peinte sur des céramiques ou gravée sur les objets quotidiens. Pendant près de 25 000 ans, les premiers Européens auraient ainsi voué un culte à cette déesse, symbole de nature et source de vie, qui fait naître les enfants et pousser les plantes. Puis, vers le Ve millénaire av. J.-C., des peuples indo-européens, farouches guerriers, éleveurs de chevaux, auraient pris le pouvoir sur les sociétés agraires et imposé leur langue, leur pouvoir, leurs mythes : des dieux masculins, autoritaires et violents, auraient alors refoulé dans un lointain passé les charmantes déesses préhistoriques. Voilà, à grands traits, l’histoire ancienne de l’Europe, telle que l’a reconstruite Marija Gimbutas à partir de ses nombreuses recherches archéologiques.

Lire la suite Marija Gimbutas et le langage de la Grande Déesse

La Femme solaire, Anima mundi

 

19 e, parution septembre 2018

L’idée d’âme du monde a traversé les siècles et a fait l’objet de multiples spéculations quant à sa nature, son origine et son rôle.

Cependant, une figuration s’est imposée : l’âme du monde est féminine. Comme nous l’avons vu dans les pages précédentes, la croyance en une présence divine dans la nature est aussi ancienne que l’humanité : tel rocher, telle montagne, tel arbre, telle source, est une théophanie. « Les dieux étaient partout et ils se mêlaient à tous les actes de la vie quotidienne », et écrivant à propos de l’adepte des mystères : « … tout était divin à ses yeux et la nature entière qui l’entourait provoquait en lui la crainte respectueuse des forces infinies agissant dans l’univers » (F. Cumont, les Mystères de Mithra, p.150).

Le catholicisme a voulu, par la présence réelle dans l’Eucharistie, rendre la divinité présente dans le monde telle qu’elle le fut historiquement en la personne de Jésus-Christ. Mais comment se fait-il qu’après deux mille ans Dieu semble absent du monde et du conscient de l’homme contemporain ?

Lire la suite La Femme solaire, Anima mundi

La Femme solaire, introduction aux concepts de travail

uluruA la croisée de diverses problématiques telles que la question de la Technologie : maintenant que celle-ci a étendu son emprise sur la totalité du vivant, allons nous voir émerger d’autres horizons où va telle assécher l’Humanité et l’absorber dans sa sphère, la question de l’Humanisme : devons nous  enfin admettre à la suite de Martin Heidegger que l’Humanisme ne pense pas de façon suffisamment radicale l’essence de l’Homme, la question de notre rapport avec le reste du vivant et notamment du monde animal : l’Homme fut sans aucun doute le prédateur le plus redoutable de tout le règne du vivant, pourra t-il lui même survivre à l’éradication du reste du monde animal (terre et océans) ? et enfin la question de la destinée et des buts et fins de la sexualité. L’humanité est certainement entrée dans une phase inégalée de surchauffe que Gilbert Simondon qualifierait de « métastable », phase préalable à toute mutation. Bien des frontières, autrefois claires et distinctes, sont aujourd’hui brouillées. Il convient d’y voir plus clair et de faire table rase d’un certains nombres de préjugés ou idées reçues.

La Femme solaire ou la dernière mutation de l’Occident. L’expression  » la femme est l’avenir de l’homme  » ne doit pas nous faire oublier non plus qu’elle fut aussi son passé lors du néolithique. L’homme est-il condamnée à n’être que le passage obligé entre deux matriarcats ? ou doit on s’attendre à des mutations plus profondes qui nous ferons passer du matriarcat au patriarcat puis à ?.. andriarcat ? par exemple … On ne peut en tout cas comprendre l’Occidentalisation du Monde – et corrélativement son refus par certains traditionalistes religieux – sans l’émergence parfois inquiétante d’une féminité qui déborde les frontières habituelles de nos conceptions sexuelles ou du rôle des uns et des autres. Notre monde s’androgénise progressivement : c’est le syndrome de l’hippocampe qui est est également étudié dans cet essai. La fin du patriarcat signera t-elle aussi la fin des religions au profit de l’émergence d’une nouvelle sacralité à ré-inventer ? d’autres questions également sur le rôle de la technologie (Derrida avait employé le néologisme de phallo-logocentrique) dans la perspective amorcée par Martin Heidegger de la raison « arraisonnante » et la dé-vastation en cours du monde.

Pour commander, voir ici

 

La Femme solaire, celtique et nordique (2)

cahier_femme_solaire2Les peuplades celtiques étaient les héritières de sociétés qui n’étaient pas de type androcratique. La connaissance du droit celtique, ainsi que les légendes, nous donnent à comprendre le rôle de tout premier plan que jouait la femme dans la société pré-druidique. Même si les Celtes historiques rêvaient leur histoire plus qu’ils ne la vivaient et si, dans la réalité quotidienne, le statut de la femme n’était pas équivalent à celui des légendes, celles-ci nous évoquent un passé plus lointain qui a précédé l’arrivée des indo-européens les légendaires Fir Bolg, les Tuatha Dé Danaan venus des Iles du Nord, et avant cela, la venue d’un certain Partholon à l’époque mésolithique lors de la fonte des glaces (-9.000 ?)

Lire la suite La Femme solaire, celtique et nordique (2)

La Femme Solaire

femme_solaire

La Femme solaire ou l’au delà de l’Homme.

Ce qu’il est convenu d’appeler la préhistoire couvre une immense période qui s’écoule entre l’émergence des premiers hominiens (6 millions d’années environ) et les premières tentatives connues d’expression par le signe ou l’image gravés et peints. L’entreprise de ces cahiers est, depuis les époques relativement récentes, de décrire la symbolique, très chargée de sens de la Femme telle qu’elle nous est parvenue à travers la mythologie et l’iconographie.

Cette démarche se situe dans le prolongement d’une série de tableaux qui tous représentent un personnage féminin accompagné de symboles multimillénaires : l’arbre, la ville, la porte, l’eau, la lune, le serpent, le sanctuaire, la montagne, la maison. Les mythologèmes qui ont été élaborés autour de ces symboles se retrouvent dans tous les systèmes religieux et relèvent donc du sacré.

Le symbolisme du féminin n’a pas perdu de sa pertinence et  les correspondances entre le passé et le présent et la pertinence du symbolisme dans l’actualité troublante que nous connaissons : l’eau, l’arbre, la ville, la femme, la maison, sont des facteurs de premier plan dans les situations et les enjeux d’une importance planétaire.

La valeur du symbole, à une époque où le synchrétisme domine, tient au fait qu’il réconcilie les opposés et permet de passer d’un niveau de réalité à un autre, alors que l’allégorie situe les phénomènes sur un même plan et ne fournit qu’une vision romancée, et le plus souvent naïvement nostalgique, de la réalité. Le symbole est transpersonnel, il renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident ; il n’a rien à voir avec les états d’âme ou avec les dispositions subjectives.

« Mythe » et « symbole », deux termes galvaudés, utilisés quotidiennement dans la presse et les médias, vidés de leur sens profond, signe des temps. En réalité, dans l’histoire des peuples, mythe et symbole forment un langage qui décrit ce que l’homme n’a pas pu exprimer autrement. Les symboles sont des images psychiques, expressions visibles de l’immatériel. Jung a eu le mérite de souligner la richesse et l’ambivalence des contenus de l’inconscient, une des sources du symbole.

Le symbole n’est donc pas un sous-produit d’une mode, une construction fantasmagorique ou le produit d’une divagation de l’esprit. C’est un outil que chaque époque doit découvrir et assumer, car il permet de canaliser l’énergie vers autre chose que le rationnel et l’utilitaire.

Jung a donné plusieurs définitions du symbole. C’est le signe visible qui signifie, de la façon la plus complète et la plus synthétique, une réalité qu’on ne peut représenter autrement. « Les symboles ne sont pas des signes ni des allégories remplaçant une chose connue ; ils cherchent à annoncer une état de fait peu connu et même inconnu » (Métamorphoses de l’âme et ses symboles, p.374). Il souligne l’importance de la vie symbolique pour la vie spirituelle et intellectuelle de l’individu et d’une collectivité.

 Le symbole est une vérité psychologique issue du plus profond de l’âme « Car il fut et est le pont qui mène à toutes les grandes conquêtes de l’humanité » (op. cit. P.385).

M. Eliade, à travers toute son œuvre, abonde dans le même sens : « Le symbole, le mythe, l’image appartiennent à la substance de la vie spirituelle ; on peut les camoufler, les mutiler, les dégrader, mais on ne les extirpera jamais » (Images et symboles, p.12). Ainsi, le symbole ne signifie pas un retour en arrière mais une façon de concevoir, d’imaginer, de penser la situation de l’homme dans le monde : « …les symboles, les mythes et les rites révèlent toujours une situation-limite de l’homme, et non pas uniquement une situation historique ; situation-limite, c’est-à-dire celle que l’homme découvre en prenant conscience de sa place dans l’Univers » (op. cit. P.43).

Les symboles ont trouvé dans les mythes un support privilégié. Le mythe se rapporte toujours à une création ou à une transformation soit cos­mique, soit psychologique au sens large ; les mythes constituent donc les paradigmes de tout acte humain, traçant ses dimensions « trans­personnelles ».

Selon la thèse avancée par Marija Gimbutas, la culture gynécocratique se serait développée pendant quelques vingt mille années dans une zone qu’elle a appelée la Vieille Europe. D’après M. Eliade, les monuments mégalithiques situés en France, Grande-Bretagne, Espagne, Portugal et Scandinavie, seraient des témoins, plus tardifs certes, d’une culture matriarcale disséminée.

Il ne s’agit pas de faire une étude exhaustive de la religion de la Mère et du symbolisme de la Femme dans l’histoire de la mythologie.

A partir de l’époque où les sociétés gynécocratiques ont cessé d’exister et où le culte de la Déesse s’est étiolé (bien qu’il n’ait jamais disparu complètement) et fut remplacé par la religion du Père, le Féminin – ou l’anima- trouva sa place et son expression, non plus dans le vécu d’une participation charnelle et mystique avec la nature, mais dans une représentation plus abstraite telle la Sophia, la Shekina, et l’Ame du Monde, exprimant par là le besoin profond, ressenti par le psychisme, d’une puissance compensatrice.

Voir ici la suite