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de la Terre au Ciel, les anges

L’étude des trois grandes traditions monothéistes montre qu’elles ne peuvent être conçues sans une angélologie. Il faut rendre au concept d’ange toute sa densité : l’ange n’est pas simplement le messager, selon l’acception courante, il est fondamentalement la condensation d’une énergie divine, une intelligence céleste et le prototype d’une réalité créée. Aussi le monde angélique apparaît comme le fondement de l’ordre universel, qu’il régit et main­tient dans la durée, et comme ce qui assure la liaison spirituelle entre tous les degrés de la réalité.

Comment, dans ces conditions, une figure aussi essentielle a-t-elle pu disparaître à ce point dans le christianisme occidental? Est-il vrai que l’Incarna­tion christique rende obsolète l’être céleste, et que rejette-t-on exactement en évacuant celui-ci? Une enquête sur le devenir historique de l’angélologie et de la présence de l’ange en Occident apporte des éléments de réponse, de même que leur confronta­tion avec l’Orient orthodoxe et avec les doctrines islamiques. Elles permettent de mieux évaluer les différences de perspectives et les divergences de destin. En particulier, la sécularisation de l’époque moderne n’est-elle pas liée, pour une part, à cette disparition de la figure angélique ? Car, au fond, l’ange est infiniment plus qu’un objet de croyance devenu suranné: il est objet de connaissance, vec­teur d’une révélation, et voie d’accès à une connais­sance supérieure, en mouvement ascensionnel vers le mystère divin. Faute de savoir goûter cette nourriture céleste, l’homme occidental se rapetisse et se perd parmi les biens de la terre.

En vérité, les enjeux de l’angélologie sont consi­dérables. L’homme, l’univers, la Divinité même, ne prennent réellement sens que par et dans l’ange, car le monde angélique est l’océan spirituel qui meut toute réalité et la transfigure. Il faut réintégrer l’ange dans notre conscience, le percevoir au fond de l’être, redécouvrir sa présence nécessaire, alors il reviendra dans la création spirituelle, philosophi­que, poétique, artistique.

Il est d’ailleurs possible que cette réintégration soit commencée. Qu’on nous permette d’en voir deux signes, dans des domaines très différents.

D’abord, l’œuvre immense du philosophe et orien­taliste français Henry Corbin (1903-1978), à qui nous devons beaucoup. Centrée sur l’angélologie et l’expérience visionnaire de l’ange en islam, cette œuvre a exhumé d’un coup toute une partie du patrimoine spirituel de l’humanité, enrichi considé­rablement l’étude comparée des religions et le débat philosophique, nourri un questionnement sur l’angélologie chrétienne.

Les données du Nouveau Testament

A la lecture du Nouveau Testament, on est frappé, il est vrai, par le peu d’anges. La figure du Messie, du Fils de l’homme, relègue à l’arrière-plan, rend inutile ou périmée toute autre manifestation divine. Pourtant, les êtres célestes marquent de leur pré­sence le début et la fin de la vie terrestre du Christ. Un ange annonce, en songe, à Joseph, la naissance de Jésus (Mt 1,20-33), accomplissement des prophéties messianiques. Un autre lui ordonne de fuir en Égypte, puis de rentrer avec les siens en Palestine à la mort du roi Hérode, le persécuteur (Mt 2,13-23). Luc commence aussi son récit par deux apparitions, tout à fait parallèles : celle d’un ange annonçant à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste (Lc 1,11-20) et celle de l’archange Gabriel, annonçant à la Vierge Marie la naissance du Sauveur (Lc 1,26-38). La manifestation aux bergers clôt avec ampleur et merveilleux la séquence de la Nativité, car le messa­ger est rejoint par une armée céleste (Lc 2,8-14).

La seconde naissance du Christ, son entrée dans la vie publique par le baptême reçu des mains de Jean-Baptiste, est suivie d’une retraite de quarante jours au désert, durant laquelle Jésus doit subir les assauts de Satan. Là encore, des anges viennent servir le Sauveur, après qu’il a triomphé des tentations (Mt 4,11; Mc 1,13; Lc 4,9-13).

Parvenus au terme du ministère christique, nous retrouvons les anges au jour de Pâques, près du sépulcre vide. Aux saintes femmes qui se rendaient au tombeau ils délivrent leur message : « Il est ressuscité. » Cette manifestation est empreinte de merveilleux (Mt 28,1-8; Mc 16,1-8; Lc 24,1-8). Elle est beaucoup plus sobre chez Jean, assez réticent dans l’ensemble à l’égard des anges (Jn 20,11-13). Ainsi, le cercle se referme : à l’annonce de la naissance terrestre répond l’annonce de la renais­sance à une vie spirituelle. Les anges sont les signes parfaits de la proximité du Royaume de Dieu.

Particulièrement concentrée aux deux extrémités des évangiles, la présence angélique est plus disper­sée dans les Actes des Apôtres : elle accompagne les premiers pas de l’Église. Au moment de l’ascension de Jésus, deux anges se présentent aux disciples et les rappellent à leur mission (Ac 1,10-11). Arrêtés et jetés en prison, les Apôtres sont délivrés par un ange du Seigneur qui leur ouvre les portes (Ac 5,19). Un peu plus tard, la même aventure advient à Pierre, prisonnier du roi Hérode Agrippa (Ac 12,6-11). Ce dernier meurt frappé par un ange, pour avoir omis de rendre gloire à Dieu (Ac 12,21-23). Cependant la figure la plus fréquente reste celle du messager céleste : un ange ordonne à Philippe de gagner la route de Gaza (Ac 8, 26), demande au centurion Corneille d’aller chercher Pierre à Joppé (Ac 10,3­33), avertit saint Paul que son navire va sombrer mais que l’équipage échappera à la mort (Ac 27,22­25). L’apparition de l’ange semble souvent traduire une inspiration de l’Esprit. Mais les anges apparaissent aussi comme les figures d’un discours qui reflète la diversité des héritages, des influences et des controverses à l’épo­que du Christ.

La représentation des cieux change peu: ils sont toujours peuplés d’anges, dont les chœurs entourent le trône divin, acclament le Seigneur (Ap 5,11-14), accomplissent une liturgie éternelle (Ap 19,1-10). Leur hiérarchie reste dominée par «les sept anges qui se tiennent devant Dieu » (Ap 8,1-13); ce sont les anges aux sept trompettes.

Cependant, en employant les images issues des croyances communes, et en les mettant en scène d’une manière dramatique, l’Apocalypse de Jean accentue le sens eschatologique de la figure angéli­que : le Fils de l’homme paraît avec les anges, au jour du Jugement, et ceux-ci séparent les mauvais des justes ; ce sont les moissonneurs et les vendangeurs des nations (Ap 14,6-20). Ainsi se trouvent précisées les affirmations du Christ dans les évangiles (Mt 16,27; Mc 8,38; Lc 9, 26), où d’ailleurs il suggère déjà son rôle de président d’un tribunal angélique (Lc 12,8-9). Mais la dimension eschatologique cul­mine dans l’épisode fameux du «combat dans le ciel » entre Michaël et le dragon (Ap 12,7-9), doublé de la lutte entre le Verbe de Dieu et la Bête (Ap 19,11-21 et 20,1-3).

 

Les cavaliers de l’Apocalypse et les couleurs de la Tradition

L’interprétation dumézilienne les chevaux colorés de l’Apocalypse de Jean peut-elle s’appuyer sur les sources iconographiques ou les textes plus tardifs ? Les commentaires théologiques n’apportent rien ; mais les enluminures des commentaires du Beatus témoignent d’une influence iranienne, en particulier dans la représentation du premier cavalier ; et l’iconographie de saint Georges va dans le même sens. Des légendes d’origine celtique ou germanique démontrent l’origine indo-européenne du thème des cavaliers colorés. Ce thème est profondément enraciné dans l’imaginaire médiéval.

Zacharie, I, 8. «J’eus une vision pendant la nuit, et voici: un homme était monté sur un cheval rouge (Truppóv), et il se tenait au milieu des deux montagnes ombragées, et derrière lui des chevaux rouges (ruppoi), et pommelés (фарос) et bariolés, et blancs (Xeuxoi); et je dis : Qui sont ceux-ci, Seigneur ? Et l’ange qui me parlait me répondit : Moi je te montrerai ce qu’ils sont ; et l’homme qui se tenait entre les deux montagnes me répondit, et me dit : Ce sont ceux que le Seigneur a envoyés pour parcourir la terre. Et ils répondirent à l’ange du Seigneur qui se tenait entre les montagnes et dirent: nous avons parcouru toute la terre et voici: la terre tout entière est en repos et tranquille…»

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La vision du temple selon Ezéchiel et le second temple de Zorobabel

Le second temple avec sa triple enceinte

Vision du prophète, ce Temple n’a jamais été construit ; mais son importance sur le plan de l’influence spirituelle n’est pas moins essentielle.

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Gnose et mystique nuptiale : Pistis Sophia

Christ androgyne

Qu’est ce que la Gnose ?

On peut d’abord ire que c’est un courant sotériologique apparut en Asie Mineure dans la deuxième moitié du II ème siècle en Asie mineure et à Alexandrie. Les premières mentions se trouvent dans la Bible et on le reconnait surtout au travers de l’Apocalypse de Jean.

La Gnose entende d’abord répondre à quelques questions :

Qui sommes-nous? que sommes-nous devenus ? où sommes-nous? où avons-nous été jetés? où allons-nous ?

Le monde est le résultat d’un piège mis en place par des puissances mauvaises. Le gnostique, et lui seul, peut s’y soustraire grâce à l’étincelle de connaissance (gnôsis, en grec) enfouie au plus profond de lui-même. Mais la gnôsis n’est pas donnée à tout le monde. C’est un don divin, réservé à des élus, qui leur permet de s’unir à Dieu ou mieux de le réintégrer.

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Isaac Newton et le mystère de la clé universelle

Abstract : La théorie de la gravitation de Newton dépendait d’une connaissance précise de la circonférence de la terre. Or  Les seuls chiffres qu’il avait,  étaient les calculs approximatifs d’Eratosthène et de ses partisans. Newton a estimé que s’il pouvait trouver la longueur exacte de la «coudée» égyptienne, –  la coudée royale – cela lui permettrait de trouver la longueur exacte de son «stade», (stadium) réputé par d’autres pour avoir une relation avec  les coordonnées  latitude/longitude.  Cette mesure, dont il avait besoin pour sa théorie de la gravitation, il pensait pouvoir la trouver dans les proportions de la Grande Pyramide. Ainsi, il aurait eu les mesures nécessaires pour sa théorie de la gravitation.

 

Newton pensait que le temple de Salomon était « un microcosme du plan de Dieu pour l’univers » ; la « coudée sacrée » — l’unité de mesure employée par Ézéchiel dans sa description , (25 inch environ – 63,5 cm) lui apparaissait ainsi comme l’unité de mesure employée par Dieu dans sa construction. Comment ne pas essayer de déterminer avec précision sa longueur exacte ?  L’enjeu était vital dans le cadre de l’établissement de sa future théorie de la gravitation et tout en dépendait.
Ce sera le sujet de la Dissertation « upon the Sacred Cubit« , que T. Birch publia en 1737.

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Fulcanelli à Yellowstone : d’Hélios à Vulcain

vulcainLe dernier voyage de l’Adepte. C’est sans doute à l’occasion de ce denier voyage que l’Adepte reçu son deuxième nom de baptême sous l’invocation de Vulcain, le maître des forges de la terre.

Les abonnés à nos cahiers Fulcanelli recevront donc sous peu la retranscription de ce voyage exceptionnel (surtout) en son temps qui lui permis de rencontrer Tesla et tant d’autres scientifiques de renom. L’objet étant l’étude des mécanismes de la terre et de son manteau rocheux, ce voyage correspond grosso modo aux préoccupations qu’il livra dans ses notes inachevées du Finis Gloriae Mundi. Son but était aussi technique et l’étude des machines hydrauliques en faisait partie (tout comme pour Farah Dina, ingénieur hydraulicien) . Nous en donnons le récit complet avec les commentaires explicatifs et les références en parallèle avec l’oeuvre publiée sous son pseudonyme.

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Finis Gloriae Mundi : l’heure de la vérité

Finis Gloria Mundi : En 1923, Fulcanelli confie à son unique disciple, Eugène Canseliet, trois paquets scellés à la cire avec trois titres : Le Mystère des Cathédrales, Les Demeures Philosophales et Finis Gloriae Mundi avec mission de parachever la rédaction des notes importantes de ces ouvrages et de les publier.
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Si Le Mystère des Cathédrales voit le jour en 1926 et Les Demeures Philosphales en 1930, le Maître exige le rendu de son troisième ouvrage. Finis Gloriae Mundi ne doit pas paraître. Aux trois paquets scellés de cire, le Finis Gloriae Mundi entendait lui briser les 7 sceaux du livre de l’Apocalypse.

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