
Les 3 songes.
À cette période, René Descartes est en pleine quête de connaissance. Il vient de résoudre deux des trois problèmes mathématiques – ce qu’aucun savant depuis l’Antiquité n’avait réussi à faire –, à savoir la duplication du cube et la trissection de l’angle. En mars 1619, il annonce à son ami Isaac Beeckman qu’il travaille à fonder « une science toute nouvelle […] une méthode universelle qui va au-delà des mathématiques » et permet de résoudre toutes sortes de questions. Il ressent une exaltante jubilation de l’esprit, tout heureux qu’il est d’avoir trouvé les fondements d’une science admirable. Il passe la journée du 9 novembre à méditer sur l’objet de sa quête. C’est alors que dans la nuit, près d’Ulm, il fait trois songes qui vont bouleverser son existence. Dans le premier, il est poussé par un vent impétueux vers un mystérieux collège où il rencontre un homme qui lui donne un melon. Il se réveille et, craignant que ce rêve ne soit l’oeuvre d’un mauvais génie, fait une prière. À peine se rendort-il qu’il fait un deuxième songe, suivi d’un troisième. Dans ces songes, on lui présente un dictionnaire et un recueil de poésies où la philosophie est jointe à la sagesse. En consultant ce recueil, il tombe sur ces mots : « Quel chemin suivrai-je dans la vie ? »
L’interprétation de ces trois songes a suscité de nombreux commentaires. Comme l’ont constaté plusieurs auteurs, les événements qu’il vécut au cours de ces rêves ressemblent à plusieurs épisodes relatés dans Les Noces chymiques de Christian Rosenkreutz. René Descartes a conscience d’avoir vécu une expérience fondamentale et tente aussitôt de l’analyser.
Il juge ces songes si importants qu’il les retranscrit dans un recueil qu’il intitule Olympica (en fait un mot codé). Cette expérience lui apporte la confirmation qu’il est sur la bonne voie et que les mathématiques sont une clé essentielle pour comprendre les mystères de la Création. Descartes dira lui-même qu’il s’agit là de « l’affaire la plus importante de [sa] vie », et jusqu’à sa mort, il gardera toujours ce texte sur lui. Quatre ans plus tard, en 1623, il est de retour à Paris. C’est alors que son nom se trouve associé à la Rose-Croix.
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