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Rudolf Steiner et l’ésotérisme en Suisse

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Né en 1861 dans le village croate de Kraljevec, Rudolf Steiner suivra ses parents autrichiens dans leur pays d’origine, et y effectuera ses études. Après s’être initié à la philosophie, il apportera, à l’âge adulte, ses lettres de noblesse à l’ésotérisme européen. Steiner élabore en effet, à partir des années 1910, un nouveau courant de pensée, l’anthroposophie, disci­pline qui entend étudier les phénomènes spirituels de la même manière que la science analyse le monde physique. On peut repé­rer trois phases dans sa vie, qui chacune livre des traits spécifiques sur la conception du monde qu’il s’est forgée. Au cours de la première, jusqu’en 1900, Steiner s’inscrit dans l’élan culturel allemand, et devient un fin lecteur de Fichte, Schiller et Nietzsche. Mais c’est avec Goethe qu’il prend son envol, participant à l’édition de ses oeuvres scientifiques ; car l’auteur de Faust fut un éminent savant, versé en botanique, optique et géologie. Steiner rédigera de très belles introductions, réunies dans Goethe, le Galilée de la science du vivant.

La deuxième période nous conduit jusqu’en 1909-1912. En quête d’un auditoire à qui il pourrait dire les visions qui l’habitent, il rejoint la Theosophical Society, fondée par la russe Helena Blavatsky à New York en 1875. Syncrétisant le bouddhisme, l’occul­tisme, l’ésotérisme et des éléments emprun­tés à diverses traditions religieuses, la Société théosophique a pour ambition de former une fraternité universelle et de développer les pouvoirs latents de l’homme. Il y adhère en 1902, et deviendra le secrétaire général de la section allemande. Steiner sera en relation constante avec Annie Besant, qui présidait en ce temps-là la Société. C’est également à ce moment qu’il rencontra sa collaboratrice Marie de Sivers, qui devien­dra son épouse en 1914.

couv_eso_suisse2Rudolphe Steiner : un épisode méconnu, la lance de Longinus.

C’est en 1879, que Rudolf Steiner (1861-1925), âgé de dix-huit ans, découvre pour la première fois la Lance de Longinus au Musée de la Hofburg, à Vienne où il étudie les sciences à l’Université. Impressionné par la légende attachée à l’arme mythique, il effectue de nombreuses recherches sur son histoire. Elles anticipent d’une trentaine d’années celles effectuées par le Dr Walter Stein et, parallèlement, par Adolf Hitler. Rudolf Steiner fut le plus grand adversaire du Führer ; c’était même son ennemi numéro un. Comment un philosophe autrichien, peu connu du grand public, pouvait-il inquiéter les leaders nazis au point que les SS et la Gestapo reçurent l’ordre de pourchasser et de persécuter les adeptes de sa doctrine, qui, apparemment, ne présentaient aucun danger politique, ni aucune menace pour le régime ? Dietricht Eckart, l’ « inventeur d’Hitler », avait même émis le désir, avant de mourir, que le Gœtheanum, un centre culturel et spiritualiste édifié par Rudolf Steiner, près de Bâle, soit détruit par le feu et que le Dr Steiner, entouré de ses disciples, périsse dans les flammes. Le soir du Nouvel An suivant, alors que Rudolf Steiner donnait dans ce bâtiment une conférence de presse devant huit cents personnes, un violent incendie d’origine criminelle se déclara. Heureusement, le feu ne se propagea pas immédiatement. Bien que la structure de l’édifice comporte de nombreuses poutrelles et sculptures de bois, le conférencier et ses amis purent échapper à cette fin horrible.    à suivre ici

The supposed Holy Lance

Mouvements ésotériques en Suisse (4)

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La Suisse est sans doute un peu étroite sur le plan horizontal, du septentrion au midi et de l’orient à l’occident mais elle a toujours entretenu un rapport étroit et intense avec la verticalité !.. au delà de ses cols, et de la chaine des Alpes, épine dorsale et toit de l’Europe, c’est cet  axe mystérieux ou Axis mundi allant du Zénith au Nadir que nous  évoquons au travers de ces deux cahiers. Le premier situe la naissance mouvementée de l’Ordre maçonnique avec l’arrivée de la Révolution française et l’éphémère République Suisse, le second rattaché à une période plus récente montre la richesse de ses apports à la spiritualité mondiale, non seulement avec la contribution de deux grandes figures majeures , Rudolf Steiner et Carl Gustav Jung, mais par la diffusion de son ADN qu’est l’internationalisme.  En fait le secret est une institution en Suisse qui déborde de loin le seul secret bancaire !

Premier cahier ;

  1. Naissance de la Franc-maçonnerie en Suisse
  2. L’énigmatique marquis de Vaucrose et l’illuminisme
  3. Le théosophe bernois Friedrich Herbort et ses amis
  4. Naissance de l’église sweidenborgienne à Lausanne

Second cahier ;

  1. Quelques figures suisse, hommage à Oswald Wirth
  2. Le problème de la Gnose de Rudolph Steiner à C.J Jung
  3. Invention de l’anthroposophie
  4. Mouvements internationalistes et rôle « occulté » de Genève
  5. New Age et néo-templarisme

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Oswald Wirth (1860 – 1943)

oswald_wirthOswald Wirth : 1860-1943, citoyen Suisse mort en France. Rendu célèbre par ses trois livres : la Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes; il y a bien sûr de l’humour (jamais décrypté) derrière ce titre parfaitement ambigu ! Rénovateur de la Franc-maçonnerie française, célèbre inconnu et ignoré par ses « Frères ». Fondateur de la Revue Symbolisme. Depuis plus de 60 ans personne de la Grande Loge de France ou du Grand Orient de France n’est venu honorer sa tombe. Il en va ainsi de la Fraternité !

Dans ce cahier vous découvirez un O. Wirth insolite sous un autre angle, ses commentaires sur la Vierge Alchimique de Reims avec les illustrations ad hoc ainsi que divers textes rares et une analyse de sa conception de la régularité maçonnique qui pourrait être bien utile dans la crise que traverse aujourd’hui cet ordre.

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Le Tarot est né en Suisse … importé de Lombardie

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L’ »Estoile internelle »

C’est de la collaboration avec Aristide  de l’Espinay qu’Oswald Wirth va concevoir son tarot accompagné de son fameux serpent rouge !… Une facette du personnage que la plupart des francs-maçons ignorent bien qu’ayant ses ouvrages dans leur bibliothèque (enfin on peut l’espérer !)

Aristide de l’Espinay, né le 25 mars 1845 à Dijon, décédé en 1917, contemporain d’Oswald Wirth, de Papus et d’Alveydre… Malgré qu’il fut d’une grande influence pour les ésotéristes de son temps, de l’Espinay est resté complètement dans l’ombre et fit en sorte de rester inconnu…

Il écrivit quelques ouvrages, mais qui, dans le contexte de son époque, sont restés exclusivement réservés à quelques initiés – il était tout bonnement interdit de les rendre public.

Mais Aristide de l’Espinay était surtoût  un grand érudit, ésotériste, gnostique, et surtout un tarologue réputé… À cet effet, il fut souvent consulté par les occultistes de son temps, qui, pour la plupart, cherchaient à obtenir des informations supplémentaires sur les secrets du tarot, sa provenance, son utilisation, etc… Il avait la réputation de posséder un tarot conçu à partir d’idéogrammes. Il fut un des premiers à associer les arcanes du tarot de Marseille à des symboles alchimiques. Du reste, de l’Espinay enseignait les arts de la théurgie, et de la divination à un petit cercle très restreint. Ces enseignements semblent faire un rapprochement entre la religion des druides, l’art des bardes et l’orphisme…

Il fut un ami proche d’Oswald Wirth, et aussi de Joris-Karl Huysmans. Il a aussi connu Alveydre, duquel il était un grand admirateur.

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Le choix du Poitou est lié à son amitié avec ce dernier.  En effet, la dernière résidence de notre exilé Suisse n’est pas due au hasard et reste l’un des plus grands secrets de l’auteur des célèbres manuels. Comme l’avait prédit de L’Espinay, l’ami Oswald Wirth se retrouva au centre d’une énigme qui le prit corps et âme et le retint dans le Poitou jusqu’à sa mort ! Enfin, ceci ne devrait pas laisser indifférent car d’après certaines sources, Aristide de l’Espinay fut au final le maître initiateur secret de René Guénon ainsi que de Louis Charbonneau-Lassay !

A partir de cet instant il ne publiera plus d’ouvrage tant il était absorbé par sa tâche et on rapporte qu’il fit la promesse sur la tombe de de l’Espinay de ne jamais révéler les secrets auxquels il avait eut le droit d’avoir accès…

Selon les dires de Wirth : « Un privilège qui ne peut être accordé que par Dieu lui-même ». JHK

 

 

Oswald Wirth et la régénération maçonnique

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Plus de 70 ans après sa mort, l’homme reste une énigme : il est étonnant tout de même de penser que c’est un Suisse qui entreprit une réforme de la franc-maçonnerie française restée sans précédent. Bien sûr, son oeuvre a vieilli et a subit les outrage du temps mais l’essentiel est là : la dimension symbolique des rituels.

On peut lui être gré également de n’avoir pas mis les hauts grades au pinacle et même d’avoir exprimé de vives réserves (plus que des réserves !) à leurs égards. Nous évoquerons quelques aspects méconnus de cette haute figure maçonnique restée largement dans l’ombre malgré la notoriété de son oeuvre. O. Wirth n’était pas un « pérennialiste » et à la différence de René Guénon ne revendiquait pas pour la franc-maçonnerie une filiation immémoriale. Alors ? alors ? alors, en celà plus proche de Jung il avait compris et perçu les ressorts du symbolisme et ses facultés sotériologiques au niveau de chaque individu sans faire appel à un quelconque  « Deus ex Machina traditionalis ». Wirth, gnostique ophite discret, n’en déplaise à certains reste à redécouvrir dans ses fondements herméneutiques.  Nous aurons l’occasion d’y revebir notamment à propos d’un tarot méconnu qu’il laissa dans les Avenières surplombant les abords du lac Léman. (JHK serviteur)

  » L’idée selon laquelle la filiation historique est le garant de l’efficacité initiatique est erronée. Elle provient de notre identification maladive à une linéarité temporelle, que toute initiation authentique brise. C’est une tentative de forcer l’Esprit à couler à travers des pipe-lines fabriqués par une histoire trop humaine. La véritable filiation ne se situe pas là. C‘est un courant souterrain qui transcende toutes les formes. »

(Denis Laboure).

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« Le Vieux Serpent semble unir en ses anneaux toute la chaîne d’associations occultes qui, à travers les âges, se sont transmises des usages et des méthodes dont la connaissance devait être dérobée au vulgaire, aux masses charriées par le Fleuve. Le mystère n’a jamais cessé d’avoir ses hiérophantes et ses fidèles, les uns et les autres trop souvent réduits à ne rien discerner au milieu des ténèbres sacrées.

Tel fut longtemps le cas de la Franc-Maçonnerie, issue de corporations du moyen âge qui prétendaient se rattacher aux plus anciens groupements constructifs. Dès le XVIIe siècle, un esprit nouveau pénétra peu à peu la très vieille organisation qui semblait vouer à disparaître. C’est alors que l’or, dédaigné par l’enseignement officiel (le Passeur), tomba dans la crevasse o ù somnolait le Serpent. Celui-ci se hâta de faire siennes les doctrines humanistes de la Renaissance, qui auraient dangereusement agité le Fleuve. Puis, ainsi préparé, il rejoignit les Feux Follets, autrement dit les Encyclopédistes et les beaux esprits raisonneurs, jamais à court d’explications sur tout ce qui semblait mystérieux.

Ces rationalistes, dont le domaine est la verticale (abstraction, théorie, transcendance), éblouissent la pauvre Couleuvre, condamnée à ramper horizontalement, sur le sol du positivisme, du concret et du réalisable. Cependant, comme elle demande aux Flammes légères de la renseigner sur la provenance de l’or, qu’elle suppose tombée directement du ciel, les Feux Follets s’esclaffent, tout en se secouant pour faire pleuvoir des pièces d’or, qu’ils s’amusent de voir dévorées par le Serpent.

Devenu lumineux en cette compagnie folâtre, celui-ci se hâte de regagner la montagne et de se faufiler dans la crypte dont le secret l’intrigue. « 

Exégèse du Serpent Vert de Goethe par Oswald Wirth

à suivre  ici

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Cahier Fulcanelli no 5

couv_cahierno5 Cahier no 5 : milieu artistique, littéraire et mondain avec le supplément spécial photos. Parution fin octobre 2013.

Il ne faut pas oublier qu’avant de se retirer en Bourgogne et de s’occuper de ses vignes, le Maître était domicilié à Paris au coeur  d’un quartier historique à deux pas de Notre Dame de Paris. De plus ses séances à l’Académie et ses différents cours lui ont fait côtoyer tout ce que le Paris artistique et littéraire comportait de célèbre à l’époque. L’évocation d’une haute diplomatie au sein du fameux Cabaret montmartrois n’est pas anodine et relie le personnage légendaire au savant qui était également une figure de proue connue par l’avant garde pour ses travaux dans un domaine à l’époque en plein essor : l’art cinématographique et photographique,  d’où sa bonne connaissance des lieux et des différents acteurs. qui vont du Président du Conseil à Ferdinand de Lesseps en passant par Anatole France et tant d’autres !

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Fulcanelli et le carnet de Gilly

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Dans notre dernier cahier nous évoquerons les liens soutenus du Maître avec le milieu cinématographique dont ll était à l’époque un rouage essentiel et c’est peu dire !… C’est au travers de sa connaissance de Germaine Dulac qu’il pu ainsi prendre connaissance du roman sorti en 1919 « Voyages en Kaléidoscope » d’Irène Hillel-Erlanger. Roman à clefs qui livre sa personnalité sous le nom et l’aspect du professeur Volcan ! Ni plus, ni moins !

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Le tarot des Avenières ou la réponse au Sphinx

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Il est plus que vraisemblable que le tarot des Avénières a été conçu sous la double influence d’Oswald Wirth et d’E.Falconnier dont les ouvrages figuraient dans la bibliothèque d’Assan Dina (voir notre ouvrage, le Tarot des Avenières ou la réponse au Sphinx)

Le Tarot, du sanscrit TAR-O, étoile fixe (proba­blement la polaire qui dans l’astrologie antique symbolisait la tradition immuable) n’est autre chose que la synthèse théosophique et symbolique du dogme pri­mitif des Religions en même temps qu’une méthode simplifiée d’Astrologie, retrouvées par le Mage Her­mès surnommé trismégiste qui était hiérophante des Temples de Thèbes, 2000 ans, avant JC, où il se servait du (Tarot comme instrument augural ; il était  alors gravé sur 22 lames, d’or, qui portaient en plus des hiéroglyphes symboliques, les figures de l’alphabet hiératique des Mages correspondant à un nombre sacré (science magique des nombres) on y voyait aussi les signes du Zodiaque et des sept Planètes, il fut à peu près complètement détruit lors de l’invasion des Perses, sous Cambyse ; il était également reproduit en peintures murales sur les parois des cryptes des grands Temples qui servaient aux initiations des profanes qui venaient se faire recevoir au collège des Mages, il était gardé par un prêtre appelé Pasto­phore, qui en expliquait le sens symbolique seule­ment, aux Néophytes; les Clés divinatrices n’étaient dévoilées qu’à ceux qui parvenaient aux plus hauts grades du sacerdoce d’Isis et sous peine de mort pour qui en révèlerait les mystérieux arcanes. (D’a­près Hérodote), le principal sanctuaire initiatique se trouvait près du lac Moeris et portait le nom de Labyrinthe, il fut construit par les rois Memphites. (Clément d’Alexandrie).

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